BURKINA-CÔTE D’IVOIRE : Des accords prêts à être signés

| 30.07.2013
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BURKINA-CÔTE D’IVOIRE : Des accords prêts à être signés
© DR / Autre Presse
BURKINA-CÔTE D’IVOIRE : Des accords prêts à être signés
Les gouvernements burkinabè et ivoirien ont donné le top de départ de la 3e Conférence au sommet du Traité d'amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays par un conseil des ministres conjoint, le lundi 29 juillet 2013 à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d'Ivoire. Les travaux ont été co-présidés par les Premiers ministres burkinabè, Luc Adolphe Tiao et ivoirien, Daniel Kablan Duncan et ont permis d'arrêter 19 accords à soumettre à l'appréciation des deux chefs d'Etat.

L'annonce de la tenue du 3e Conférence du Traité d'amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina et la Côte d'Ivoire à Yamoussoukro avait été faite par le Président du Faso, Blaise Compaoré et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, en marge du sommet de Yaoundé sur la piraterie maritime, le 24 juin dernier. Cette annonce a tenu toutes ses promesses car, en prélude à la rencontre au sommet, les gouvernements des deux pays concernés ont tracé les sillons de leur coopération à travers le traditionnel conseil de gouvernements communément appelé conseil des ministres conjoint, hier lundi 29 juillet 2013. La rencontre a permis de faire une évaluation des trois grandes décisions et des recommandations qui avaient été prises à Ouagadougou lors du dernier sommet en novembre 2011. Il s'agit de la construction de l'autoroute Abidjan-Yamoussoukro-Ouagadougou, de l'approvisionnement du Burkina Faso en électricité et en hydrocarbures par la République de Côte d'Ivoire, de la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou et son prolongement de Kaya jusqu'à Tambao. Le conseil de gouvernements a permis d'arrêter 19 projets d'accords qui seront appréciés par les chefs d'Etat burkinabè, Blaise Compaoré et ivoirien, Alassane Ouattara ce jour 30 juillet. Ces projets d'accords, de l'avis des deux parties, concernent, entre autres, la fluidité du trafic, la libre circulation des personnes et des biens, la lutte contre la traite frontalière des enfants et la transhumance. Le chef du gouvernement burkinabè, Luc Adolphe Tiao, a souligné que cette rencontre conjointe, au-delà de son caractère technique, est un conseil de famille qui trouve son ancrage dans l'unicité de vision des plus hautes autorités des deux pays dans le contexte sous-régional, africain et international.

Le TAC, un instrument original

« Le TAC entre les deux pays, il faut le dire, est un instrument unique et original qui doit nous conforter dans notre vision commune, de donner aux relations séculaires et historiques entre nos deux pays, un enracinement solide et durable, à la mesure des aspirations des peuples ivoirien et burkinabè », a-t-il signifié. Il s'est dit convaincu que les différents protocoles d'accords validés par les deux parties, ainsi que les recommandations et directives nouvelles qui viennent d'être formulées permettront de renforcer l'élan « déjà appréciable » que cette coopération connaît depuis le sommet précédent. Luc Adolphe Tiao a saisi l'occasion pour féliciter le gouvernement ivoirien pour avoir renoué avec la paix, mieux, pour la performance de sa croissance qui est passée de 4 à 10% en deux années. Pour Daniel Kablan Duncan, les attentes des populations sont nombreuses et multiformes. « Nous avons donc l'impérieux devoir d'aller au devant des engagements pris par nos deux Etats respectifs, afin que les peuples ivoirien et burkinabè, pour le bonheur desquels ces engagements sont pris, puissent en bénéficier concrètement et dans les délais suffisamment courts », a-t-il interpellé.

Paténéma Oumar
OUEDRAOGO
Envoyé spécial à Yamoussoukro
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Luc Adolphe Tiao revient sur trois grandes décisions du Conseil

« Il y a trois grands points qui ont été adoptés et qui seront soumis à la décision des chefs d'Etat. Il s'agit d'abord de l'autoroute Abidjan-Yamoussoukro-Ouagadougou. Nous avons adopté le schéma de financement et nous pensons que s'il est validé par nos deux présidents, ce projet sera reversé dans le groupe de nos projets prioritaires pour les années à venir. Le second dossier, c'est la construction et la réhabilitation du chemin de fer qui relie nos deux pays. Sur ce projet, nous avons des propositions. Lorsque nous avons consulté les offres, deux dossiers ont été essentiellement présentés. Nos deux gouvernements se sont entendus pour qu'on concède l'exploitation et la réhabilitation du chemin de fer au groupe Panafrican Minerans. Ce groupe propose de réhabiliter l'ensemble du chemin de fer dans les trois années à venir. Ce qui pourrait faire passer la vitesse des trains de transport de marchandises de 15 km/h à 90 km/h, et le train des passagers de 25 km/h à environ 125 km/h. Notre gouvernement porte beaucoup d'espoir sur ce projet parce que si on n'a pas le chemin de fer, il faut oublier le projet Tambao, en ce sens que le minerai est assez lourd pour emprunter les voies de communication routière jusqu'à Abidjan. La troisième décision dont nous avons convenu, c'est le domaine des hydrocarbures. La Côte d'Ivoire a accepté nous offrir chaque année, 70 mégawatts d'électricité. Actuellement, on est autour de 50 mégawatts parce qu'elle connaît des problèmes. Mais notre ambition est d'amener nos amis ivoiriens, si la situation est favorable, à aller jusqu'à 100 mégawatts. Et le principe a été accepté. Il y a aussi la construction d'un oléoduc qui va d'Abidjan et qui est aujourd'hui à Bouaké. D'ici la fin de l'année, il pourrait arriver à Ferkesssédougou. Notre ambition, dès que l'oléoduc va arriver à la frontière de la Côte d'Ivoire avec le Burkina Faso, est que nous puissions prendre le relai pour l'amener jusqu'à Péni aux environs de Bobo-Dioulasso ».

Propos recueillis

par POO

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