Commission de la réconcilation nationale : Le rapport entre les mains du PM

| 15.09.2015
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Commission de la réconcilation nationale : Le rapport entre les mains du PM
© DR / Autre Presse
Commission de la réconcilation nationale : Le rapport entre les mains du PM
La Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) a remis, hier lundi 14 septembre 2015 à Ouagadougou, le rapport général de ses six mois de travaux, au Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Cette remise a été suivie d’un point de presse.


Six mois après son installation, la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) vient de livrer les conclusions de ses travaux. Les membres de la Commission, avec à leur tête, le président, Mgr Paul Ouédraogo, sont allés remettre le document au chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida. C’était, hier lundi 14 septembre 2015, dans la matinée. La remise du rapport général, intitulé «Les voies du renouveau» au chef du gouvernement burkinabè, a été suivie d’une conférence de presse, au cours de laquelle la synthèse du contenu du document a été livrée aux journalistes. Le document présenté à la presse, comprend 142 pages et est subdivisé en deux grandes parties, à savoir «Etat de la nation» et «Les voies du renouveau».

Selon le rapporteur général du document, Dr Seydou Ra-Sablga Ouédraogo, le produit final (rapport général) est une synthèse de rapports de cinq sous-commissions dont le volume total atteignait 500 pages. Le document final fait ressortir qu’au Burkina Faso, il y a «un lourd passif de crimes divers et des expériences de réconciliation inabouties». L’on note, par exemple, 5 065 dossiers de divers crimes répertoriés parmi lesquels 145 cas de crimes de sang dont 17 nouveaux cas. Les 128 autres cas de crimes de sang sont ceux contenus dans le rapport du Collège de sages.

A l’occasion de la remise du rapport général au PM, le président de la CRNR, Mgr Paul Ouédraogo, a indiqué que les conclusions des travaux de la Commission «vont contribuer à ressouder le tissu social pour un meilleur vivre ensemble entre Burkinabè». Pour lui, il s’est agi pour les membres de la Commission, d’effectuer un travail de diagnostic pour proposer des mesures susceptibles d’éradiquer les maux et proposer des systèmes de réparation. Le document qui sera «largement diffusé» contient aussi, des propositions de réformes à effectuer, afin de mettre fin à l’impunité et de promouvoir une bonne gouvernance politique, institutionnelle, économique et environnementale. «Il apparaît donc que notre mission est essentiellement orientée vers l’avenir, un avenir apaisé, expurgé des rancœurs du passé, débarrassé de toute forme d’impunité et enraciné dans l’Etat de droit», a souligné Mgr Ouédraogo, lors de la remise du rapport au chef du gouvernement.

Recommandation et réformes

La Commission a fait plusieurs recommandations, pour ce qui concerne les crimes, pour des réparations morales, financières et administratives. Au plan des réformes institutionnelles, la Commission a fait des propositions d’avant-projet de loi sur le code électoral, la constitution, la réglementation des partis politiques, l’accès à l’information publique, ainsi que des recommandations sur la gouvernance financière.

La commission propose, par exemple, la mise en place d’un Haut conseil de l’unité et la réconciliation nationale, qui suivra le traitement des cas de crimes. De même, elle a préconisé la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le redéploiement des soldats de ce corps dans d’autres unités des forces armées nationales. Afin de garantir la mise en œuvre de ce rapport, la Commission a établi une charte de la réconciliation nationale. Celle-ci devra être signée par les candidats à la présidentielle de 2015 et ce, recommande Mgr Paul Ouédraogo, avant le début de la campagne électorale.

Le président de la CRNR a insisté sur la nécessité que ce rapport ne subisse pas le sort du rapport du Collège de sages. «Les Burkinabè nous observent. Les Burkinabè attendent certainement, beaucoup de ces conclusions. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que leur mise en œuvre soit des plus diligentes et des plus pragmatiques», a déclaré Mgr Paul Ouédraogo au Premier ministre. Pour sa part, Yacouba Isaac Zida, à l’issue de la réception du document, a pris l’engagement de le transmettre au chef de l’Etat, afin que la charte soit signée dans les meilleurs délais.

Les membres de la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) ont été officiellement installés le 13 mars 2015, pour une mission de cinq mois. La Commission, constituée de 34 membres, devait déposer son rapport le 13 août dernier, mais avait demandé et obtenu un prolongement d’un mois.

Au cours de leur mandat, la mort a frappé un des membres de la Commission, à savoir Jamolo Lompo, à qui un vibrant hommage a été rendu.

Alexandre TRAORE

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