Boukary Kaboré dit Le Lion : « L’armée doit revenir en place et quand elle sera en place le problème du RSP aura sa solution » (Le lion)

| 04.03.2015
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Boukary Kaboré dit Le Lion : « L’armée doit revenir en place et quand elle sera en place le problème du RSP aura sa solution » (Le lion)
© DR / Autre Presse
Boukary Kaboré dit Le Lion : « L’armée doit revenir en place et quand elle sera en place le problème du RSP aura sa solution » (Le lion)
Le samedi 21 février 2015, dans la salle de conférences de l'hôtel « Beneb Souka » dans la cité du cavalier rouge, a eu lieu la 10eédition de l'émission « Tapis d'honneur » de la RNB. L'invité du jour est un révolutionnaire et un ancien compagnon du président Thomas Sankara, Boukary Kaboré dit « Le Lion ». Interviewé par Boureima Djiga et Prosper Da, il a fait des révélations sur la révolution, le coup d'Etat d'octobre 1987, en passant par l'insurrection populaire d'octobre 2014. Nous vous proposons ses réponses aux différentes questions importantes de nos confrères de la RNB.


Après avoir écouté votre parcours politique, quelle appréciation en faites-vous ?

Merci de faire appel à ma personne pour cette émission. Comme on a tout le temps, je vais peut-être apporter une correction de votre point de vue et qui est, presque le point de vue de tout le monde, or c'est un mensonge pur et simple. Le Lion n'a jamais été en rébellion contre le régime du Front populaire, le Lion était très déçu de l'assassinat de Sankara par un de nous, des plus proches. Mais comme le président Sankara était mort, on avait alors estimé que nous devrions nous retirer avec des militants de base et construire notre pays avec le peuple. Mais on ne s'est jamais opposé. C'est une invention, parce qu'il fallait tuer le Lion, c'est tout. Je persiste, je signe et je le dis. La chance est que Blaise est encore vivant, il faut le lui demander.

Dans votre CV, il ressort que vous avez 21 enfants, vous confirmez cela ?

Oui, exact. J'ai 4 femmes. Donc, ça va de soi !

La planification familiale, cela ne vous dit rien avec ce nombre d'enfants ?

Planification familiale ! Vous savez, moi, le stress de la ville et l'égarement de certains intellectuels que nous sommes, ce mal ne m'a pas encore pris.

Un lion en ville, c'est ce que nous constatons ! Quelle est l'origine de ce pseudonyme, au point que vous avez utilisé l'image du lion comme logo de votre parti, Est-ce que vous pouvez nous rappeler réellement l'origine de ce pseudonyme apparemment qui vous va bien, mais qui fait quand même peur ?

Vraiment c'est un peu long, on va essayer de résumer. Vous savez le lion ce n'est pas nous qui l'avons inventé. Le lion dans la nature est reconnu comme, « le Roi, l'Empereur » de la brousse. Ce n'est pas le plus gros, ce n'est pas aussi le plus téméraire, parce qu'en matière de témérité, je crois que le tigre est reconnu comme étant plus téméraire que le lion, mais le roi reconnu, c'est le lion.

Donc, vous êtes un roi ?

Non, pas un roi, mais un chef parce qu'il faut mitiger les choses. Roi avec la compréhension droitière, non. Mais roi avec la compréhension de gauche, vraiment proche de son peuple, oui. Et le lion c'est cela. Le lion est en tout cas plein de force et surtout incarne la sagesse pour être roi, c'est ça qui a amené justement le BIA (Bataillon d'intervention aéroportée) à prendre le lion comme symbole et comme le BIA n'existe plus, c'est ça aussi qui a amené le PUND, mon parti à prendre le lion comme son logo.

C'est parce que vous étiez chef du BIA que le BIA avait le symbole du lion ?

Exactement ! Nous avons pris le lion comme symbole et les militaires du BIA ont estimé que c'est très bon. Ainsi nous cherchions à imiter le lion, parce qu'en réalité dans l'armée, le parachutiste, est l'homme de la justice. Il voit le monde d'en haut et il est réfractaire à l'injustice. Il s'est formé et est prêt à défendre jusqu'à la mort. En tout cas, la mission qu'on lui a confiée, c'est la sécurité de son peuple et l'intégrité de son territoire. Le parachutiste est toujours le premier en matière de sécurité parce que rapide, transporté, aéroporté donc, il est le plus efficace, rapide. Pour finir, la lutte avec les fantassins qui vont venir le retrouver donc, c'est le paraphé. Alors dans ces conditions, il faut comprendre que nous, nous voulions ressembler à ce lion qui était le roi de la brousse. Les éléments du BIA ont estimé que c'est mieux d'appeler notre patron le lion et le reste de la troupe des lionceaux et c'est effectivement ainsi qu'on a évolué. Voilà en résumé, l'origine de mon appellation, le Lion

A quoi servait exactement le BIA, est-ce que vous pouvez nous rappeler l'historique de ce bataillon qui a été brusquement célèbre ?

Vraiment pour la malchance du pays ou le malheur du Burkina Faso, parce que comme je l'ai dit, c'est un corps d'élites. Les élites militaires, ce n'est pas pour s'amuser, c'est pour défendre, c'est pour faire obéir vraiment à l'armée sa mission principale qui est la défense et la sécurité. Défense de l'intégrité territoriale et la sécurité du peuple. Les élites sont en tête. Et on a supprimé le BIA. Vraiment c'est le pays, ce n'est pas le lion, ce n'est pas Boukary Kaboré, en tant que tel, a qui on a fait mal, mais c'est au pays tout entier. Le BIA était dans la reforme de l'armée. La CIA (compagnie d'intervention aéroportée) qui était à Bobo a été décentralisée à Koudougou pour des raisons simples. La révolution est venue et la révolution sera combattue. Nous ne sommes pas des naïfs. On sait très bien que dans le monde, dès qu'il y a une révolution qui se met quelque part pour amener la dignité et confirmer la liberté d'un groupe d'éléments alors, automatiquement l'impérialisme frappe, donc on s'attendait à être frappé et il fallait se préparer en conséquence. On a amené alors la CIA à Koudougou, on l'a renforcée et elle est devenue le BIA. En effet la CIA de cent éléments a été augmentée pour faire un bataillon. Ainsi, on est passé à 500 hommes. Et voilà : Il y avait les commandos de Pô. Eux, ils étaient au Sud et nous on était quelque part à 100 Km à l'ouest. On a sécurisé carrément la révolution et ça, je crois que le peuple burkinabé peut témoigner.

On a attribué également au BIA certaines prérogatives, notamment en matière de sécurité interne. C'est sûr qu'à Koudougou c'était une ville infestée de voleurs, mais grâce à votre intervention, parfois des interventions jugées assez sévères, tristes mêmes, qui ont entraîné la mort, des exécutions sommaires, alors, est-ce que c'est vrai ce qui se disait ? On traînait des voleurs avec des véhicules à travers la ville pour les exterminer ? Les voleurs préféraient aller à la gendarmerie que d'aller au BIA ?

C'est bon ! Comme nous sommes à Koudougou, j'espère que le BIA ne peut pas obliger tout le monde à l'aimer mais, le BIA sait qu'il a rempli correctement sa mission, parce que contrairement à ceux-là qui cherchent à dénigrer le BIA, Koudougou était devenu une ville sereine. Koudougou qui était réputée être vraiment le sanctuaire des voleurs, des vrais brigands, était devenue la ville la plus pacifique du Burkina et ça c'est le BIA qui a organisé ça...J'ai fait un grand meeting pour dire : halte aux vols à Koudougou, parce que nous tous, même les militaires du BIA, sont reconnus comme des voleurs de la Haute-Volta. Alors Comme nous ne sommes pas vraiment des voleurs, « c'est comme l'âne a bouffé la farine et ça blanchit la gueule de tous les ânes », Nous allons essayer de mettre de l'ordre pour que Koudougou soit propre et on a alors pris la résolution de « laver » Koudougou. La gare a été encerclée à l'époque pour prendre les voleurs et c'est ainsi qu'après le passage, nous avons ratissé le coin. Il y a le bosquet ici à koudougou et au-delà de la gare. Là où il y a l'Environnement, personne ne pouvait aller là bas. C'était le coin des voleurs. Nous avons ratissé. Quand toute la ville dort, nous ratissons la nuit, à minuit, 1 h du matin, même au-delà. C'est ainsi qu'on en a fini avec le problème de vols à Koudougou. Mais ceux qui critiquent le BIA aujourd'hui, je ne sais pas s'ils sont de Koudougou. Vraiment il faut être réaliste. Moi personnellement, je pense que le BIA a rempli une mission correcte. Les gens ont exagéré. On n'a jamais traîné un voleur dans les rues pour le tuer. Nous, on a éliminé des criminels reconnus et Il y a eu une fois une attaque de train par des brigands et il y avait des cadavres, des femmes et des enfants en faisaient partie. C'était un gang de 5 personnes, le BIA a pris les 4 et le chef de gang. On ne l'avait jamais pris, car il était réputé être blindé de wack, puissant. En plus, il était très costaud. Il paraîtrait que s'il te tapait tu mourrais sur place. Si toi tu le tapes, ta durée de vie est de 3 jours. Ainsi donc, les gens le voyaient mais ils avaient peur de lui. Quand nous, on s'est rencontré, moi, j'ai dit de le bastonner. On ne punit pas au hasard. C'est ça le problème. Et ce dernier est effectivement mort. La démocratie c'est ça aussi !

M. Kaboré, n'avez-vous pas tiré vous-même avec votre pistolet sur un voleur durant ce temps ?

Jamais de la vie, non !

Le meeting que j'ai tenu, c'était devant le haut-commissariat et ça c'était un 8 mars lors du meeting des femmes. Il y avait un délinquant qui venait de quitter la prison, il y a 72h. Il était au meeting et il a subtilisé le porte-monnaie de quelqu'un, il a été pris. On l'a amené devant tout le monde et moi j'étais entrain de faire le meeting. Je me suis dit mais, voilà un courageux qui veut braver le BIA avec son comportement de voleur. Il veut braver toute la population de Koudougou. Qu'est-ce qu'on en fait ? J'ai sorti mon arme, le public a dit non de ne pas l'abattre. J'ai demandé, qu'est-ce qu'on fait alors ? Les femmes ont proposé de le laisser après la fin du meeting, on va trouver une solution. J'ai dit non, il faut trouver la solution tout de suite parce, que celui-là, si on le laisse, il va voler encore. Ils disent qu'on va aligner 10 personnes qui vont le frapper ensuite l'amener en prison. J'ai dit OK. On l'a gardé. Les femmes se sont alignées à 10 pour venir le caresser, le fouetter ensuite, on l'a amené à l'intérieur de la résidence. On l'avait gardé là-bas avec les policiers et nous, on a continué les activités du meeting. C'est de là que le type s'est évadé. Les policiers ont cherché à le prendre en vain, ils n'ont pas pu et il avait même eu le temps de les esquiver. C'est le délégué CDR qui l'a pourchassé, et c'est le sergent Tombiano Abdoulaye, qui a couru et sorti son arme tout juste quand il était presqu'arrivé au mur pour sauter, derrière côté sud, il a visé et lui a cassé la jambe. Il est tombé et on est parti le chercher, c'est tout. Le gars n'est pas mort là bas. Lui, il n'a jamais été tué. Les délinquants, les criminels que nous, on a tués personne ne les a jamais vus. Mais nous ? On les a enlevés et voilà le secret. Ce que moi j'ai dit, s'il y a un voleur qui es mort ici, la famille peut se plaindre. Moi si je suis le responsable, qu'on me fusille. Si moi, j'ai envoyé mes éléments pour aller tuer un voleur, s'il meurt, je suis responsable. Nous sommes partis d'ici pour aller arrêter des voleurs à Pouytenga, nous sommes parti d'ici pour aller arrêter des gens à Hamélé, nous avons arrêté des criminels à Ouagadougou, des criminels, mais je crois, que c'est peut-être 3 seulement de ces gens qui ont disparu...

Le BIA a assuré la sécurité du président Sankara, mais apparemment, il n'a pas été à la hauteur pour empêcher le coup d'Etat sanglant du 15 octobre 1987 qui lui a coûté la vie. M Kaboré, n'êtes- vous pas responsable avec le BIA, de la mort de Sankara pour ne lui avoir pas assuré une sécurité à la hauteur de son rang et de sa personne ?

Je pense que vous êtes passé un peu à côté parce que le 1er responsable de la sécurité de Thomas Sankara, c'était Blaise Compaoré. Et moi j'étais son adjoint. C'est le CNEC et le BIA et c'est Blaise qui commandait le CNEC. Moi je commandais le BIA. J'avais 45 éléments pour la sécurité et la majorité, le reste, c'était le CNEC. Qu'est-ce qu'on pouvait faire pour arrêter quelqu'un qui veut se tuer ? qui veut se suicider ? Sankara s'est suicidé! Il était au courant du coup d'Etat, mais il a voulu se suicider. Qu'est-ce que nous, on pouvait faire pour empêcher ça ? On a tout fait, il a refusé. En tout cas, j'ai tout fait, mais il était catégorique. Il disait de ne pas toucher Blaise Compaoré. Dans ce cas, on fait quoi ? Blaise est là! S'il pouvait même téléphoner confirmer mes propos, si jamais il voit qu'il y a du mensonge, il va le dire. Il est vivant et c'est ce que je voulais. Que Blaise soit vivant le jour où on va parler de ça parce que, quand il était là et je parlais, les gens ne voulaient pas m'écouter mais, c'est comme ça que les choses se sont passées. Moi j'ai tout fait pour sauver Sankara, mais il était catégorique. Pour lui, il fallait qu'on laisse pour qu'il soit tué, et après, les gens allaient sans doute en parler .Je lui ai dit ceci : Si tu veux mourir, tu vas mourir seul.

Quelles solutions vous lui avez proposées ?

J'ai simplement proposé l'arrestation de Blaise Compaoré, pure et simple. Lui, il pensait qu'on allait le buter. Si c'était peut-être Sigué, il allait le buter. Sigué, lui ne sait que tuer, paix à son âme. Sigué, c'était vraiment un très bon militaire. Il était de la Légion étrangère française. C'était des tueurs là-bas. Ce ne sont pas des gens qui sont là pour réfléchir. Il a lutté pour la mise en place de la révolution, donc après la victoire vous ne pouvez pas trahir Sigué sans qu'il ne réagisse.

Vous auriez eu les moyens pour pouvoir arrêter Blaise Compaoré ? Ce sont ses hommes du CNEC qui sont venus vous contraindre à l'exil ?

Arrêter Blaise ? Blaise était chez moi tout le temps. Et pour arrêter Blaise ça ce n'était rien. Ça ne me coûtait rien du tout. Moi j'avais le BIA, Blaise venait ici chaque fois. Je pouvais lui dire « mon ami, tu sais c'est fini, on t'arrête c'est tout ». Il a essayé de me raconter des bêtises. Je lui ai dit qu'il jouait avec le feu. Et que si je me levais d'ici midi, je peux chauffer le Burkina. Depuis ce temps, jusqu'à ce qu'il fuit, il n'a plus jamais parlé de ça.

Est-ce que c'est ça qui a amené un peu Blaise à l'affrontement du 27 octobre 1987 dans la ville de Koudougou ? Vous vous êtes refugié au Ghana, pourquoi ?

Les affrontements du 27 octobre, si vous voulez, parce que ça va être un peu long. Je n'ai pas fui. J'ai préféré m'écarter pour ne pas entraîner les pertes en vies humaines.

Malgré tout, vos hommes ont été tués ?

Oui, mais 10 morts par rapport à 1000 ou 10 000 morts qu'est-ce qui est mieux ? J'avais dit en son temps, que si, c'est moi seul qu'on va tuer c'est nettement mieux que de faire perdre la vie de plusieurs personnes. Moi je pensais que c'était moi qu'on cherchait. Je me suis retiré. J'ai demandé à mes éléments de déposer les armes, parce que ce n'était pas la peine. C'est fini, le président Sankara étant mort, il n'y avait plus rien à faire. Comme Blaise a pris le pouvoir, laissons-le gérer, c'est tout.

Donc il n'y avait pas eu d'affrontement ?

Non, ils sont venus, il n'y avait pas eu d'affrontement. Ils ont tué les gens froidement. C'est la méchanceté pure et simple. Sinon il n'y a pas eu d'affrontements à Koudougou.

Mais vous avez déclaré sur RFI que vous vous battrez jusqu'à la dernière cartouche ?

Vraiment ? Comme c'est fini, Blaise n'est plus là, j'espère que la cassette doit être quelque part. Voilà exactement ce qui a été dit. Les journalistes sont venus ici, avec un document qui a raconté des contre-vérités sur les événements au Burkina. Quand vous le lirez, pour ceux qui comprennent le français se rendrons compte qu'ils prennent les burkinabé comme des nigauds. Sinon, ce n'est pas possible. C'est du français mal libellé. Il faudra que vous, journalistes, vous puissiez effacer ça de l'esprit des gens. Il est arrivé un moment où ils nous avaient bloqués, c'était tendu, ils nous réclamaient à Ouagadougou. Alors ils ont utilisé des éléments pour nous faire descendre à Ouaga. J'ai été catégorique, parce que je savais que si je devais mourir, être le 1er à mourir, il y a des témoins. On devait me tuer, tuer Sigué, tuer Koama et maintenant tuer Sankara par la suite. Ou alors, on bute Sankara, et ensuite les 3 simultanément, que nous sommes. Ils ont dit que nous on était en alerte. C'est faux. Les 2, ils les ont tués et moi je suis toujours là. C'est pour l'établissement de la vérité. Nous n'étions pas en alerte. En tous cas nous, on avait donné notre point de vue, qui était le point de vue de la grande majorité. Ils craignaient rapidement la ruée vers Koudougou, des révolutionnaires qui étaient vraiment prêts pour le combat pour venir nous embrouiller ici parce que c'est eux qui forçaient les choses sinon, nous on était calme, on a déposé les armes. Alors, ils ont fait toutes les négociations. C'est Herman Yameogo qui est venu pour dire qu'il faut que je vienne à Ouagadougou pour faire un meeting afin de calmer les gens. J'ai dit non, je ne suis responsable de rien du tout. Herman a fait plusieurs fois la navette entre Koudougou et Ouagadougou pour essayer de me convaincre. J'ai dit non ! Au dernier moment, c'était un peu comme accepté, je ne sais pas, il y a le texte ici. Nous déplorons, la mort du capitaine Thomas Sankara, mais nous sommes prêts à travailler avec le peuple pour la construction de son avenir. C'est ce que nous avons dit. Nous avons fait un communiqué qu'ils ont modifié... demandez à Herman Yaméogo. Quand il est venu avec ça, j'ai dit : « Grand frère, tu as trop voyagé, ce n'est pas la peine ». Herman est vivant. J'ai pris un crayon, j'ai barré. J'ai envoyé Kéré de faire 3 copies, il m'a ramené les 3 copies. Comme c'était au crayon, ils sont partis et ils ont modifié ça comme ils veulent et ils l'ont lu. Ensuite le train ne circulait plus à Koudougou. La route était barrée, aucun véhicule ne venait non plus à Koudougou, le téléphone même était coupé et on était là. Les journalistes ont dit qu'ils ne comprennent pas, pourquoi Koudougou est toujours isolé alors que nous avons dit que nous avons compris, et que nous avons accepté. Ils ont forcé et ils sont venus. Ils étaient 7. On a discuté avec eux. J'ai dit non, parce que nous sommes des révolutionnaires, nous sommes derrière le peuple, Thomas est déjà mort, nous ne sommes pas prêts à verser encore du sang s'il vous plait. On a débattu, il est arrivé un moment où on était sorti de la salle de réunion et c'est devant ma porte que, j'étais assis avec ma kalash. Il y a une femme qui m'a dit : « Mais, mon capitaine, malgré toute votre patience, parce que moi je savais très bien que des gens allaient venir, si malgré votre patience, on venait à vous attaquer jusqu'à votre territoire ici ? » J'ai dit, alors là, je combattrai jusqu'à ma dernière cartouche. On n'a qu'à reprendre la cassette pour écouter, si ce n'est pas comme ça, qu'on me fusille. Donc ils ont coupé ça, je combattrai jusqu'à ma dernière cartouche. Ils ont fait tous les montages collés à cela et puis voilà, on dit que le Lion est là pour faire la guerre, pour inciter les gens à faire régner la terreur. Non, ce n'est pas vrai !

Le président Sankara est mort, vos braves hommes du BIA également ont été massacrés, mais vous, vous êtes vivant, après l'exil au Ghana vous êtes même revenu retrouver vos bras droits. Vous portez toujours vos galons de colonel. On peut conclure que vous avez passé un deal politique avec Blaise Compaoré ?

Est-ce que votre question n'est pas un peu en retard ? Les gens disent qu'il a fui, il n'a pas fui. Moi, je suis parti en disant à mes éléments de déposer les armes. Ce n'est pas une fuite. Maintenant les gens viennent, ils prennent les éléments et ceux-là qui semblent convaincus, on les tue, Parce que ce n'est pas seulement ici à Koudougou, ils sont partis à Bobo en 1988 pour accuser sommairement les gens et dire au, Piqué 7 ont été abattus, ils sont allés tuer le capitaine Sanogo et sa femme en plus, ça faisait 9. Thomas est mort avec combien ? 12. On est venu ici, on n'a pas pu tuer le lion donc, on a purgé 11 dont 6 officiers tués et un an après, on va à Bobo, on tue 7 éléments. Ecoutez-là, je pense que ce n'est pas possible.

Vous êtes revenu, vous avez été réhabilité, vous avez même logé au Conseil de l'entente ?

Dans les bâtiments administratifs, j'étais à côté du ministère, en face du Conseil. Le problème de deal, c'est pour vous dire que la question est en retard parce que vous voulez que je vous dise les choses comme ça, mais je ne le dirai pas.

Les gens vous ont aperçu avec le couple présidentiel.

Quand je suis arrivé, eux ils voulaient ça, mais moi je ne suis pas quelqu'un qu'on peut acheter. Quand je suis arrivé, c'est sur négociation. On est venu me dire, voilà, il faut que tu rentres ... J'ai dit que je m'attendais à rentrer un jour ou l'autre parce que, je ne me reproche rien. On me reproche quoi au Burkina ? Je n'ai pas volé, je n'ai pas tué. Comme je suis militaire, pendant la guerre, j'ai tué pour la sécurité du peuple mais, si c'est pour cela qu'on veut me faire du mal, moi je suis prêt parce que là maintenant, c'est l'ingratitude du peuple. Moi, je n'ai pas fait ça pour faire plaisir à ma maman. Maintenant, quand on a commencé les négociations, j'ai posé trois conditions, première condition amnistie générale et j'ai expliqué. Cela veut dire quoi, les prisonniers politiques sont dehors parce qu'il y avait des gens qui étaient enfermés au Conseil. A partir de ce moment là, si le Lion reste au Ghana c'est comme n'importe quel Burkinabé qui est en Côte d'Ivoire pour cultiver le cacao. Deux, la réhabilitation de Thomas ; toi-même (en faisant allusion au président Blaise Compaoré) tu as reconnu que c'était une erreur, Thomas est un héros, il faut le réhabiliter et le nommer héros national, c'est clair. Trois, la liberté d'expression, toi-même tu as reconnu que c'était mauvais et quand les gens veulent en parler, on les tue, on les enferme. Les gens n'ont qu'à tout dire, ils n'ont qu'à dire ce qu'ils veulent. Ça c'était en 1990. Je ne sais pas si je peux donner des noms. La réponse qui est venue, c'est plutôt Salif Diallo qui m'a répondu et en substance, il a dit que même les bébés sans dents ont besoin de manger... Je suis devenu indésirable au Burkina Faso. Il est bel et bien vivant. J'ai la lettre, je ne raconte pas des histoires. Je suis resté là, j'ai laissé cette lettre-là avec l'ambassadeur Ouédraogo Adama Pascal. C'était un diplomate, il n'est pas mort, il est vivant. J'ai laissé cette lettre de Salif Diallo avec Adama. De 1990 jusqu'en 1991, quand Adama est revenu encore avec le problème. Moi je suis très intelligent. Blaise avait des problèmes politiques ici et il savait très bien que si le Lion revenait, ça allait certainement changer les esprits et moi je voyais que cela faisait son affaire, moi mon problème est de trouver ma famille et mes amis. Vous vous êtes fonctionnaires vous travaillez et vous bouffez, quel est le type qui a parlé un jour du lion, moi je veux être à coté de ma maman donc c'est "donnant donnant". Si c'est de ce deal que vous parlez, moi je ne dit pas non, mais on a jamais échangé comme ça, c'est moi qui savais que le fait de venir allait calmer la situation pour lui mais, moi je serai à coté de ma maman. Si le peuple est bien conscient, si le peuple n'est pas un peuple mouton comme dit le professeur Bado alors certainement on va s'entendre.

Au Ghana pourtant, apparemment vous étiez dans le beurre à ce qu'on raconte ?

Non, je regrette et il y a des gens pour témoigner. Je donne le nom justement de Fidele Toé, ancien ministre de la Fonction publique. Il était bel et bien en exil au Ghana. Rien que ce nom, au Ghana, nous on avait 10 000 cédis par mois, ça fait environ 9 000 F CFA. Nous, on avait 10 000 cédis par mois et on me donnait un sac de riz, 10 litres d'huile, un sac de sucre, pour le monde que j'avais. Fidele Toé était bel et bien là. Et ça c'était le HCR qui s'occupait de ça. Reprenez les photos de notre retour, vous verrez qu'on n'était pas dans le beurre, on était emprisonné, on était plus maigre que Nelson Mandela.

M.Kaboré, un officier qui abandonne ces hommes, qui fuit, ceux-ci sont massacrés après lui, est-ce qu'on peut dire encore que vous êtes digne d'être un chef militaire ?

Deux fois oui ! Je n'ai pas fui. Je veux que vous compreniez, d'ailleurs même dans la vie, on parle de recul. Un recul, tac-tic, on recule pour mieux sauter. Je n'ai jamais imaginé qu'on allait tuer mes éléments, sinon je vous jure que même s'il fallait tuer 1 million de personnes, moi j'allais dire de faire la guerre. Donc c'était un repli. Je n'ai pas fui et même si j'accepte que j'ai fui, alors ? C'est un repli tactique, parce que me voila ici ? C'est pour cela j'ai dit que vous avez des questions qui quelquefois semblent un peu dépassées. Je suis revenu et je suis actif dans l'opposition radicale, depuis le 15 octobre au soir jusqu'au 31 octobre 2014. Le type n'a pas bougé d'un micron. Il est resté sur sa position radicale.

Les veuves et les orphelins de vos hommes qui ont été massacrés, est-ce que vous avez un rapport ? Est-ce que vous êtes rentré en contact avec eux ?

Petite anecdote, nous n'avons pas les mêmes sentiments, nous n'avons pas les mêmes motivations. Pourquoi ? Parce que quand on parle de Sankara, certains ont beaucoup de facilité à parler. Mais moi personnellement et la famille, vous savez que Sankara a été assassiné donc chaque fois qu'on rappelle, quelque part pour celui qui est rattaché à Sankara c'est plutôt l'amertume qui apparait tout de suite malgré le temps qui s'est écoulé. Et tout de suite, tu revois le type qu'on est entrain de buter. Le problème est simple pour dire que moi j'ai fui. Moi quand je suis revenu, j'avais dit que tant que Blaise va être au pouvoir, moi je n'irai pas voir mon papa. Quand Blaise va chuter alors j'irai dans la famille comme je le faisais. (Votre Papa, c'est le vieux, Joseph Sankara ) Jusqu'au jour où il a envoyé mon grand frère pour m'attraper parce qu'il voulait me voir. Basile Kaboré vient et dit que le papa veut te voir. Je demande s'il est malade, il me dit non, qu'il veut me voir. Je me lève et quand on arrive chez le vieux, il nous dit : « Mon fils, tes commissions me parviennent mais il faut savoir que je souffre, je veux te voir. Il n'y a rien. C'est seulement pour te voir. Et ce jour, mes larmes ont coulé et il y a des témoins, Basile est témoin. Le vieux est décédé mais ce sont les petits frères de Thomas qui étaient témoins. Il y avait Pauline. Le vieux m'a dit : « Mon fils, je t'ai dit de confier tout à Dieu » Il a dit Pauline de prendre une photo de son frère pour me montrer. Pauline a regardé sur la fenêtre et puis a pris une photo bien agrandie et quand j'ai vu ça, mes larmes ont voulu couler et j'ai baissé la tête. Cette photo c'était Thomas, Blaise, Chantal et sa maman. La photo de mariage de Blaise.

Thomas Sankara, témoin de mariage de Blaise et la maman de Chantal témoin de Chantal ?

Oui ! Et quand j'ai vu ça. Vous voyez nous n'avons pas les mêmes sentiments, comment moi je vais rencontrer la femme de Kéré ? C'est trop compliqué. Kéré avait un enfant qu'on a nommé Daniel. Je sais seulement que ce qu'on m'a dit qu'il ressemble à son papa, je suis très content. Je ne sais pas, c'est peut-être maintenant que je vais chercher à les rencontrer pour dire que le type est parti mais la femme de Kéré sait très bien que ce n'est pas moi qui ai tué Kéré. Tous ceux qui sont morts ici, ils savent très bien que ce n'est pas moi qui les ai tués. Il y a certains qui cherchent à imaginer. Toi tu es parti et, ils ont été tués. Quelles sont ces histoires encore ? De toutes les façons, je suis revenu et Blaise est parti, je sais quel rôle j'ai joué aussi. Faites attention à vos questions qui sont un peu en retard.

Pour le cas de Blaise Compaoré, l'ex-président du Faso, faut il l'oublier à jamais, ou l'extrader pour le soumettre à la justice ?

Il le faut. Est-ce que Blaise même ne s'attend pas à cela ? Cela va de soi. Je pense qu'il peut revenir librement pour qu'on le juge. Tout comme on peut aller négocier avec lui pour qu'il vienne, parce que cela préoccupe tout le monde aujourd'hui. S'il veut servir le pays, il doit être prêt à revenir, parce que ça préoccupe tout le monde. Blaise doit revenir. Mais en contre partie, je peux demander que les gens qui sont tellement chevronnés sur la vengeance aveugle qu'ils oublient ça, entre burkinabé. Le passé a été amer, mais il ne faudra pas qu'on prenne cette amertume pour essayer de juger, sinon on va être trop méchant entre nous. Ce qui n'est pas bon ! Il s'attend à revenir. En toute objectivité, Blaise doit revenir. Qu'il revienne pour qu'on le juge afin de clore ce débat. Toute à l'heure, vous avez voulu forcer pour que je donne une note à la transition, je crois que la première mission de la transition, c'est de lancer un mandat d'arrêt contre Blaise tout de suite. C'est une logique, qu'il vienne, qu'on le juge. Maintenant il faut que les burkinabé montrent que nous sommes très sages.

Est-ce qu'on peut connaître les noms des militaires qui sont tombés sous les balles de Blaise ?

Ah quand j'y pense ça me donne la chair de poule. Ce sont les meilleurs que Blaise a tués. Il y a six officiers, parmi les militaires, il a tué les meilleurs combattants. Parmi les civils ce sont les technocrates. Il y a eu ici, six officiers, mon adjoint le lieutenant Kéré, le lieutenant Sanogo Elysée, adjoint de Koama Michel de Kamboinsin, le sous lieutenant Ky Bertoi, le sous-lieutenant Sanou Jonas, les élèves officiers Sakandé Abdramane et Oubda Timothée. Ce furent les meilleurs. C'est douloureux quand je prononce ces noms.

Par rapport à Poa, qu'est-ce que vous vous êtes dit Blaise et vous ? Parce que ça fait couler beaucoup d'encre et de salive ?

Certains n'étaient pas d'accord, d'autres étaient d'accord, ce sont des avis partagés donc c'est tout à fait normal. Les points de vue doivent être partagés là-dessus. Maintenant qu'est-ce qu'on s'est dit ? Pour moi personnellement, Blaise avait envie peut-être même de demander pardon, je crois que c'est tout.

A qui, à vous ?

A moi-même d'abord parce que c'est trop de mal. J'ai entendu ma femme qui a parlé ici. Cette femme-là, Blaise la connaît très bien. C'est avec cette femme qu'on partait danser, quand Blaise était en prison à Bobo. Mais depuis qu'on est revenu du Ghana, Blaise ne sait même pas qu'elle vit. Même s'il sait qu'elle vit, c'est que vraiment il est taciturne parce qu'il n'a même pas demandé d'après elle. Elle travaillait comme secrétaire au niveau du haut-commissariat, mais depuis là, on a demandé une réhabilitation. Qu'est-ce qu'elle a eu ? Tu peux être contre moi, et la femme ? Ce n'est pas ma sœur, c'est l'enfant de quelqu'un qui est venu chez moi... Arrivé à un certain moment, vraiment Blaise-là, il doit être malade. La mort de Thomas doit le hanter, la vie de Boukary ça devait l'emmerder trop. C'est ça la réalité. Donc il décide maintenant comme il voit que c'est presque fini, si je ne demande pas pardon au type là, c'est vilain et puis voilà, il dit qu'il va venir à Poa. S'il vient à Poa, il va me rencontrer à Poa parce que c'est chez moi. Alors qu'est-ce que je dois faire. ? Les gens ont dit qu'il ne faut pas que je le rencontre, c'est méchant. Coutumièrement parlant, ce n'est pas bon. Un étranger arrive chez toi, tu ne le reçois pas, s'il y a bagarre, c'est ailleurs. Et c'est cela que j'ai dit à Blaise. Alors c'est ce qu'on s'est dit. Blaise il a ri et j'étais convaincu qu'il me cherchait. D'abord je ne voulais pas aller. C'est Gilbert Diendéré qui est venu me prendre pour dire, le président est presque là alors, il faut venir on va le recevoir parce que le maire avait pris le chef, le préfet et ils sont partis recevoir le président. Moi j'étais assis. J'étais un invité donc j'étais avec les officiels à quelques 80 mètres. Le protocole a dit que le général a dit de venir. J'ai vu que les gens étaient déjà partis. Gilbert vient, je me lève, on se salue, et il dit que le président est presque là. On a qu'à aller. Gilbert est là mais il ne va pas vous parler parce que lui il est trop calme. Il m'a posé la question est-ce que c'est possible ? Je le regarde, il était un peu déçu, j'ai dit OK allons-y et nous sommes partis. Quand on est arrivé, il dit d'aller devant, j'ai dit non. Je suis resté un peu en retrait, mais quand Blaise a salué le chef là, je sentais qu'il me cherchait. J'ai dit ce n'est pas la peine de me chercher, c'est le Lion en personne et maintenant j'ai foncé et je suis allé le saluer et il maintient ma main et dit : mais comment ? C'est Poa là ici ? Je dis : ici c'est chez moi. Il dit : « Oui je le sais, mais je pensais que tu étais aux champs », j'ai dit : « Bien sûr, mais je suis venu pour saluer les amis et les parents, prendre des semences et repartir parce que la saison est proche ». Il continue en gardant ma main, il dit de temps en temps tu es à Ouaga hein ? J'ai dit bien sûr, c'est là qu'il y aura le combat ; et c'est ça qui a fait rire Blaise aux éclats. C'est là qu'il y aura le combat politique-là, c'est là qu'on va s'affronter. Il est là où il est et il m'écoute. Il doit m'écouter, parce que, c'est son pays. Même, s'il est là bas, il n'est pas ivoirien, si c'est faux qu'il le dise. Le secret que je vais vous dire c'est que Blaise est venu fouiller là où on a enterré mes ''Yama Yama'' (placenta), après ma naissance avec tout le mal qu'il a fait, moi je savais que Blaise était déjà « cuit » c'est comme ça les trucs mystiques.

L'actualité est dominée par la question du RSP. En tant qu'officier que pensez vous du RSP ?

C'est exactement comme l'histoire de la transition. J'ai dit, on a commis la gaffe et la faute nous revient à nous tous. On a commis la gaffe de reconduire la Constitution. Et si on a reconduit la Constitution, cela veut dire que les Institutions restent en place donc le RSP reste-là. C'est là que je dis, le plus souvent qu'on a compliqué la vie de notre président, Michel Kafando. S'il est responsable, on doit quand même lui donner une marge de manœuvre. Là où il peut prendre des décisions. Il ne peut même pas prendre de décisions. C'est comme si on avait dit à Michel Kafando de venir s'asseoir avec une équipe gouvernementale pour organiser des élections. Parallèlement à ça dans son groupe de travailleurs, il y a eu une Institution qu'on appelle commission pour les élections, la CENI. Quel est le rôle qui revient à la CENI si c'est le gouvernement de transition qui doit s'occuper des élections ? Moi je ne comprends pas. Alors le RSP, c'est un autre problème. J'espère que pour la transition c'est fini. Moi je ne veux pas réfléchir là-dessus. S'il peut, il n'a qu'à aller. Le RSP, ça c'est l'armée et bien avant que Blaise ne parte, il a tout tué au Burkina. Tout, même l'armée, parce que l'armée est tellement désorganisée, il y a un problème de commandement dans l'armée et ça c'est réel. Je l'ai toujours dit et c'est ça qui est là. Donc les civils sont là pour crier RSP a fait quoi, non ce n'est pas comme ça. Il faut d'abord que le commandement de l'armée soit rétabli. L'armée doit revenir en place et quand l'armée sera en place le problème du RSP aura sa solution, sinon on ne peut pas affecter quelqu'un au hasard. C'est qui, qui affecte qui ? Donc laisser les enfants tranquilles, si le commandement est clair, les affectations vont suivre leur cours ? mais le commandement est flou. Dans l'armée, celui qui commande, c'est l'officier, le plus ancien dans le grade le plus élevé et dans une armée correcte, opérationnelle vous verrez que ce sont les méritants. Là on met toujours l'homme qu'il faut à la place qu'il faut et le général qu'on nomme dans tous les pays du monde entier, la nomination d'un général est à la discrétion du chef de l'Etat. Mais le chef d'Etat, ne doit pas être suffisamment idiot pour ne pas comprendre que c'est en pointillé qu'il doit lire. Cette nomination doit obéir à l'intérêt de la Nation. Si c'est fait dans ce cadre, alors l'armée reste l'armée mais si c'est fait dans le cadre népotique l'armée meurt en même temps et c'est ça que nous avons dans votre armée s'il vous plait.

Un dernier mot ?

Ce qui me tient à cœur, c'est juste pour rappeler que le Lion et son parti (Parti de l'unité nationale pour le développement PUND) sont en train de renaître parce que Blaise est parti. Ce parti est né pour la conquête du pouvoir. Nous allons occuper rationnellement le terrain. On verra ce que cela va donner et comment sur le plan politique, cela va se passer. C'est un plaisir pour moi de m'adresser au peuple. Je pense que maintenant chacun sera libre de m'écouter, parce qu'avant, j'étais comprimé. Les gens avaient peur de s'exprimer.

Sita DIALLO/TRAORE et Ousmane Kaboré

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