Quelle est votre réaction à chaud, par rapport à la volonté du gouvernement de réviser la Constitution ?
Premièrement, je ne suis pas surpris. Deuxièmement, je pense que l'histoire de notre pays passe par là. Dans un premier temps, je pense que le peuple burkinabè n'a pas un problème de Constitution. Le peuple burkinabè n'a pas de problème avec ses textes. Il a plutôt un problème avec son président qui a fini son mandat et qui ne veut pas partir. Quelque part, je l'avais expliqué et les gens avaient mal interprété ce que j'avais dit. S'il veut s'entêter à faire un référendum, c'est mieux de poser la question suivante au peuple burkinabè : le président part-il ou ne part-il pas ? C'est cela la préoccupation du peuple burkinabè. Si on veut s'entêter à parler de notre Constitution, je pense que ce sont des tiraillements inutiles. Les gens ont mal interprété pour dire que je suis d'accord avec le référendum.
Quelle lecture faites-vous de la situation nationale actuelle ?
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. C'est scientifique. C'est la dialectique ça ! Jusque-là, rien n'est fait. L'Assemblée nationale va bientôt voter le projet de loi. Comme l'Assemblée nationale et le gouvernement constituent le même sac, je crois qu'ils voteront pour en faire une loi. A partir de ce moment, on verra ce qu'il faudra faire.
En tant qu'ancien militaire, jusqu'où pensez-vous que Blaise Compaoré puisse aller ?
Il ne peut aller nulle part ! (Rires) Ce n'est plus une question de l'armée, mais une question de démarche démocratique. Si la souveraineté revient au peuple, c'est que le président ne peut plus rien faire.
Quel est votre message à l'endroit de la population burkinabè ?
Je suis de l'opposition radicale. J'ai eu le temps de toucher pas mal de jeunes. Je souhaiterais que la jeunesse et partant, toute la population burkinabè soit mobilisée, dans la discipline, pour dire non au référendum. Parce que l'avenir du Burkina se trouve entre leurs mains. Notre Constitution, à force de la tripatouiller, j'ai envie de dire que ce n'est plus une Constitution, mais plutôt un brouillon.
Propos recueillis par Issa SIGUIRE