Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire enregistre des avancées notables au fil des ans. C'est le verdict de la 4e conférence au sommet du TAC, tenue le jeudi 31 juillet 2014 à Ouagadougou, après une évaluation de la mise en œuvre des décisions et des recommandations des projets ayant fait l’objet de signature d’accord l’année dernière, lors de la 3e conférence à Yamoussoukro. Aussi, la présente rencontre a permis de donner un coup d’accélérateur à l’aboutissement d’un certain nombre de projets. Il s’agit notamment de la réduction des postes de contrôle et la fluidité du trafic, les conclusions de l’étude sur le projet de réhabilitation et de prolongement du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya-Dori-Gorom-Gorom-Tambao, la construction de l’autoroute, Yamoussoukro-Ouagadougou et la fourniture de l’électricité au Burkina Faso par la Côte d’Ivoire. Pour la dernière citée par exemple, elle passera de 70 à 80 Mégawatts dès cette année.
A l’ouverture des travaux, le Président du Faso, Blaise Compaoré a, à travers un adage africain, rappelé que «sur la route qui relie deux concessions de deux amis, l’herbe ne peut y pousser, même au plus fort de l’hivernage». Selon lui, les chemins qui relient la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso portent la marque de l’amitié et de la fraternité où s’opèrent une intense et libre circulation des populations et des biens. Il a indiqué que depuis la signature de ce traité en juillet 2008, entre les deux pays, la coopération s’est considérablement intensifiée grâce à la volonté politique des deux gouvernements dont la force de leur engagement se traduit par la tenue régulière de la conférence au sommet «Les nombreux enjeux et défis de développement auxquels nos deux pays sont confrontés, nous appellent à plus de solidarité et nous imposent d’inscrire nos visions et nos actions dans le cadre de la construction et du renforcement de l’intégration sous-régionale, dans un espace ouest-africain de paix et de sécurité, dont l’axe Burkina Faso-Côte d’Ivoire sera la locomotive», a-t-il déclaré. La coopération Sud-Sud est un impératif pour le devenir des pays en développement, foi de Blaise Compaoré. Il a rendu un vibrant hommage aux ministres, aux experts et aux participants pour leur pleine implication dans les travaux. Car, a-t-il dit, la richesse de leurs contributions et la pertinence des recommandations formulées ont facilité les décisions qui ont été prises par les deux parties.
L’engagement des deux parties
Par ailleurs, il s’est dit heureux de voir que la conférence se tient dans un contexte où la Côte d’Ivoire, après avoir recouvré la paix et la stabilité institutionnelle, a renoué la croissance et le développement. Saisissant l’occasion, le président ivoirien, Alassane Ouattara a remercié son homologue, pour ses nombreuses actions dans la recherche de la paix dans la sous-région. Et de prendre l’exemple du dénouement de la crise en Côte d’Ivoire. Pour le président Ouattara, cette conférence au sommet s’inscrit dans la continuité et de renforcement de "l’exemplaire coopération" que les deux nations sont appelées à consolider dans l’intérêt des populations. Il a également salué les résultats auxquels les deux gouvernements sont parvenus à l’issue des travaux. De son avis, tous ces résultats sont incontestablement liés à l’esprit d’entente et de solidarité qui a toujours marqué les rencontres. «La signature de plus d’une trentaine d’accords démontre parfaitement que nous sommes résolument tournés vers le renforcement de notre partenariat stratégique, porteur d’excellence pour les peuples de notre sous-région. Notre volonté commune et notre détermination nous ont permis de faire avancer de nombreux projets», a-t-il confié. Pour s’assurer de la mise en œuvre des différents accords, un comité conjoint de suivi-évaluation des décisions et recommandations a été mis sur pied et a fait l’objet de signature entre les deux chefs d’Etat. C’est sur des notes de satisfaction que les deux parties se sont quittées en se donnant rendez-vous au mois de juillet 2015 pour la 5e conférence au sommet du TAC.
Paténéma Oumar
OUEDRAOGO