Tous les Burkinabè qui le souhaitent peuvent désormais, participer à l’écriture de la nouvelle Constitution dont on entend se doter le «nouveau» Burkina Faso. Cette possibilité leur sera offerte, à travers les assises régionales sur l’avant-projet de constitution. Selon le président de la commission, Me Halidou Ouédraogo, ces assises régionales ont lieu du 16 au 19 mars 2017 et cela, dans les 13 régions du Burkina Faso. Et c’est la journée du 18 mars 2017 qui a été choisie pour la rencontre avec les populations. Cette rencontre qui se fera de façon simultanée, permettra aux commissaires de recueillir tous les avis, suggestions et recommandations pertinents des populations. Une fois cela acquis, les commissaires remonteront à Ouagadougou où ces propositions seront débattues, en plénière, par les 92 membres de la commission. Selon Me Ouédraogo, seules les décisions qui seront arrêtées par consensus par les commissaires, comme cela a toujours guidé leurs débats, seront retenues pour être intégrées dans l’avant-projet.
52 commissaires sur le terrain d’explication
Au total, ce sont 52 commissaires qui seront envoyés, en raison de quatre commissaires par région. Pour permettre une bonne compréhension de l’avant-projet, la commission a désigné un ou deux commissaire(s) comprenant la langue locale de cette région. Pour l’ancien président du MBDHP, cette option a pour but, de prendre en compte les critiques de ceux qui avaient souhaité une traduction de l’avant-projet dans les langues nationales. «De toutes les façons, la traduction de l’avant-projet n’est pas de notre ressort, mais du gouvernement», a justifié Me Ouédraogo. Répondant à une autre accusation portant sur l’utilité de ces tournées qui ne manqueront pas d’engendrer des ressources financières qui auraient pu servir à financer d’autres projets, le rapporteur, le Dr Luc Marius Ibriga, rassure que «les assises sont prévues par le décret portant fonctionnement et organisation de la commission». Toutefois, a tenu à rassurer Me Halidou Ouédraogo l’impact financier de ces assises sera entièrement pris en charge par l’Etat burkinabè. Mais mieux, pour une meilleure préparation de ces différentes missions, les gouverneurs des 13 régions, ainsi que le Ministère de la sécurité et celui de l’administration territoriale et de la décentralisation ont été sollicités. C’est ainsi, que le «président du pays réel», a informé les commissaires présents que leur sécurité sera assurée.
Les régions, en attendant l’Afrique, l’Europe et l’Amérique
En plus des 13 régions, des tournées similaires commencent aussi aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal, au Ghana et au Gabon. Objectif : permettre à ces Burkinabè, hors de la patrie, de contribuer aussi à écrire la constitution. En plus de l’Afrique, la France, la Belgique, l’Italie, les USA et le Canada recevront prochainement des délégations. Selon Me Ouédraogo, certains PTF et l’Etat burkinabè, ont été sollicités, à prendre en charge les missions extérieures. Le choix de ces pays, selon Me Ouédraogo, est le fait qu’il y a une concentration de Burkinabè dans ces différents pays.
C’est après toutes ces phases que l’avant-projet sera soumis au président du Faso, qui aura huit jours, pour apporter ses amendements et le retourner à la commission qui les examinera en plénière. Après cette phase, le locataire de Kosyam aura toute la latitude de décider de la date du référendum.
Des nouveaux droits dans la Constitution
Mais en attendant, foi du président de la commission, cet avant-projet qui a été rendu public depuis janvier 2017, comporte des différences positives et répond mieux aux aspirations du peuple par rapport à celle de 1991. Autre aspect positif est que l’avant-projet est un «fruit» entièrement issu des compétences nationales, sans aucun apport extérieur. En plus, cette nouvelle constitution, si elle venait à être adoptée, consacre des nouveaux droits : l’accès à l’eau potable, l’accès à la terre à la femme, la parité du genre, la lutte contre la corruption...
Pascal KABORE