Autorités de la Transition: c’est au pied du mur que le peuple vous jugera

| 16.12.2014
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Autorités de la Transition: c’est au pied du mur que le peuple vous jugera
© DR / Autre Presse
Autorités de la Transition: c’est au pied du mur que le peuple vous jugera
«Pour poursuivre notre politique de redressement, nous avons besoin de votre confiance, de toute votre confiance». Ces propos sont extraits du discours du président de la Transition, Michel Kafando, à l'occasion de la célébration de la fête nationale du 11 décembre 2014 à Dédougou.


Ils traduisent clairement le besoin de soutien exprimé par les nouvelles autorités pour relever le défi de la Transition. Le soutien des populations constitue, selon le président Kafando, la condition sine qua non de la réussite de la mission de l'équipe. «Si nous sommes sûrs de votre soutien et de votre adhésion, comme vous nous l'avez amplement démontré jusqu'à présent, la Transition est certaine de relever les défis et de parvenir, dans le délai imparti, à l'objectif visé à savoir, bâtir le nouveau Burkina, sur un socle solide et inébranlable, à partir d'institutions fortes et viables, avec comme finalité, l'instauration d'une société plus juste et plus démocratique» a-t-il soutenu.

A la lumière de ces propos, l'on peut se réjouir d'emblée que les nouvelles autorités aient compris que, en réalité, dans une démocratie, le pouvoir appartient au peuple. L'idée de peuples forts et d'institutions fortes semble donc épousée par le nouvel exécutif. Ce qui tranche singulièrement avec la vision erronée de l'ancien régime qui brandissait la théorie de «l'homme fort» qui pouvait écraser tout. Cette perception égoïste qui fait valoir le culte de la personnalité a montré ses limites. La preuve, Blaise Compaoré a fui le pays et se cherche difficilement un pays d'asile fixe (Côte d'Ivoire, Maroc, Gabon, Congo-Brazzaville et finalement retour du côté de la Lagune Ebrié).

De ce fait, c'est bien que le chef de l'Etat, Michel Kafando, demande la conjugaison des efforts de tous les Burkinabè pour relever le défi de la Transition apaisée. Comme stipule si bien l'adage, «une seule main ne peut pas ramasser la farine». C'est donc ensemble, main dans la main autour d'une union sacrée, que les filles et fils du «Pays des Hommes intègres» franchiront les obstacles pour conduire leur Nation à bon port. Sur ce point, on peut dire que le président Kafando n'a pas à s'inquiéter.

En effet, c'est grâce à l'union et à la mobilisation comme un seul homme que les Burkinabè ont réussi à contrer les ambitions démesurées de Blaise Comparé de tripatouiller la Constitution. Les acteurs et auteurs de cette prouesse de lutte qui, malheureusement, a entrainé des pertes en vies humaines, sont toujours ici au Faso. Ils suivent attentivement l'évolution de la situation socio-politique et sont prêts à soutenir les actions positives qui seront menées par les nouvelles autorités.

Dès lors, il appartient à ces autorités de travailler pour mériter la confiance du peuple qui les a portés au pouvoir, non par la simple et paisible voie des urnes, mais par une lutte qui a coûté des vies.

Dès leur prise de fonction, les autorités de la Transition se sont empressées de faire des promesses et déclarations populistes. Les gens ont certes applaudi, mais ils attendent de voir des actions concrètes sur le terrain. Toutes les promesses faites et les engagements formulés seront évalués au soir de la fin de leurs mandats respectifs. Si ce qui a été dit et promis a été effectivement réalisé, le peuple applaudira encore plus fort et donnera une bonne note. Ce qui peut augurer de lendemains meilleurs pour les responsables au niveau de la Transition qui voudraient rebondir plus tard sur la scène politique.

Si ces autorités n'ont pas été à la hauteur de la mission à elles confiée, elles seront sanctionnées d'une manière ou d'une autre par les populations.

En somme, la balle est dans leur camp qu'au niveau du peuple. C'est au pied du mur que le maçon est toujours jugé. C'est pourquoi ces autorités doivent se mettre vite au travail et faire l'économie de certaines actions visant à divertir l'opinion. L'heure n'est pas aux tergiversations, il faut aller à l'essentiel pour arriver à l'heure en novembre 2015.

Les Echos du Faso

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