«Nous n'allons pas rester les bras croisés. Nous allons réagir et riposter», a déclaré le président béninois, Thomas Yayi Boni, au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il s’exprimait à son arrivée à Ouagadougou, hier lundi 18 janvier 2016, peu avant midi. Le chef de l’Etat béninois a été accueilli à l’aéroport, aux environs de 11 heures, par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Pour Yayi Boni, avec les récentes attaques terroristes, ce n'est pas le Burkina Faso seul qui a été frappé. «C'est toute une sous-région», a-t-il dit, avant d’ajouter que «la question, aujourd'hui, c'est à qui le tour ?». Le président béninois dit être venu passer le message, au nom de ses «chers collègues» de toute la sous-région. Il a annoncé une future session extraordinaire de la CEDEAO sur le sujet.
«Après les événements de Bamako et ceux du Burkina Faso, tout le monde a pris conscience, une fois de plus, de la nécessité d'agir», a indiqué Yayi Boni, avant d’insister : «nous n'allons pas nous laisser faire». A entendre M. Boni, les efforts entrepris en la matière ne suffisent plus,«parce que l'ennemi est en train de changer de stratégie». Il a reconnu que les événements survenus au Burkina Faso ont des répercussions sur la paix, sans compter les répercussions sur la dimension économique. «Les terroristes qui pensent nous prendre notre jeunesse, se trompent», a-t-il martelé.
Thomas Yayi Boni a, par ailleurs, relevé le courage des Burkinabè. «Au niveau national, le peuple burkinabè est déjà connu pour son courage», a-t-il mentionné, avant de souhaiter une mutualisation des efforts, au plan régional.
Le chef de l’Etat béninois a ensuite, regagné le palais présidentiel de Kosyam pour une audience avec son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Les deux présidents se sont rendus, ensuite, devant le restaurant Cappuccino et à Splendid hôtel, les deux endroits attaqués vendredi soir, par des djihadistes dans le centre de Ouagadougou.
La prise d'otages a commencé, vendredi dernier dans la soirée, aux environs de 19 h 30, heure locale et TU. Ce jour-là, des tirs ont été entendus sur l'avenue Kwamé N'Krumah, dans les environs de l'hôtel Splendid et du restaurant Cappuccino, fréquentés par des expatriés.
Selon le bilan officiel et provisoire de l’attaque terroriste à Ouagadougou donné par les autorités compétentes, il y a eu 29 morts de 18 nationalités, 3 djihadistes tués, une cinquantaine de blessés civils, 4 blessés parmi les forces de défense et de sécurité, 156 otages libérés.
L'attaque terroriste de Ouagadougou qui intervient après celle de l’hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre dernier, a été revendiquée, peu après, par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Alexandre TRAORE