Affaire de la fameuse bande sonore : Djibril Bassolé s’est-il fourvoyé, ou faisait-il semblant avec Guillaume Soro ?

| 14.11.2015
Réagir
Affaire de la fameuse bande sonore : Djibril Bassolé s’est-il fourvoyé, ou faisait-il semblant avec Guillaume Soro ?
© DR / Autre Presse
Affaire de la fameuse bande sonore : Djibril Bassolé s’est-il fourvoyé, ou faisait-il semblant avec Guillaume Soro ?
La bande sonore qui circule actuellement sur une éventuelle communication entre Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte D’Ivoire, et le Général de gendarmerie DjibrillBassolé, est pleine d’intrigues. Cette conversation a été publiée par des proches de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbosur Facebook, le jeudi 12 novembre dernier. De toute ce qui précède, l’on sait que le général, lui, est aux arrêts pour des raisons diverses...


La plus grande surprise dans tout cela est le contenu de cette bande sonore qui laisse perplexe plus d’un, car les propos qui y sont tenus font penser directement à un complot contre la sécurité d’Etat.

Pendant plus d’un quart d’heure, les deux présumés complices ont étalé un large stratagème pour nuire aux autorités de la transition en cours au Burkina en élaborant des plans divers.

La voix sonore qui ressemble à celle de Guillaume Soro est le plus poignant, dans la mesure où c’est lui qui semble manipuler le Général dans ses propos. Ce que l’on ne comprend pas dans tout cela est pourquoi c’est quand le putsch a échoué que Soro entre dans la danse, le puisque c’est le 27 septembre dernier que la conversation a eu lieu, alors que les putschistes ont fait profil bas dès le 23 septembre. Soro a proposé des choses du genre « d’ici quarante-huit heures, j’aurai des fonds. Je peux t’envoyer quelque chose pour que toi aussi tu rentres dans la base ». Il enfonce le clou en ajoutant que « si on voit qu’il y a vraiment une opportunité, on frappe. »

Le Général Bassolé, lui, ne se contentait que d’accepter toutes les propositions que lui faisait son interlocuteur. « Il faut frapper de manière à ce que même si on recule, les dégâts qu’on a causés font que les choses ne peuvent plus revenir à la situation antérieure et que cette transition soit obligée de s’en aller », répond la voix du Général Bassolé, qui semble suivre son instructeur dans ses plans machiavéliques.

Pêcheur en eaux troubles !

Dans la conversation également, il est question de dérouter tout le monde, y compris l’armée, et obliger les acteurs de la transition à négocier avec les soldats du Régiment de sécurité présidentielle qui seront sensés prendre les choses en mains, une fois que l’argent aurait été transféré. Et c’est bien clair, puisque les sommes proposées font état de 10, 5, voire 3 millions de F.CFA par tête rebelle, selon les estimations de chaque acteur.

Outre cela, les commandos de Po devaient entrer dans la danse. Ce qui ferait que les forces armées nationales seraient prises dans une sorte d’engrenage, pour ne plus savoir où donner de la tête, étant donné que les frappes seront dispersées et simultanées. Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, e premier viceprésident du mouvement du peuple pour le progrès, Salif Diallo, et le Président du Conseil national de transition, Chérif Sy, étaient particulièrement dans le collimateur des comploteurs, et Guillaume Soro est clair là-dessus en disant que tant que ces gens-là sont vivants, le Burkina ne sera jamais tranquille. Cette dernière remarque de Soro a par ailleurs semblé tiquer le Général Bassolé, qui a répondu dans la vague.

Voilà donc ce que Soro et le Général se sont dit au téléphone, ce qui lui vaut toutes ces infortunes. La question qui taraude surtout est « est-ce qu’il aurait suivi Soro dans ses propos et son plan machiavélique ? » Question à multiples inconnus. Car en toute raison et en tant que Général, il ne le devait surtout pas, déjà que la gendarmerie l’avait à l’œil. Et puis, dans la conversation, l’on se rend compte que la personne qui a le plus parlé est Soro, qui pense maîtriser la situation au Burkina plus que ceux qui y vivent.
Soro, comme tous le savent, est un fauteur de troubles, et il cherchait à pêcher en eaux troubles au Burkina. Sauf qu’il oublie que les deux pays, même s’ils sont voisins et se sont longtemps soutenus, ne sont pas les mêmes idéologiquement et politiquement. Car il y a des « Hommes » et des « hommes ».
Cela se mesure quand les personnes en charge de la communication de Soro crient à « une grossière tentative de manipulation de la voix de M. Soro à des fins délictueuses »avec des « visées politiques malsaines »...

Claire Lebœuf

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité