« Ce soir, c'est la dernière fois qu'on se retrouve pour se pencher sur ce document, n'ayez pas d'inquiétudes, l'espoir est permis », nous avait confié Jonas Hien, président du Conseil national des organisations de la société civile, peu avant d'entrer en salle pour ces discussions. Alors que les membres de la société civile, les coutumiers et religieux, ainsi que ceux des partis politiques de l'opposition étaient en conclave depuis plus d'une demi - heure, la délégation de l'armée fera son entrée dans la salle pour les échanges à 19h 20 mn. A l'issue de près de deux heures de discussions, l'accord ou le « juste milieu » a été trouvé par les protagonistes, sous la présidence de Me Bénéwendé Sankara, Luc Marius Ibriga et de Ablassé Ouédraogo.
Qualifiée de rencontre de la dernière chance par certains, ce rendez-vous des composantes de la société burkinabè aura tenu ses promesses. C'est en entonnant le Ditanyé que les acteurs ont salué l'adoption à l'unanimité de la charte de transition qui subit quelques réaménagements de fond.
Comme amendements introduits dans cette charte, nous avons : la création d'un Conseil national de transition (CNT) qui avait fait des gorges chaudes lors du premier round des concertations. Composé de 90 membres, répartis comme suit : 30 membres issus de l'opposition politique, 25 membres, des organisations de la société civile, 25, des Forces armées nationales et 10 provenant de l'ex- majorité.
Cet organe qui aura à sa tête, un président civil, jouera un rôle législatif, au cours des douze prochains mois que va durer la transition. Il en est de même du gouvernement de transition qui sera coiffé par un civil et dont la composition reste en l'état, c'est-à-dire 25 membres. La corrélation entre cette charte et la Constitution n'est pas été éludée, lors des discussions. Il ressort qu'en cas de confusion de dispositions, la charte supplante la loi fondamentale. Dans la perspective des prochaines consultations électorales, les acteurs se sont accordés sur la mise à l'écart de toute personne ayant occupé un poste dans le gouvernement de transition. Il faut noter enfin, que toute personnalité appartenant à un parti politique, association ou regroupement ayant soutenu la révision de l'article 37, est exclue de cet organe.
Dramane KONE