Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Abraham Nignan, dit le général, président du Rassemblement patriotique du Faso (RBF). Chef de file de l'opposition politique radicale au Burkina Faso depuis 2005, j'ai toujours refusé de travailler avec le président Blaise Compaoré.

Des trois candidats présélectionnés par les 23 membres du collège de désignation, c'est le diplomate Michel Kafando qui a été retenu pour assurer la présidence de la transition. Quelles appréciations faites-vous sur sa personnalité?

Personnellement je ne le connais vraiment pas. Donc, il est très tôt pour moi de l'apprécier. Mais mon parti ne doute pas des compétences d'un quelconque Burkinabè. C'est au pied du mur qu'on reconnaît le vrai maçon. Si c'est moi qui devait désigner le président de la transition, je n'allais pas prendre quelqu'un qui est à la retraite parce qu'il a déjà fait ses preuves. Il ne parlera pas le même langage que la jeunesse. Néanmoins, je pense qu'il faudra donner du temps au nouveau président de transition. Dans les jours à venir, nous saurons si c'est l'homme qu'il faut. S'il n'est pas pour l'intérêt général du peuple, mais du groupe qui l'a choisi, nous allons taper sur la table.

Si on vous consulte pour un poste ministériel, quel sera votre réponse?

En tant que président d'un parti politique, mon devoir, c'est de conscientiser la jeunesse afin qu'elle prenne son destin en mains. Tous ceux qui me connaissent savent que je ne cours pas après les postes. Je me bats pour le renforcement de la démocratie au Burkina Faso. Je crois que le président de la transition ne doit pas se laisser influencer par ceux qui l'ont désigné. Il doit être au service de tout le peuple burkinabè. A travers la composition de son équipe gouvernementale on saura s'il travaillera pour le peuple.

Quel est votre message à l'endroit de tous les principaux acteurs de la transition?

Nous n'allons avoir une vision définitive de la situation que lorsque nous aurons organisé des élections présidentielles libres et transparentes. Je pense qu'il est prématuré de parler de quoi que ce soit. Le président de la transition, Michel Kafando, est là pour conduire le Burkina Faso jusqu'à l'organisation des élections présidentielle et législatives dans 12 mois. A l'endroit des acteurs de premier plan de la transition, nous voulons seulement que les élections présidentielles à venir soient transparentes, claires et acceptées par tous.

Quelle sera votre part contributive pour que les élections présidentielles soient transparentes, libres et équitables?

En ce qui nous concerne, nous allons continuer à sensibiliser le peuple sur son droit et devoir pour garantir des élections transparentes et libres. Nous ferons en sorte que la gestion du pays ne soit pas dans les mains d'un groupe donné. Nous ferons tout pour nous faire entendre afin que toutes les composantes soient prises en compte dans la gestion de l'appareil d'Etat.

Jules TIENDREBEOGO