En tant qu'acteur actif de la vie politique du Burkina, quel regard portez-vous sur la composition du gouvernement de la transition?
Je pense qu'encore une fois, je peux dire avec force, que le Burkina Faso est un pays béni de Dieu. Voilà que le Burkina s'est doté d'une feuille de route pour les douze prochains mois, à travers la signature de la charte de la transition. Si on fait une analyse, on se rend compte que le gouvernement qui a été publié, est conforme au contenu de la charte. Il faut que les uns et les autres comprennent qu'il s'agit d'un travail à faire en douze mois. L'objectif de la transition, c'est d'amener le pays à l'organisation d'élections présidentielles et législatives en 2015, des élections transparentes, propres, équitables, apaisées acceptées et acceptables par tous. De façon qu'en novembre 2015, quand on aura fini la transition, qu'il n'y ait pas de difficultés pour notre pays.Maintenant, quand je regarde la composition ou les membres du gouvernement, j'ai deux commentaires à faire. Vous vous rendrez compte, que le président de la transition, Président du Faso, prend en mains le portefeuille des Affaires étrangères. Ça s'explique. Nous avons douze mois, ça paraît être long, mais c'est très court! Il faut mobiliser des ressources nécessaires pour assurer à notre pays une organisation parfaite des élections. Il faudrait que le président, qui est lui-même diplomate, qui a un réseau important à l'extérieur, puisse appuyer sur tous les leviers qu'il possède, pour avoir des garanties quant aux financements de ces importantes élections. Vous verrez aussi, que le Premier ministre est en même temps, ministre de la Défense nationale. C'est facile à expliquer aussi. Nous sommes au Sahel. Pour des raisons sécuritaires, il faudrait que l'armée puisse répondre à tout moment, suivant lesbesoins. Et comme vous le savez, l'armée elle-même traverse des difficultés. Il faut quelqu'un pour faire ce qu'il faut pour qu'on ait une armée plus performante. Mieux qu'un militaire, je ne pense pas que ce travail pourrait être fait. C'est pourquoi nous disons que, nous avons la chance d'avoir une équipe de 26 personnes qui vont conduire la transition pour assurer le changement et la rupture comme l'a dit le Président lui-même. Vous savez que notre pays a besoin de restaurer l'autorité de l'Etat, de combattre l'incivisme, l'impunité, l'injustice, l'insécurité...Il faut donc mettre «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut» pour réussir cette mission.
Vous pensez réellement que tous les membres de ce gouvernement répondent à ce critère?
Merci! Vous me donnez une bonne opportunité. Il faut appeler un chat par son nom. Il s'agit du ministère de la Culture et du Tourisme avec Sagnon Adama. Moi en tant que Burkinabè, je voudrais demander à Sagnon Adama de rendre service à la transition et au pays, en acceptant de lui-même, de démissionner. Nous sommes dans une situation où le gouvernement n'a pas encore commencé son travail et lui il est contesté. Vous savez, le nom de Norbert Zongo est lourd à porter. De toutes les façons, tous les dossiers de justice qui sont restés sans suite devraient être jugés. Moi je pense que Sagnon Adama rentrerait dans l'histoire si de lui-même il prenait l'initiative de rendre service à la transition, au pays en rendant sa démission. C'est ça un grand homme. De toutes les façons, il est encore jeune et a le temps de refaire son image. En tout cas, je pense qu'il rendrait service à notre pays en rendant sa démission.
Propos recueillis
Par Souro DAO