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Ablassé Ouédraogo est resté égal à lui-même !

| 08.09.2015
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Ablassé Ouédraogo est resté égal à lui-même !
© DR / Autre Presse
Ablassé Ouédraogo est resté égal à lui-même !
Comme Maître Bénéwendé Stanislas Sankara qui a usé de son droit de recours en sa qualité de candidat à la présidentielle de 2015 contre quatre candidats, Ablassé Ouédraogo en a fait de même. A la seule différence que, le président candidat de « Le Faso Autrement » a mis « les pieds dans les plats ». En demandant au Conseil constitutionnel de rendre Roch Marc Christian Kaboré inéligible parce qu’il a lui aussi soutenu, à un moment donné, la révision de l’article 37 de la Constitution, il a fait ce que certains pensent, sans le dire, et voudraient faire, mais n’en ont pas les moyens. Ablassé Ouédraogo est donc resté logique et égal à lui-même. N’en déplaise à ceux qui le pourfendent.


En effet, comme le prétend le recours formulé par lui devant le Conseil constitutionnel, « Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, alors président de l’Assemblée nationale et président du Congrès pour la démocratie et le progrès, a été le principal INITIATEUR, INSTIGATEUR et DEFENSEUR de cette modification et n’a raté aucune occasion de rappeler et insister sur son attachement à cette modification ». Ablassé poursuit en indiquant clairement qu’il n’y a pas eu entre temps un autre projet de modification. Si bien que le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), même s’il n’est pas coupable, reste complice de la tentative de modification ayant abouti à une insurrection populaire. Surtout que le Code électoral ne précise pas à partir de quand le soutien est pris en compte.

Mais, en vérité, peut-on s’attendre à ce que Roch soit rendu inéligible ? Ablassé Ouédraogo a tout simplement eu un courage politique qu’il faut saluer. Seulement, il est fort à parier qu’il ne soit entendu dans sa démarche, par le Conseil constitutionnel. Depuis la France où il était en visite officielle, le président de la transition, Michel Kafando, avait déjà « tracé le sillon » en disant, en substance, que Roch Marc Christian, du moment où il s’est retiré et a rejoint le camp de l’opposition, ne peut être poursuivi au même titre que ceux qui se sont entêtés jusqu’à l’insurrection. Si on doit partir sur cette base, Roch sera bel et bien de la partie. Dans tous les cas, cela confirmera sans aucun doute les ressentiments de tous ceux qui pensent et soutiennent que la transition a tout mis en œuvre pour porter un homme, tout désigné, à la Présidence du Faso. Ainsi, elle entacherait la victoire de ce dernier si toutefois il venait à remporter l’élection.

Une fois encore, le Conseil constitutionnel est appelé à dire le droit et rien que le droit. En se fondant sur le code électoral qui, en son article 135, dit que sont inéligibles « toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation de mandat présidentiel ayant conduit à une insurrection populaire ou à toute autre forme de soulèvement », sans en préciser les limites concrètes et objectives.

Comme on peut donc le constater, la classe politique est bien divisée. Et c’est dans un tel contexte que vont se dérouler les élections dans un peu plus d’un mois. Et c’est tant mieux pour l’opinion publique !

Dabaoué Audrianne KANI

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