C’est ce 11-Décembre qui est véritablement organisé par l’équipe de la Transition, celui de 2014 n’étant en réalité qu’un « héritage » du régime Compaoré. Cette fête reflètera donc le visage réel de la transition. Kaya devra attendre en 2016 pour pouvoir fouler ses nouveaux bitumes et inaugurer ses nouvelles infrastructures.
Un mal qu’ils vont prendre en patience car le coup d’Etat du 16 septembre 2015 est venu compliquer davantage la situation, empêchant de tenir la promesse étatique. Mais ce n’est que partie remise et ce n’est qu’une façon de reculer pour mieux sauter.
En attendant, c’est Ouagadougou qui aura l’honneur d’abriter une fois de plus la célébration d’un anniversaire de l’indépendance du pays. Les yeux seront certainement tournés vers les blessés de l’insurrection qui seront décorés. Les deux grandes commémorations, pour l’insurrection et le putsch du 16 septembre, ont été consacrées aux martyrs.
Cette fois-ci, ce seront les blessés qui seront à l’honneur. Une façon pour les autorités de la transition de se rattraper après le flot de reproches que le représentant des estropiés de l’insurrection et du putsch ont servi au Président de la transition et au président du Conseil national de la transition sur le fait qu’ils les ont abandonnés à leur triste sort.
Ce ne serait que justice. Mais l’arbre ne devant pas cacher la forêt, ces décorations ne devraient pas être le dernier soutien du gouvernement à ces femmes et hommes qui ont accepté braver les dangers du Régiment de sécurité présidentielle et les balles anonymes de l’insurrection. Ils méritent un suivi constant et régulier afin qu’ils ne regrettent pas leur sacrifice.
Pour le reste, ce 11-Décembre est certainement l’avant-dernière fête officielle qu’organise la Transition avant de céder le tablier aux nouveaux dirigeants du pays. La dernière devant être la mess de l’investiture du nouveau Président du Faso.
Ahmed BAMBARA