Si vous êtes à pied, à vélo, à moto ou en voiture sur les artères des grandes villes du Burkina Faso, quelle que soit le moment, regarder l'allure à laquelle des jeunes gens effectuent les dépassements sans aucune considération des règles élémentaires de la circulation : par la droite, par la gauche sans le moindre souci de ce qui arrive en face. Les heures de pointe et de début des classes sont encore plus difficiles à vivre. Et combien de ces enfants sont-ils suffisamment équipés pour réduire la gravité des accidents qui pourraient survenir ? Quel est le pourcentage des utilisateurs d'engins deux roues à moteur qui portent le casque de sécurité ? Quel est l'âge moyen des jeunes qui circulent de cette façon ? Des adolescents en majorité, dont l'âge est compris entre 12/13 et 16/17 ans. Tels des oiselets, les pieds de ces mômes peuvent atteindre à peine les pose-pieds, et que dire des freins ? Sur quels genres d'engin les voit-on généralement ? Toutes sortes d'engin à vitesses, avec embrayage parfois, pas faciles à contrôler en situation difficile par ces enfants. Résultat : les accidents sont généralement graves, avec des séquelles pour toute la vie quand ils ne sont pas simplement mortels.
Le phénomène n'est certes pas nouveau, mais il prend de plus en plus des proportions très inquiétantes depuis que ces nouveaux types d'engins ont envahi nos marchés.
Nous sommes tous interpellés et chacun de nous doit faire quelque chose, pour la sécurité de notre progéniture que nous aimons tant, pour la sécurité des autres, pour la sécurité de tous.
Mais il faut commencer par situer sa propre responsabilité, avant de penser à celle des autres.
De quels revenus disposent ces adolescents pour pouvoir se procurer ces engins ? C'est nous, les parents, qui les leur achetons. Pour paraphraser un célère philosophe qui disait que « la liberté entre les mains d'un être sans culture et sans vertu est une arme tranchante entre les mains d'un enfant », nous diront que certains types d'engins entre les mains de jeunes gens de la tranche d'âge mentionnée ci haut, sont des dangers pour eux-mêmes et pour les autres ». Les parents qui font ce genre de cadeaux à leurs enfants mesurent-ils le risque qu'ils font courir à leurs bien aimés qu'ils transforment, parfois sans le vouloir ni le savoir, en dangers publics ? Si c'est une forme de preuve d'amour pour les enfants, n'y a-t-il pas mieux à faire pour obtenir de bons résultats sans pour autant les mettre en danger ? Que d'enfants en ont été victimes soit pour défaut de maîtrise, soit pour avoir voulu les utiliser à d'autres fins que celle de se rendre à l'école et d'en revenir ! En effet certains enfants en font des engins de rallye / de cascades dans les quartiers et sur les voies publiques, avec les innombrables conséquences désastreuses que nous connaissons.
Il demeure néanmoins une question non moins importante qui mérite d'être posée : que font les agents de sécurité face à ces excès, pour assurer la sécurité des autres citoyens d'abord, et pour protéger ces jeunes immatures contre eux-mêmes ensuite. Par exemple quel traitement est fait des auteurs d'excès de vitesses en agglomération, automobilistes, cyclomotoristes et motocyclistes ? Nous savons qu'ils font beaucoup, mais il faut en parler suffisamment, cela participe aussi de la communication, de l'information et de la sensibilisation. De grâce, pour l'amour du ciel, de nos enfants et des enfants des autres, évitons les excès aux conséquences irréparables.
Benao Cynthia
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