Salif Diallo n’a pas changé et pourtant…

| 05.11.2015
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Salif Diallo n’a pas changé et pourtant…
© DR / Autre Presse
Salif Diallo n’a pas changé et pourtant…
"Il ne faut pas prêter attention aux propos d’un monsieur qui aurait mérité le prix noble du mensonge et de la calomnie» (ndlr : il parle de Valère Somé) ; " nous avons dîné avec le diable, mais nous ne sommes pas des diables ", etc. Quand on écoute ces quelques propos distillés par Salif Diallo, premier vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et Directeur de campagne du candidat Roch Marc Christian Kaboré, le moins que l’on puisse dire est que l’homme n’a pas changé. Malgré le poids de l’âge, malgré la campagne qui s’approche à grands pas et malgré le contexte socio-politique burkinabè après-insurrection.


Et pourtant, Salif Diallo devait changer. Tel que le veulent les Burkinabè. En effet, c’est parce que Blaise Compaoré n’avait pas compris, c’est parce que lui et son entourage ne voulaient pas changer malgré le contexte international qui a changé, que les Burkinabè ont opéré par eux-mêmes et pour eux-mêmes le changement. La langue de bois, c’est fini ! Le langage révolutionnaire, même s’il rappelle Thomas Sankara qui fait aujourd’hui la référence, les Burkinabè n’en ont cure. Il faut donc évoluer avec son temps et surtout, avec les nouvelles mentalités.

A l’orée de l’ouverture de la campagne pour les élections présidentielle et législatives jumelées, les Burkinabè veulent un langage qui rassure, un langage qui rassemble ; même si nous sommes dans une compétition électorale. Les Burkinabè veulent entendre un son qui assure pendant et après les élections.

Un ton ferme, mais tempéré, qui les conduira vers le bonheur. Il est admis de tous, et c’est ce à quoi nous voulons assister, qu’une campagne électorale est une période de conquête de l’électorat, mais surtout de communion avec le peuple. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on dit que l’élection présidentielle est un contrat entre un homme et son peuple qu’il connaît, et qui le connaît. Il faut donc rassurer ce peuple-là.

En s’attaquant aussi vertement à Valère Somé, alors qu’il aurait pu évacuer autrement la question, Salif Diallo refuse de jouer au rassembleur. Alors qu’en sa qualité de directeur de campagne, donc à la recherche de voix pour son candidat, c’est ce rôle qu’il devrait jouer. C’est d’ailleurs ce que les Burkinabè attendent de tous les autres candidats. Car, une fois élu, le candidat sera le président de tous les Burkinabè. De ceux qui mentent et de ceux qui disent la vérité ; de ceux qui ont dîné avec le diable et de ceux qui n’ont pas eu cette chance, si c’en est une.

Il reste entendu que les partis politiques et leurs candidats ont signé un pacte de bonne conduite pour une campagne et une élection apaisées. Ce qui signifie que tout ou presque, se trouve dans le langage et le comportement des candidats, de leurs états-majors et de tous ceux qui solliciteront le suffrage des Burkinabè. Heureusement qu’il appelle à la tempérance, au respect de l’autre et à l’acceptation des résultats. La différence, de toute façon, se fera au niveau des programmes des candidats et leur engagement à les concrétiser pour le bonheur du peuple.

Il est donc inutile de se " rentrer dedans ". Les Burkinabè sauront faire le choix.

Dabaoué Audrianne KANI

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