Il n’y a plus autre alternative ! Il faut avoir l’audace de réinventer le système en s’émancipant au besoin, de certains carcans statiques du CAMES, et des paradigmes dépassés !
La génération des aînés doit faire la rupture ! Elle qui a beaucoup à apprendre d’Internet auprès des jeunes générations ou Génération 3.0, très douée et très à l’aise avec le numérique. Il n’est plus nécessaire de souffrir dans la vie pour avoir droit au bonheur, pour avoir droit au succès !
Rien ne dit qu’un docteur des années 1960, sinon 1980, fusse mieux outillé intellectuellement qu’un diplômé de niveau Master, suffisamment baigné dans la bibliothèque mondiale ou encore le Big Data, qu’est Internet,.
Fort heureusement, notre principale université en cause, est désormais baptisée du nom de Joseph Ki-Zerbo, ce fervent défenseur et théoricien du développement endogène. A l’honneur de cet illustre historien africain qui a laissé ses marques au CAMES, il faut refonder radicalement le système pour lui substituer une alternative endogène (« alternance alternative » pour reprendre ses propres mots, quand il parlait de politique nationale).
Dans ce sens, un diplôme comme le Doctorat pourrait cesser d’être davantage mesuré au volume de la Thèse et de la longue durée de sa réalisation. Le rythme d’avancement fulgurant du monde d’une part, et d’autre part, le retard que nous accusons par rapport au reste du monde, entre autres, les USA, l’exige ! Beaucoup de choses ont déjà été dites en science! Désormais, il faut aller à l’essentielle valeur ajoutée, pour pouvoir se maintenir dans la course. Nos pays sont trop en retard sur le monde devenu désormais numérique. Le patriotisme nous impose de nous réveiller dans un sursaut, s’il n’est déjà pas trop tard !
1. Démystifier l’école, l’université et le diplôme au profit de l’Homo sapiens sapiens : Internet, un atout nouveau abrégeant le temps d’apprentissage
Avec l'ère Internet, proposant une bibliothèque numérique mondiale, scientifique comme non scientifique, accessible en tout temps et en tout lieu, la durée officielle pour l'obtention d'un Doctorat, - trois ans de rigueur il y a plus d'une trentaine d'années-, devrait pouvoir chuter selon le thème étudié, surtout pour les candidats les plus brillants, les plus doués et les plus actifs. Mais hélas ! Sous nos cieux, dans nos universités publiques, des étudiants bien motivés et aptes, obtiennent leurs « petites » Maîtrises, plus de cinq, voire plus de sept ans après leur entrée en quatrième année !
Le seul diplôme de Maîtrise fait perdre à nos étudiants, le temps qu'il faut juste ailleurs, pour boucler tout le cycle universitaire après le Baccalauréat, avec l'obtention d'un Doctorat de surcroît ! Socialement parlant, ces retards et obstructions individuels à effet national, illustrent une grave humiliation, doublée d'injustice ! Si ce n’est une humiliation, comment imaginer des élèves de CP1, parvenir en classe de 6eme, pendant que leurs aînés de 7 ans, qui les eurent portés dans les bras à la naissance, comptent leur 7eme échec au CEP ? Comment des étudiants qui eurent antérieurement des parcours brillants, peuvent-ils devenir subitement, des redoublants chroniques, dans la phase terminale déterminante de leurs cursus universitaires en Licence ou Master ?
Très peu de bonne foi, peut justifier une telle catastrophe pour une nation au 21ème siècle ! Catastrophe, parce que l'université publique, confrontée à ces difficultés perd ses valeurs, et se mue plutôt incontestablement en programme et institution de sous-développement national, détruisant toute l'estime de l’individu et le capital d'auto-confiance du sujet apprenant.
2. Quand l'école va mal dans une société, c'est que, tout va mal : l’option pour une mondialisation choisie
II est clair! Quand l'école va mal dans une société, c'est que, tout va mal ! Si au village, il est improbable, voire impossible pour un jeune de fabriquer spontanément un logiciel informatique en dehors de son passage un jour à l'école, on peut bien être sûr, qu'avec une école et une université publiques constamment en crise depuis des décennies, le Burkina Faso en particulier et l'Afrique en général, auront du mal à s'affirmer dans le concert des nations, dans cette ère du numérique.
Pourtant, la négligence - de ce secteur incontournable - par l’Etat et la résignation des populations à sa seule consommation massive, montrent à l’évidence, que l'Afrique s'enfonce tout droit, sur le boulevard de sa dépendance et de son avilissement presque sans retour, si rien n'est fait...
De la mondialisation ou du système LMD (Licence-Master-Doctorat), on a tendance à mettre surtout en avant leurs contraintes et exigences difficiles pour le pauvre étudiant, tout en occultant malheureusement ses facilités ! La décision volontaire de rentrer dans la mondialisation avec le système LMD, ne doit pas se faire en fonction de ce que la mondialisation attend comme besoin, mais plutôt, en fonction des besoins que l’on attend de la mondialisation : la mondialisation choisie.
La nomination de Yacouba Isaac Zida au grade de Général de division, constitue en ce sens, une source d’inspiration de promotion massive méritée des citoyens à divers niveaux, notamment dans l’accession aux diplômes susceptibles de juguler la longue crise universitaire, compromettant toute notre nation. C’est avec une telle option unique, qu’en tant que démocrate, j’y vois un aspect quelque peu positif. (1)
Lectures et liens utiles:
- (1) Pourquoi est-il devenu urgent que rapidement, la Transition prenne fin vite ? Recommandations (1/2)
- Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)
- Bianchini Pascal (1997), Crises de la scolarisation, mouvements sociaux et réforme des systèmes d'enseignement en Afrique noire : le cas du Sénégal et du Burkina Faso (1966-1995), Université de Paris III, Thèse de doctorat 3ème cycle de sociologie, tomes I et II, 803 pages.
- Bianchini Pascal, Ecole et politique en Afrique noire : Sociologie des crises et des réformes, Karthala, Google Livres, visité le 19 juillet 2012.
- UO, Radioscopie d’un grand malade avec le Pr Mamadou Zongo. L’Observateurs Paalga n°8907 du 7 juillet 2015
Idrissa Diarra
Géographe & politologue.
Secrétaire exécutif du MGC/Faso
Institut Martin Luther King
d’Etudes Politiques (IEP-ML King)
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Ouagadougou, le 30 décembre 2015.