L'impératif du pardon, qui a une portée aussi bien psychique, psychologique, morale, spirituelle et sociopolitique nous conduit ici donc, à aborder quelques passages des Ecritures Saintes, tout en restant dans l'esprit de la laïcité républicaine.
1. Nul n'échappe au politique, ni à la politique !
Si l'on pose la question de savoir, quand est-ce que la politique est-elle née ? Beaucoup se perdront en conjecture.
Aristote lui, dit dans œuvre intitulée « La République », que la politique existe depuis la nuit des temps dans la cité. Dans cet ouvrage où « l'Homme est un animal politique » selon son entendement, Aristote soutient aussi que seuls les bruts et les dieux peuvent vivre hors de la cité politique. Malheureusement, certains acteurs « trop malins » ou « illuminés », illustrent ou nourrissent l'illusion d'être la source de la théorie politique. A ce sujet, ils inventent toutes sortes de théories obscures, situationnelles, pour leurs intérêts propres ! Pour eux, tout doit tourner autour de leurs intérêts propres, au détriment de l'intérêt général, indifféremment de leurs positions.
Une autre catégorie de personnes, pense quant à elle, pouvoir échapper au politique ! Elles le traduisent souvent, individuellement ou dans des structures organisées, autour de doctrines, etc.
Pourtant, le réalisme veut que l'on ne se trompe pas, comme le stipule Aristote : nul n'échappe au politique, s'il n'est un brut ou un dieu ! Comme pour réaffirmer cette pensée, les Grecs affirmaient-ils dans l'Antiquité ceci : « un individu ne se mêlant pas de politique, [quand bien même, jouissant de ses droits civiques], mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile (...) »(1)
2. La politique est née dans le Jardin d'Eden, eu égard aux Ecritures
La politique vient en effet de Dieu, le Créateur ! Dieu a créé Adam (Adama) et Ève (Awa) dans un Jardin, celui d'Eden et les a soumis à des lois, y comprise une morale : « tu pourras manger de tous les arbres du Jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2 : 17).
Pourrait-on établir un parallélisme entre ce commandement originel et notre Texte Fondamental en ces termes : « tu pourras toucher et modifier tous les articles de la Constitution ; mais tu ne toucheras pas à un seul car, le jour où tu t'y frotteras, tu mourras et/ou tu traineras des morts sur ta conscience ! »
3. Les transgressions aux commandements divins ou Lois, sont punies selon les Ecritures
« Dura lex sed lex », disent les latins : « la loi est dure, mais c'est la loi ! » Notre Père et Mère originels humains n'ont pas écouté le Créateur, et ils ont été sanctionnés ! Ils ont été jetés dans la souffrance que nous subissons. Est-il convenable d'évoquer une « justice du Vainqueur » dans pareil cas ? Les suppliciés, auparavant prévenus, n'ont-ils pas agi en connaissance de cause ?
En considérant ce que peut être l'opinion du mécréant à ce sujet, peut-on vraiment nier que les grandes forêts sempervirentes, « d'aspect paradisiaque », ont disparu progressivement dans le long itinéraire de l'Histoire, pour laisser place aux vastes espaces arides, voire désertiques, très souvent hostiles à la vie humaine ? Peut-on nier que l'Homme souffre de la perte brutale de ses proches ou concitoyens ? Peut-on nier les difficultés et souffrances de l'Homme liées à l'assèchement des plans d'eau, aux changements climatiques, faisant regretter le temps clément historique ? Peut-on nier que l'Homme a tendance à nourrir de la nostalgie pour le temps passé, notamment, sa tendre enfance, son adolescence, sa vie universitaire passée, quelque fois sa vie de célibat ? Enfin, peut-on nier que la mort, cette sanction du péché originel, elle-même, existe ?
Le « péché originel » n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, illustratives de sanctions divines, dans les Ecritures Saintes.
Caïn, fils d'Adam et Ève, fit verser le sang de son frère Abel, sang qui cria, jusqu'à Dieu. Le Bon Dieu dans sa colère, sanctionna Caïn qui redoutait une vie « errante et tremblante sur terre ». Il fut chassé, loin du sol arable (Genèse 4 :14). Aussi, le terme « errant » suite à l'effusion de sang, est-il d'une éloquence patente dans l'actualité nationale !
La sanction infligée à Caïn, mérite-t-il d'être appelée « justice de Vainqueur » ? Le supplicié, dans ce cas, n'a-t-il rien à se reprocher ? Le sort infligé à la victime, est-il enviable par lui-même ? Autrement dit, serait-il disposé à subir à la place de sa victime, ce triste sort ?
D'autres exemples semblables font légions dans les Ecritures. Les bénédictions sont nombreuses certes, mais aussi, la colère contre les prévaricateurs ne manquent pas, aussi bien dans l'Ancien Testament que dans l'Evangile (...) Si au fond, les fautes ne sont pas sanctionnées, quel sens peuvent bien revêtir les Lois d'exister ? Quel est le sens du Paradis et de la Géhenne (Enfer), si les actes de chaque être humain ne sont pas sanctionnés à la hauteur de leurs mérites ?
Dans le Saint Coran, le ton est, on ne peut plus clair ! Les avertissements sont sans équivoque, quant aux sanctions réservées aux bienfaiteurs et aux malfaiteurs ! Les rappels en effet, sont multiples au sujet du Paradis et de la Géhenne...
4. Les risques de dérives graves pour une société qui n'a pas de repère
Qu'est-ce qu'une société qui n'a pas de repère, où, selon son humeur ou son inspiration du jour, chacun donne une définition à la politique, au concept de l'opposition politique, etc. La politique est un domaine à haut risque, qui mérite d'être plus réglementé et moralisé. Etre leader politique, nécessite de connaître ces enjeux de risques et d'avoir nombre de qualités, entre autre, la compétence, l'empathie, l'altruisme, etc.
Un leader politique qui ose affirmer qu'il « n'entrevoyait pas le drame qui planait sur notre peuple avec la modification de l'article 37 » comme certains l'étalent avec emphase dans les médias, sans manquer de faire mention de « titres honorifiques » (...) Sans le vouloir, certaines sorties malencontreuses, achèvent de convaincre l'opinion, de graves défaillances chez certains leaders politiques ! Entre autres éléments à brandir à leur encontre, c'est la légèreté dans les propos, une ignorance totale de vision prospective pendant la crise, alors que de simples indicateurs comme le ton des médias, les marées humaines drainées par les marches monstres, étaient assez éloquents pour qui, se préoccupait du peuple !
En outre, il ne semble pas nécessaire, de relever « la mauvaise foi » eu égard au caractère abstrait et visiblement, trop subjectif de cet élément (Lecture utile : la Constitution, c'est une vie !)
Comment, peut-on manifester de l'insouciance d'une telle envergure pour la survie et la sécurité de ses concitoyens et prétendre paradoxalement le diriger ?
Parce que la politique tire son origine du Jardin d'Eden, elle doit porter et conserver une dose de morale : est-ce que ces leaders le reconnaissent-ils ? Ce n'est point dire ici qu'il faille compromettre la laïcité, propre au pluralisme d'opinion en démocratie, notre choix de système de gouvernance !
5. Des chefs d'accusations contre les défenseurs de la modification de l'article 37 de la Constitution
J'accuse les partisans, jadis, ardents défenseurs déclarés de la suppression du verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels prescrit par l'article 37 de la Constitution, d'atteinte et d'obstruction à l'Alternance au pouvoir ! L'alternance, qui est un mécanisme indispensable dans la République démocratique, pour la SUCCESSION des GENERATIONS au pouvoir, conformément à la Loi naturelle imprescriptible ! Il est évident qu'au moins, une génération a été sacrifiée dans la situation nationale !
Sans empathie et sans altruisme aucuns pour ses concitoyens, nul ne saurait apporter le moindre bonheur à son peuple dans la gouvernance ! Comment cela peut-il s'expliquer ?
La réponse est simple ! Le pouvoir par excellence, en vertu des positions de son détenteur, à tendance à éloigner du « petit peuple », du pays réel, pour maintenir dans le « micro-climat tempéré » des climatiseurs des bureaux, dans les salons feutrés, dans les hautes sphères des gens puissants et influents du monde, dans les réunions de hauts niveaux, sur le piédestal, sous les feux des projecteurs glorifiant. Le pouvoir tient son détenteur, loin des jeunes qui ne font que s'accroître avec la démographie galopante des pays pauvres.
Au bout de deux mandats de 5 ans, le titulaire devient suffisamment éloigné physiquement ou géographiquement des concitoyens de la base. Les quelques citoyens de la base qui lui ont accès, lui parviennent, après avoir été soigneusement filtrés par l'entourage direct du pouvoir. Au bout de ce temps, pour nommer aux postes de responsabilités, sans un système efficace faisant appel à candidature, par réflexe, ce sont les anciennes connaissances, les anciens promotionnaires, bref, les membres de la génération du titulaire du pouvoir qui sont appelés. Les promotions aux postes de responsabilité, deviennent comme un jeu de chaises, dans un mouvement purement horizontal.
Pour se convaincre de cette réalité, il suffit de jeter un regard sur l'actualité politique nationale pour comprendre l'effet de l'éloignement progressif qu'entraîne le pouvoir sur les nouveaux dirigeants et leur base. En effet, les acteurs de la société civile qui ont pris part aux organes de la Transition (Gouvernement et CNT), sont-ils restés les mêmes, dans leurs rapports aux citoyens à la base ? Le moins que l'on peut dire, c'est non ! Sans citer de noms, certains acteurs, jadis de la société civile, se sont montrés totalement méconnaissables en seulement quelques semaines de transition, allant jusqu'à s'élever même contre les mouvements sociaux des citoyens dans certaines nobles revendications...
Avec cette forme de gouvernance, notamment celle décrite un peu plus haut, plus le temps passe, plus le personnel au pouvoir aussi devient vieillissant, d'autant plus que les jeunes, considérés comme « intrus » dans la génération d'aînés au pouvoir, sont rarement promus, ou promus à titre exceptionnel ! Parce que les ascensions sociales verticales, sont exceptionnelles, les « succes story » sont aussi exceptionnels. Sans exemple, sans modèle de « succes story », comment, stimuler l'espoir et maintenir la flamme du rêve ? Comment faire rêver sainement la jeunesse ? Le rêve n'est-il pas une caractéristique phare entretenant le dynamisme de la jeunesse ?
La longévité au pouvoir des mêmes acteurs, consacre l'approfondissement du fossé et la Rupture avec la Jeune Génération. Le niveau de rupture avec la Jeune Génération, est quasiment proportionnel à la Longévité au pouvoir. 5 ans de mandat, entraînent une rupture de degré 5. Dix ans de mandats-doubles, entraînent une rupture de degré 10, ainsi de suite. Conséquence, 27 ans d'exercice de pouvoir sans partage, entraînent une rupture sans équivoque, de degré 27, phagocytant, dissolvant, bref, sacrifiant toute une GENERATION !! Les générations étant par ailleurs entremêlées les unes aux autres, il devient évident que le sacrifice va au- delà d'une génération ! Voici tout le fondement et le sens de la lutte de la GENERATION CONSCIENTE : contribuer à la correction des distorsions !
Etait-il si difficile pour les ardents défenseurs du « continuisme », de comprendre que leur aventure était une entreprise de confiscation du pouvoir, chose condamnée par notre Constitution ? Etait-il si difficile de comprendre que leurs entreprises mettaient hors jeu, nombre de concitoyens honnêtes et de ressources humaines dont les compétences ne souffrent d'aucun doute ? Etait-il si difficile de comprendre que leurs entreprises, subtilement discriminatoire, contrairement à l'esprit de notre Constitution, constituait un grave danger, et un frein au progrès social et au développement de notre pays ?
6. Concept de justice de « Vainqueurs dans la défense d'un droit violé »
Choisir de brandir sans discernement l'expression, « justice des vainqueurs », s'apparenterait à une fuite de responsabilité qui ne facilite pas le processus du pardon et de réconciliation. Pour avoir été vaincu pour tentative d'entorse à la Loi fondamentale, on devient comptable de fautes graves de trahison de la République, naturellement punies par les textes en vigueurs, et les institutions habilitées légitimement, avec évidemment, le concours de ceux qui sont « Vainqueurs » de cet affront. Une « justice des vainqueurs », selon cet entendement, dans pareille circonstance, n'est pas négative logiquement dans le fond, contrairement à ce qui est répandu dans un certain imaginaire populaire.
Ceux qui font de la propagande derrière cette expression, semblent en mal d'inspiration, avec un « copier-coller » ailleurs, « qui ne colle pas » ici ! (expression venant du philosophe burkinabè, Debrsèoyir Christophe Dabiré)
Un peuple ne peut survivre à l'absence de lois et à l'application rigoureuse de celles qu'il s'est données, sans tomber dans l'arbitraire, l'injustice et l'anarchie. Appliquer la loi, est essentiel à l'Etat de Droit ! C'est pourquoi, nous plaidons pour que LA LOI soit observée toujours, conformément aux règles de l'art, c'est-à-dire, SANS EXCES, POUR TOUS les citoyens, quelle que soit la faute commise (...)
7. La démarche de réparation conduisant vers le pardon national
Si certains de nos concitoyens se sont véritablement engagés de façon ouverte à faire des contributions pendant la crise, c'était notamment, pour empêcher la souffrance à notre peuple, et éviter que certains acteurs politiques ne se retrouvent sur le banc des accusés, pour de NOUVELLES affaires de crime, afin que notre démocratie avance, sans être grippée par des superflus évitables ! C'était un apport dicté par le devoir patriotique, mais certains n'en avaient cure !
Le pardon est un exercice très difficile ! Il demande à l'individu, d'avoir une qualité hors pair. C'est un éminent acte de générosité que seules les victimes ont le privilège d'en détenir le monopole. Inversement, c'est un bénéfice imposant une démarche, que seuls les fauteurs ou bourreaux, peuvent avoir l'occasion d'obtenir aussi. Nul n'est logiquement censé demander pardon, ou d'en recevoir, s'il n'a commis aucune faute ! Pour accorder le pardon, il faut avoir été victime et pour en recevoir, il faut certainement avoir été fauteur ! C'est si simple !
Evidemment que reconnaître sa faute, a des conséquences sérieuses, en termes de Droit ! Conscients de cela, des fauteurs de trouble, voudraient bénéficier de pardon, sans se reconnaître dans un rôle antérieur de bourreaux ou de fauteurs, en tentant de jouer avec les mots, en tentant de faire dans la diversion, comme à leurs « vieilles habitudes ».
Pour eux, le poids de la culpabilité est trop lourd, occultant que ce que vivent ou vivront durablement encore leurs victimes, est encore plus lourd ! Ces victimes souffrent ou souffriront toute leur vie, pour avoir été, soit amputées d'un membre - y compris l'effusion de sang - de leur propre corps, soit « amputées » d'un parent – quelque fois unique -, disparu à jamais.
Les fauteurs, pour certains, ne sont jamais prêts à céder les richesses et conforts qu'ils possèdent indûment ou frauduleusement, jadis protégés par leurs pouvoirs d'antan. Ces derniers, se sont habitués à un train de vie immérité, auquel pourtant, ils ne veulent renoncer (...)
Cet « orgueil » ne devrait point étonner chez ces fauteurs impénitents, pour la simple raison que les fautes en cause elles-mêmes, ne seraient pas commises, pour peu, qu'il y eût une quelconque dose d'inclination à la sagesse, à l'humilité, au courage patriotique et à l'empathie pour ses concitoyens. Cette faute lourde, aurait pu être évitée à la dernière seconde, par une bribe de sagesse, par un sursaut d'empathie pour la grande masse !
Mais entre nous, comment voudrais-tu, cher concitoyen, cher ami, cher frère, chère sœur, que je t'accorde, ce que tu ne serais pas prêt à m'accorder ? Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée, commence par soi-même ? Le deuxième plus grand commandement de Dieu dans la sainte Bible dit-il : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.39) ! En vertu de ce commandement, deviens humble ! Débarrasses-toi de ton manteau de politicien, qui a montré ses limites, et mis à nu tes défaillance !
8. Attitudes alternatives en situation de fautes politiques graves
Grosso modo, deux alternatives logiques possibles, s'offrent aux fauteurs, comme attitudes, dans cette situation de reconstruction nationale :
i) dans une 1ère alternative, ils ne se reconnaissent pas de tort et continuent, pour certains encore, dans leurs attitudes outrageantes, à se considérer dans le haut statut perdu de la « majorité politique », et leurs adversaires au contraire, dans celui « d'opposition politique », même après l'Insurrection Historique des 30 et 31 octobre ! Ce qui est qualifiable d'attitudes de mépris vis-à-vis de l'INSURRECTION POPULAIRE, de ses Acquis et, des Martyrs, que l'on pourrait assimiler fort, à un blasphème !
Dans ce cas, ils prennent le risque eux-mêmes d'être poursuivis avec vigueur, et d'être marginalisés durablement dans le processus politique. Leurs refus de coopérer donnent lieu dans ce cas, à une sanction, qui ne serait aucunement, une enfreinte au principe de l'inclusion, prescrit dans la Charte de la Transition ;
ii) dans une deuxième alternative, ils se reconnaissent une « Responsabilité lourde », et au besoin, un tort au moins moral, et s'engagent diligemment dans la réparation et la restauration de la justice, qui peuvent se traduire sous diverses formes, - tout en sollicitant l'allègement des peines à endurer. Cet acte en soi, éminemment politique, enclenche par lui-même, l'inclusion politique, prônée dans la Charte.
Cette reconnaissance morale, peut même se traduire chez certains, - de leurs propres chefs -, par une réorientation dans la vie publique, hautement symbolique, qui peut prendre la forme d'un réinvestissement dans la société civile (OSC), d'une prise de pause politique, de retraite, ou encore de renonciation publique définitive, à la conquête du pouvoir d'Etat ! Lionel Jospin s'est mis en retrait de la politique en France pour moins qu'une faute en tant que tel (...) Il avait été surclassé simplement lors de l'élection présidentielle, par Le Pen père du Front National (FN), arrivé 2ème après Jacques Chirac. Un parti du FN, jadis « diabolisé » auprès d'une certaine opinion publique (...) qui, passé devant le Parti Socialiste, serait selon lui un désaveu, qui exigeait en toute dignité, de tirer toutes les conséquences courageuses !
Hormis ces décisions individuelles de pause politique plus ou moins sages - de la part de certains acteurs qui se sont illustrés très négativement et aveuglement dans la défense de la modification de l'article 37 de la Constitution -, la dynamique interne même des organisations politiques, animée par des contradictions entre les clans, et groupes d'opinions différentes, dynamique conjuguée au grand éveil citoyen post-insurrectionnel, devrait pouvoir au moins en partie, contraindre certains acteurs à cette pause ou retrait politique.
Pour rappel, pour puiser à nouveau des références dans les Saintes Ecriture, Adam, notre Père originel, après la faute commise contre le commandement de Dieu, a, humblement reconnu son grave manquement et s'est mis à prier Dieu instamment, - sans faux-fuyant (Saint Coran : sourate 2, verset 37.)
En réponse, sans se dédire, le Bon Dieu a fermement maintenu la JUSTICE applicable à la faute commise, qui est l'épreuve de la MORT ou de la vie éphémère sur terre ! Tout en maintenant en vigueur cette justice, cette épreuve de la souffrance, Dieu, dans sa clémence et mansuétude, céda au pardon pour Adam, en lui accordant aussi la rédemption (Saint Coran : sourate 20, verset 122-123.)
C'est par l'observation de la fermeté face à ces comportements alternatifs des fauteurs, que chaque citoyen (en particuliers les victimes de l'Insurrection populaire), peut moralement et psychologiquement être rassuré de la garantie d'être désormais à l'abri de l'impunité. C'est par cette fermeté, que chacun de nous, peut être assuré de la garantie, que les torts subis, ne seront plus jamais reproduits inconsidérément par les fauteurs. Une sorte d'appréhension totalement légitime du citoyen ou des victimes, qui justifierait le slogan « plus jamais ça » du CODMPP(2) C'est assuré d'être à l'abri de tels torts éventuels dans le futur, que le citoyen peut être naturellement disposé à tourner la page du drame subi et, cicatriser ses blessures, pour son propre confort (...)
9. Le PARDON a une vertu réparatrice et cicatrisante
Le PARDON est un acte libre. Il n'est pas utile de s'acharner sur Les victimes, pour leur arracher leur LIBRE pardon. Il demande entre autres, souvent du temps qui, lui-même, dépend du rythme du soleil, qu'on ne saurait bousculer ou accélérer !
L'incarnation emblématique du pardon dans les Ecritures est illustrée entre autres, dans la vie de Joseph (Youssouf) qui pardonna à ses frères, dont la méchanceté monstrueuse, contribua au contraire, à la réalisation d'un destin glorieux, prévue par Dieu, que ces derniers entendaient compromettre définitivement (...) Ces derniers, frères de sang, vendirent Joseph en effet, à des tiers passant, après avoir hésité de le mettre à mort, à cause de leurs jalousies et de leurs « cupidités » dévastatrices ! (Genèse 37 : 26-40.)
(...) L'ouvrage de Johann Christoph Arnold – disponible sur Internet -, traduit de l'Anglais par Bríd Kehoe, intitulé « POURQUOI PARDONNER ? » recense nombre de situations réelles de don de pardon, que nous seront rares à consentir, et qui peut être d'une grande utilité, dans des positions de victimes d'abus (...)
Accorder son pardon, malgré les blessures endurées, c'est s'illustrer dans une qualité hautement supérieure de l'Homme, voire, dans une qualité hautement divine (...) C'est se donner la chance de guérir soi-même du mépris, de la haine pour autrui, des meurtrissures, des ressentiments qui ont leurs facettes dévastatrices et, de revivre autrement, de se reconstruire, étant donné que le passé demeure irréversible ...
Si le « pardon privé » ou individuel donné sans réserve, est totalement libre et insondable de l'extérieur, le « pardon politique » par contre, selon les termes de Sandrine Lefranc, s'avère quelque fois utile à une nation, pour aller vers la réconciliation, pour franchir des obstacles de l'enlisement sociopolitique - souvent inhérent au statu quo « conflictuel ». Le « pardon politique » ouvre en effet, la voie à la reconstruction nationale. Bien conduit avec toute la convenance morale et éthique qui sied, il peut d'ailleurs stimuler et finir par accoucher le « pardon privé », qui est totalement libre ...
En Afrique du Sud, sous l'égide de Madiba, « le pardon politique » a pris pour nombre de cas, la forme de l'amnistie (étatique) après l'épreuve de catharsis et d'établissement de la lumière des faits ou des atrocités ... A cet effet, Madiba ne manqua pas de faire un sacrifice symbolique et fort, dans sa vie matrimoniale ... Que chacun médite ces actes forts. Le bon pardon, ne se contente pas toujours de demander aux seuls victimes, de faire des sacrifices unilatéraux !
Par ailleurs, l'humanité reconnaît les mérites du pardon, par le prix Nobel de la Paix. Tout en reconnaissant le droit aux victimes de ne pas pardonner, les distinctions spécifiques à ce titre par l'humanité, sont improbables ...
Entre autres, le révérend Martin Luther King et Nelson Mandela, tous deux, Nobels de la Paix, sont rentrés dans l'Histoire, « tête haute », et reconnus dans la conscience collective, comme Grands hommes, surtout pour leurs qualités rares. Ils le sont surtout, parce qu'ils surent faire charité de leur pardon hors du commun, à des personnes qui ont tenté pourtant de les mettre à mort, mais sans le réussir (...) Aussi, pourrait-on dire, qu'aucune explication logique ne saurait suffire pour justifier que ces Grandes Figures, aient pu à un moment donné, échapper à certains coups habiles de leurs bourreaux, sans prendre en compte la dimension miracle, ou la dimension, DESTIN !
(1) Papadopoulos Yannis (1998), Démocratie directe, Coll. Politique comparée, Paris, Economica.
(2) CODMPP : Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques.
Ouagadougou, le 22 décembre 2014.
Idrissa DIARRA
Géographe, politologue.
Membre-fondateur du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/Faso).
Mobile : (+226) 66 95 04 90
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