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Opinion : Souscription populaire contre le référendum : Initiative inopportune d’opposants populistes

| 24.07.2014
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Opinion : Souscription populaire contre le référendum : Initiative inopportune d’opposants populistes
© DR / Autre Presse
Opinion : Souscription populaire contre le référendum : Initiative inopportune d’opposants populistes
Le texte ci-après est la contribution d'un citoyen burkinabè au débat national actuel; notamment sur la souscription populaire demandée par l'opposition politique contre le référendum.

Visiblement en manque d'alternative crédible pour convaincre le peuple burkinabè à leur faire véritablement confiance, nos opposants opportunément alignés derrière Zéphirin Diabré n'ont pas trouvé mieux à faire que d'organiser une quête populiste pour, disent-ils, financer leur soi-disant combat contre le référendum. Quel crédit faut-il accorder à ce vaste racket qui ne dit pas son nom, surtout en cette période de soudure où les vaillantes populations attendent plutôt de voir jouer des notes utiles de la légendaire solidarité burkinabè. Ne gagneraient-ils pas d'abord à faire le bilan des subventions que l'Etat leur verse annuellement et dont leurs propres militants ignorent royalement où va l'argent?

Si le ridicule pouvait tuer dans le marigot politique du Faso, les plus malheureux n'allaient pas être ceux qu'on croit, si naïvement. On a beau accuser – à tort- le parti au pouvoir de «mobiliser ses partisans à coup de milliards», mais les honnêtes gens reconnaissent au moins que jamais le parti au pouvoir n'a poussé le bouchon jusqu'à se transformer en un vulgaire mendiant larmoyant face au peuple. Ce digne peuple dont l'écrasante majorité tire le diable par la queue mérite plutôt qu'on se batte pour lui, qu'on tienne ses promesses et qu'on s'engage politiquement sans calcul et sans arrière-pensée. Curieusement, on ne voit pas les choses de la même façon dans le camp d'en face.

Lorsqu'on se rend compte que l'opposition politique qui surfe sur l'illusion d'une vraie fausse popularité se met à pousser le peuple à se ruiner pour elle, on ne peut que pleurer. Qu'a-t-elle vraiment fait pour mériter ce sacrifice auquel elle appelle des gens qui attendent encore dela voir faire ses preuves? Difficile de dresser un bilan concret. Car, ce n'est pas seulement par des marches, meetings qu'on peut répondre aux nombreuses attentes de ce pays où tout reste encore à faire et à parfaire. Au lieu de faire d'abord le ménage dans ses rangs et de s'essayer à concevoir de véritables projets de gouvernement, elle cherche déjà à prendre au peuple le peu qu'il a laborieusement amassé pour affronter la difficile période de soudure.

N'est-ce pas plus logique que Zéphyrin Diabré, Roch Marc Christian Kaboré et Salif Diallo, qui ont longtemps profité de leurs positionnements –auprès de ceux qu'ils disent combattre aujourd'hui- donnent d'abord l'exemple en mettant la main à la poche avant de tendre la sébile? Pourquoi vouloir jouer aux mendiants alors que tout le monde sait la masse d'argent que ces personnalités, qui se présentent comme «l'espoir du Burkina» ne puissent même pas s'acquitter du devoir minimum qui consiste à mettre leurs biens trop bien mal acquis –suivez mon regard- au service de la fameuse cause qu'ils prétendent défendre? On peut tout reprocher à Blaise Compaoré, mais pas de descendre aussi bas en se muant en racketteur de son peuple.

Et puis, puisque l'opposition politique veut donner l'impression d'être le «bon samaritain» que le peuple burkinabè devrait attendre, pourquoi ne commence-t-elle pas d'abord à publier les comptes des subventions publiques que ses différents membres encaissent chaque année? Ne faut-il pas d'abord commencer par cela?

C'est un secret de Polichinelle que d'affirmer que la gestion de cette manne n'est pas du tout catholique. Prompts à jeter l'anathème sur les tenants actuels du pouvoir, nos opposants évitent soigneusement de parler de leurs péchés mignons. Mais ça finit par se savoir. Des millions détournés par des leaders, on en connaît. Même si on n'en parle pas. Et puis, tout le monde sait que c'est souvent cette question d'argent qui divise ces éternels insatisfaits. Qui passent le plus clair de leur temps à enlever la paille qui est dans l'œil de leurs adversaires alors qu'ils ne voient pas la poutre qui bande le leur. Ce sont ces opposants qui sont portés aujourd'hui à croire que le peuple burkinabè est bête au point de lui faire payer le prix illégitime de leur lutte égoïste pour le pouvoir.

Mais on n'a pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour comprendre que notre peuple «voit désormais clair dans la boue» comme on le dit trivialement. Le mensonge a beau se réveiller tôt le matin, la vérité finit toujours par le rattraper. Aussi, en répondant à sa fameuse campagne populaire de souscription contre le référendum par l'indifférence, le peuple inflige à l'opposition la honte qu'elle mérite. Sa prévision de 500 millions de F Cfa à collecter s'est révélée un véritable fiasco. Non pas que les gens sont très pauvres au point de ne pas pouvoir donner un peu de ce qu'ils ont, mais simplement parce qu'ils ne veulent pas cautionner cette arnaque politique. Ce qui est tout à fait normal parce qu'il faut se donner les moyens de sa politique avant d'y entraîner les autres.

Pour peu qu'elle soit honnête, l'opposition politique devrait tirer toute la leçon qui sied à ce naufrage politique. C'est ni plus ni moins la preuve que la lutte contre le référendum est inopportune et que nous devons nous résoudre à y aller pour permettre au peuple de trancher définitivement la question. On ne peut pas continuer à laisser ces politiciens à la petite semaine berner notre peuple, lui vendre des illusions à longueur de semaine alors qu'ils ne sont même pas capables de consentir le moindre sacrifice pour ce brave peuple qu'ils prétendent défendre.

L'heure est venue de laisser le peuple burkinabè décider de son avenir immédiat. On ne peut pas cacher le soleil avec la main. A travers l'échec de cette campagne de souscription bien ficelée mais mal montée, l'opposition vient de donner une raison supplémentaire à Blaise Compaoré pour convoquer incessamment le corps électoral pour le référendum sur le sort de l'article 37 de la constitution. En affichant sa clairvoyance à travers un «non» cinglant au racket de l'opposition, le peuple ne dit-il pas clairement «oui» à l'évidence, à la nécessité de ne pas changer une équipe qui gagne et qui est prête à tout donner pour lui?

Un citoyen burkinabé

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NB :Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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