Que reste t-il de Zida ?

| 20.07.2015
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Que reste t-il de Zida ?
© DR / Autre Presse
Que reste t-il de Zida ?
Enfin le premier remaniement du gouvernement de la transition est rendu public. Un balai a nettoyé le Colonel Denise Auguste Barry du gouvernement. En 1987, lorsque le Président Thomas Sankara a été assassiné, on avait parlé de RECTIFICATION. Ce nouveau gouvernement est une RECTIFICATION. Il faut le souligner, ceux qui pensent que nous sommes contre des individus se trompent lourdement. Nous avons du respect pour les institutions et les personnes qui servent loyalement et avec dignité et équité ces institutions.

Dans ce gouvernement, tout comme au CNT, nous n'avons aucun ami personnel à protéger. Nous sommes contre un nouvel ordre qui n'est pas mieux que l'ancien. 27 ans de tout ce que vous pouvez imaginer pour encore vivre les mêmes erreurs, les mêmes manipulations et les mêmes règlements de compte. Le Burkina Faso est une république. Nous avons la chance d'avoir une république qui a presque toutes les lois, conforme sur papier (C'est de Me Sankara). Il faut les respecter. Quand on sort en dehors de ces lois, c'est l'arbitraire, c'est le jugement de l'émotion. Le PM Zida a trahi toute la république. Tout a commencé avec cette loi du code électoral qui a été bâclée par Chérif Sy est ses conseillers. Les conséquences sont énormes : Le Burkina Faso a été humilié devant la cour de justice de la CEDEAO. Des avocats ont injustement empochés 500 millions et les autres frais de justice sont estimés a encore 500 millions. Combien de Ministères peuvent se vanter d'avoir un budget mobilisé de 1 milliard? Pourtant, il suffisait simplement, et ça aussi, nous l'avons dit (tout est sur notre page), de lancer des mandats d'arrêts contre tous ces anciens dignitaires qui avaient fui ou qu'on a aidé à fuir. Avec un mandat d'arrêt, qui pouvait avoir le courage de sortir de l'ombre pour parler d'élection? En Côte d'ivoire, c'était le cas après la victoire contestée de Ouattara.

En Égypte, (certains esprits aiment faire la comparaison), le Général Alsisi a immédiatement lancé des poursuites judiciaires contre les frères musulmans. Morsi a vite été cloué en prison sur décision de justice. Le siège du parti de Morsi a été détruit aux bulldozers sur décision de justice. Ici, chez nous, qu'avez-vous fait? Nos magistrats n'avaient pas fui. La cour de justice a vite été rétablie et qu'a-t-elle fait? Mais à qui profitait tout ce désordre qu'on a volontairement installé? Ceux qui financent les OSC et ceux qui ont grossièrement organisé ce fameux vrai-faux coup d'état a trois mois de leur départ du gouvernement, aidés par certains politiques qui ne voient leur survie politique que dans la prostitution politique; eux seulement peuvent vous dire pourquoi. Quand ces OSC et ces politiciens tous pro-Zida (j'évite de dire leaders politiques), disent qu'on ne peut pas limoger Zida et Barry a 3 mois des échéances électorales, j'en ris. Savent t-il que notre constitution du 02 juin 1991 a prévu la possibilité d'organiser les élections présidentielles en 60 jours au plus (article 43)? L'argument du temps est donc une fuite en avant mal dissimulée. Dans le même tâtonnement et la même détermination émotionnelle, Chérif et ses Conseillers ont mis en accusation les membres de l'ancien régime Compaoré juste à la veille du discours tant attendu du Président Kafando. Là encore, il y a vice de force et de fonds. La forme, selon des personnes bien avisées, le quorum exigible pour traduire le Président de la république n'aurait pas été atteint. Il semble, en toute évidence que les ¾ non négociable de présence effective ou de procuration n'aurait pas été respecté.

Dans le fonds, c'est juste la poursuite de l'exclusion. On se demande si ce CNT n'a pas de personnes ressources pour les conseiller en matière de respect des procédures? Il est clair, quand on choisit des gens sans expérience aucune et sans conviction, on aboutit à de tels résultats. Ce CNT pouvait regorger mieux et on aurait évité ces balbissiments. L'aveuglement de Chérif à en découdre avec certaines personnes l'enfoncent davantage dans les erreurs qui honnissent le 2eme pouvoir (législatif) et même la république. Le pire dans ce dossier de mise en accusation, c'est comment ils ont pu déterminer la période de mise en examen. La cour des comptes depuis son existence a toujours produit chaque année des rapports qui, malheureusement n'ont jamais été suivi d'application. Quand Cherif et ses conseillers disent qu'ils ont puisé les éléments de mise en accusation dans les rapports de la cour des comptes, on se demande aisément quel rapport et quelle période? A titre d'exemple, le rapport de 2005 dans lequel Simon Compaoré, Maire central à l'époque, n'a jamais été résolu. Pourtant, c'était un dossier de 1, 050 milliards dans lequel les juges de la cour des comptes avaient conclu que " tout semble avoir été mis en œuvre pour qu'il (le marché) soit attribué à l'entreprise FADOUL TECHNIBOIS ".

Les juges avaient enfoncé le clou en affirmant que même la commission d'attribution de ce marché la réfection de la mairie centrale, elle-même a été constituée de façon illégale. Le CNT n'a-t-il pas vu ce cas dans les rapports? Quand est ce que le CNT mettra en accusation Simon Compaoré et tous les autres mis en cause dans tous les rapports de la cour des comptes? Il faut que le CNT nous dise pourquoi ils ont choisi un rapport et une période et que verront-ils des autres conclusions? De ce point de vue, tout est réuni pour qu'on puisse parler de justice sélective. Oui c'est une justice sélective. Sinon expliquez-nous le pourquoi seulement des anciens dignitaires. Aussi, les montants affichés comme détournement paraissent fantaisistes comme le souligne Djibril Bassolé. Tout comme il n'y avait pas de comptes bancaires dans la déclaration des biens de Zida, le CNT a réussi à afficher des montants de 1 milliards tout rond. Nous sommes absolument convaincus que la encore, l'État perdra la face devant les tribunaux dans cette affaire. Venons-en maintenant au nouveau gouvernement. Beaucoup s'attendaient au limogeage de Zida et compagnie mais le Président Kafando a trouvé le compromis. Zida reste mais il est dépouillé de toutes ses énergies.

Le balayage du Colonel Barry est une victoire pour les démocrates et les anti-manipulateurs. C'est une victoire pour la stabilité du pays et pour l'atteinte des objectifs de cette transition. En effet, Auguste Barry, cet éphémère Ministre de tous les temps et du même poste (2 fois Ministres de la sécurité et toujours balayé en moins d'un an de fonction), est connu pour être l'homme à penser de Zida. Il nous semble que c'est lui qui entretiendrait les OSC et les faux coups fourrés de la transition. Il serait le maitre d'œuvre de l'agenda caché de Zida : se débarrasser de ces anciens compagnons du RSP, promouvoir une nouvelle génération d'officiers, endoctriner les OSC, bâillonner les partis politiques, prolonger la transition de 6 mois, organiser à la Poutine l'élection d'un Président et revenir comme ATT après 5 ans. Voici enfin l'agenda caché du duo Zida-Barry. Mais tout ça, c'est fini.

Le Président Kafando a été convaincu du rôle néfaste de ce duo. En bon diplomate, il a tranché en arrachant à l'affection de Zida, Auguste Barry. Les OSC qui ont menacé Kafando de toutes les représailles peuvent sortir et marcher. Que devient Zida au gouvernement sans Barry. Cela ressemble exactement à la poule qui couvre des coquilles vides. Rien ne va y éclore. Zida se contentera simplement des tâches administratives du gouvernement. Que va-t-il faire de Barry? Certainement, il va lui trouver un point de chute mais loin des casernes militaires et du conseil des Ministres. Notre transition est enfin sur les rails et présente enfin toutes les chances de respecter le 11 octobre 2015. Nous le répétons, même a la veille du 11 octobre, tout obstacle a la transition doit être balayé et proprement.

Harouna Dabré (Lengha Fils)

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