Quoi que l'on puisse dire, indépendamment du RSP, au bout de 8 mois de Transition, certains acteurs devenus critiquables à juste raison, ont montré leurs limites, et le Peuple témoin, exaspéré par moments, n'a pas à payer le prix de ces faiblesses d'idéal démocratique et patriotique !
1. Quelques observations crues, qui peuvent déplaire !
Beaucoup d'acteurs en vue, sur la scène publique, sont hautement politisés, dans un contexte national qui demande une certaine neutralité, ou de la retenue pour les OSC, un grand patriotisme et de la transparence pour des élections libres et transparentes à bonne date, c'est-à-dire, le 11 octobre 2015. Que le lecteur constate ceci : les OSC sont devenues abusivement plus politisée dans leurs orientations et prises de positions que même les partis politiques – devenus timides au contraire ! N'est-ce pas que Transition en réalité sous-entend plus de neutralité et sérénité ? Autrement, Michel Kafando en tant que Président, pourrait provenir d'une formation politique et les membres des organes de la Transition auraient la possibilité de se présenter comme candidats aux élections ; ce qui n'est pas le cas !
C'est cette pondération manquante, qui crée la distorsion traduite en crise réelle. Et beaucoup de déclarations, désinformations et accusations à l'emporte-pièce, ne font malheureusement qu'alimenter cette crise allant crescendo.
Je prends le risque de dire que si certaines accusations des vestiaires étaient fondées, une gendarmerie qui fonctionne à merveille, doit entrer en branle, et faire son travail, en vue de sanctionner qui de droit! Hormis cela, dans une République se souciant de son honneur, tant que de telles actions ne sont pas entreprises, on peut supposer que les preuves restent encore à établir pour la gendarmerie elle-même...
Peut-on objectivement organiser des élections transparentes en nourrissant les tensions par un bras de fer ? Naturellement non ! Parce que la cristallisation des positions ne font que diviser l'opinion. Et quand l'opinion est marquée par une divisions tranchée, il est difficile pour le pouvoir de la transition lui-même d'être neutre totalement, face au débordement des problèmes, avec pour conséquence, la dégradation généralisée de la confiance. Aussi, la participation des citoyens à l'élection en prend un coup !
Des concitoyens se sont donnés pour crédo pour la vie et pour la mort, le non retour du parti CDP au pouvoir ! Si tel doit être le dessein absolu pour le brave Peuple du Burkina Faso, autant que l'on dissolve le CDP, une fois, et que l'on en finisse ! Si l'on convient qu'une telle mesure n'est pas convenable, alors que l'on s'y conforme aussi et que les partis politiques moteurs de l'Insurrection populaire, mettent du sérieux dans les campagnes électorales, pour nous assurer la victoire, face aux candidats - moralement irréprochables - du CDP. Ce n'est pas si compliqué que ça !
Le CDP a fait une grave erreur mortelle de trop tirer sur la corde commune de notre vivre ensemble paisible et nous sommes arrivés à la chute du régime Compaoré avec plusieurs dizaines de Martyrs. A l'issue de cette épreuve, les personnes qui se sont très mal illustrées dans la promotion du projet macabre de modification de l'article 37 de la Constitution sont connues ! Etait-il vraiment si difficile de citer nommément ces personnes ou groupes de personnes dans des décrets présidentiels ou gouvernementaux, pour les exclure d'office de la compétition électorale ? Certainement non ! Pourquoi n'avoir pas opté pour cette voie alors ?
Pourquoi prendre une loi à controverse encore tiraillée dans son interprétation entre des parties, y compris des juristes revendiquant leur totale indépendance ? « Comme ça », l'on veut filer la patate chaude entre les mains du Conseil constitutionnel qui pourrait être débordé dans un délai court ; et paf ! advienne, que pourra ! Que chacun juge voir, à quoi cela ressemble...
Des concitoyens que je respecte cependant, ont pensé que siéger au CNT ou au Gouvernement, c'était une question de muscle. Non ! Peut-on nier que si l'on doit marcher dans cette logique, le RSP apparaît plus musclé, comme le témoigne, la crainte de ses propres produits et éléments à son égard ? La gestion de l'Etat de droit est trop sérieuse pour la confondre à ses émotions ou ses intransigeances personnelles en dehors des textes. Si telle est ce que l'on redoute avec le RSP, que l'on s'efforce de donner à son tour, le bon exemple.
Beaucoup de nos concitoyens doivent venir à une certaine sagesse et comprendre que le leader démocrate ne cherche pas à s'imposer partout en tout temps dans la gestion de l'Etat, surtout, en dehors des partis ou formations politiques. Celui qui déroge à cette dimension essentielle de la démocratie, tombe dans l'arbitraire et la personnalisation de l'Etat ; c'est ce que l'on a décrié chez Blaise Compaoré! Que les OSC en tiennent compte ; c'est un conseil amical bienveillant ! Un « gwè »(1) patriotique !
Aussi, Michel Kafando est un Vieux Sage, qui a la prérogative de dissoudre le RSP ; lui qui est à leur contact chaque jour, s'il ne le fait, c'est qu'il a ses raisons, et nous nous devons de respecter cette prérogative présidentielle et d'avoir foi à ses capacités de discernement, nous qui l'avons choisi comme Président du Faso.
Il est vraiment ahurissant et fort regrettable, que sur la base de simples hypothèses ou suppositions, que l'on veille obtenir toutes les réformes possibles, ici et maintenant, enlevant ainsi aux partis politiques, tout crédit possible, dans leurs réformes futures en rapport avec les aspirations du Peuple ; oubliant également, que la démocratie se fonde sur la lutte continue pour arracher plus de droit face à un quelconque pouvoir établi, autoritaire, « tukguliste »(2) ou non. Autrement, autant procéder à la dissolution de tous les partis politiques et confier le pouvoir définitivement aux OSC, pour une vie politique paradisiaque !
Le Burkina Faso a réalisé un exploit extraordinaire et surprenant du Peuple, que nul n'a le droit de monopoliser ou fragiliser avec la passion. Sortons du fétichisme des idées préconçues et du culte de la personnalité pour comprendre que notre pays regorge de compétences capables de gérer nos institutions à cette période cruciale.
Limitons les rapports de force, qui étaient plus indiqués avant l'Insurrection populaire d'Octobre 2014... Chaque chose en son temps et, la situation nationale actuelle, commande plutôt un cadre de concertation apaisé et ouvert aux compétences et personnes ressources. Que le Président du Faso entende ce cri de cœur notifiée dans ma récente lettre à son intention, et convoque les Etats généraux ouverts aux civils sur l'armée et sa section RSP.
En dehors d'un tel cadre apaisé, aucun appel au rapport de force et à la confrontation, ne peut me convaincre, moi Goama, moi Toégui, d'une volonté parallèle de respecter scrupuleusement l'échéance sacrée du 11 octobre 2015 pour le premier tour de la Présidentielle. Autrement, il s'agirait d'une grave erreur d'appréciation. « Erreur d'appréciation », n'est-ce pas ? Cette expression prononcée par certains au lendemain de l'Insurrection, n'est-elle pas suffisamment évocatrice ? Il est clair ! Tout le monde ne peut être conseiller ou habile en analyse politique !
2. Une liste de ministres pour parachever la révolution
Au cas où il arrivait d'avoir remaniement gouvernemental – chose qui n'est pas mon vœu profond en circonstance non-menaçante pour la vie d'autrui -, que l'on n'oublie surtout pas certaines personnes ressources, mais discrètes ! Ces concitoyens intègres et surtout, non politisés à l'abus, peuvent en effet apporter beaucoup de Révolution dans certains ministères stratégiques, en tant que Ministres. Je suis franchement au sérieux et prière aux internautes (forumistes) de respecter cette requête!
Goama et « l'élucu Toégui » ont identifié une liste restreinte de quelques personnes ressources dont l'intégrité idéologique est jusqu'à preuve du contraire, prouvée ! Cependant, en dehors de leur autorisation, il semble plus convenable de ne pas les citer ici publiquement. Certains de ces concitoyens ont souvent fait des propositions qui trouvent leurs limites dans le fait qu'ils ne sont pas aux commandes dans l'Exécutif pour l'appliquer. Y a-t-il en effet, mieux que l'auteur d'une idée, pour l'appliquer fidèlement ? Ouvrons des perspectives vers eux en vue d'expérimenter leurs solutions ! Si des concitoyens jouissant de leurs droits, peuvent s'autoproclamer candidats à la Présidentielle – chose qui n'est pas moindre, mais au contraire, costaud -, pourquoi pas eux, comme propositions aux postes ministériels, pour une issue démocratique heureuse pour tous ?
Salut vaillant Peuple ! Vive la Démocratie ! Que Dieu bénisse notre chère patrie !
(1) « gwè » : signifie « vérité » en langue Dioula.
(2) « tukguliste » : un néologisme tiré du mot « tuk guli » en langue Mooré, signifiant « prendre tout » (le pouvoir), sans rien accorder à autrui.
Ouagadougou, le 07 juillet 2015.
Idrissa Diarra
Géographe, politologue.
Secrétaire exécutif du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/Faso).
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