-Faut –il se taire de peur de la réaction du plus grand nombre embarqué par l'euphorie des temps en ébullition avec son cortège des insultes les plus ignobles ?
-Faut- il se prononcer pour l'histoire au risque d'être incompris dans l'immédiat et choquer les consciences, heurter les sensibilités au point de perdre certains amis qui auront peur des représailles et harcèlement de tout genre ?
- Faut –avoir peur des oligarchies fabriquées par les puissants prêtes à en coudre avec la liberté d'expression, favorisant la pensée unique en distillant les messages officiels ou officiers pour atteindre fondamentalement le moral ?
A ces interrogations, après mures réflexions, je me résous en me fondant sur les principes que le temps fait l'histoire et l'histoire fait les hommes ! Et il n'est de mauvais citoyen que celui qui sombre dans l'inaction face à une situation qui l'interpelle.
Il faut donner du sens à nos actions et de l'action à nos réflexions!
Soit ce que tu veux être et l'avenir jugera de ta démarche. Le silence a toujours favorisé l'oppresseur et non l'opprimé.
Personne n'ayant la vérité toute, il est évident que je peux me tromper et heurter les sensibilités, créer des mécontents et recevoir des injures, des moqueries, des humiliations, des brimades, des menaces, mais ma philosophie est d'essayer mais avec les échecs, sources de réussite éminente
Franz Fanon a dit « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ».
Ferenc Santa « révolter, protester, contester - voilà ce dont ne sont capables que ceux qui s'estiment eux-mêmes. »
Quand le devoir vous appelle, vous devez dépenser sans compter ! Je me décide d'écrire une lettre ouverte au grand frère pour l'histoire. Je souhaite vivement me tromper et que cette lettre soit une boussole pour guider ses camardes de lutte !
Le petit Fère s'inquiète et décide d'écrire à son grand frère ouvertement pour l'histoire en ne respectant aucun protocole au vu de la gravité de la situation !
Bref rappel historique. Octobre 1990 à 21 ans, une délégation du Front Populaire conduite par Salif Diallo, Omar Yago accompagnée d'une bonne escorte sécuritaire arrive dans le département de Namissiguima situé à 25 Km de Ouahigouya, un département renommé à cause du MOULOUD du Grand CHEICK DE RAMATOULAYE. La mission devait expliquer les raisons de la rédaction de la Constitution de 1991. Les fonctionnaires étaient conviés et avaient « l'autorisation » de poser des questions sur notre passage de l'état d'exceptions à l'état de droit par l'adoption d'une Constitution !jeune avec un sang chaud révolutionnaire, une de mes trois questions a mis la délégation dans un embarras qui s'est transformé en menaces. Ma question, bête et osée était de savoir si on pouvait passer sous silence la mort du Président SANKARA pour un état de droit ou était-il le sacrifice qu'il fallait faire ? Non seulement, je n'ai pas eu de réponse concrète, mais j'ai été convoqué à la préfecture, puis avec mon Directeur et son collègue chez SALIF DIALLO, à Ouahigouya secteur 2. Ce fut mon premier contact avec mon grand frère qui, plus tard, sera un camarade de ODP /MT, parti dans lequel j'ai milité avec souvent du zèle avec mon inspecteur YELEMOU B ROBERT actuellement à la retraite qui deviendra plus tard Directeur provincial au YATENGA, puis Directeur Général à Ouagadougou.
Je passe sous silence notre terrible bagarre sur le renouvellement des structures, bagarre que nous avons gagné à la régulière avec mes amis face aux candidats de Salif Diallo mais qui s'est soldée par une confiscation de notre victoire et la lettre ouverte et un rapport circonstanciés adressés au premiers responsables locaux et nationaux du parti contestant la manière dictatoriale de gouverner le parti au niveau du Yatenga ci-joint décharge.
Il fut contesté pour la première fois de façon vigoureuse par des jeunes de son fief dont j'étais l'un des organisateurs.
Plus loin, une réconciliation entre ces jeunes frères fut faite et nous redevinrent de très bons amis et frères !
Son limogeage en mars 2008, nous l'avons vécu avec amertume, tristesse et avec un espoir qu'ils se réconcilieraient, non pas sans lui dire que la bagarre au sommet, nous allons en pâtir tous.
Notre espoir de le voir Premier ministre après les élections présidentielles en 2005 qu'il a dirigé et avec un bon score s'est soldé par des trahisons entre camarades.
Que d'espoirs déchus ?
Et la suite, vous connaissez. Suspension, humiliations de tout bord portées par ROCK, SIMON, ses nouveaux anciens amis qui l'avait vilipendé, trainé dans la boue !!
Après votre traversée du désert, des frères et amis ont subi des pires humiliations. Pendant ce temps, tes bourreaux d'hier occupaient les prestigieux postes de la République, voire même la vice-présidence de la république de fait !
Je me permets de vous écrire pour des raisons objectives car le chat échaudé craint l'eau froide.
Vous nous avez dit ou fait croire que vous êtes en rupture des bancs avec le Président certes, mais ceux qui l'ont aidé à vous trucider sont toujours avec vous. Notre crainte n'est-elle pas légitime, car il y a un adage qui dit que qui a trahi, trahira. Un autre adage dit que le loup ne deviendra jamais agneau.
En 1991, quand nous vous suivions pour le soutien total au Président, nous n'avions jamais imaginé ce qui vous est arrivé depuis mars 2008 à nos jours !
Inquiétudes fondées sur les faits historiques constatés.
En France, nous avons vu qu'Edouard Balladur et Jacques CHIRAC après avoir terrassé MITTERRAND et son PS se sont livrés une bataille féroce au sein de leur parti jusqu'à avoir deux camps composés, les Chiraquiens et les Balladuriens !
En Afrique centrale, Pascal Lissouba et Bernard Kolelas, deux parfaits amis ont pu chasser Denis Sassoun N'GUESSO avant de se livrer une guerre fratricide entre miliciens NINJAS, Armée et COBRA avec son cortège de terrible malheurs.
En Afrique de l'Ouest, en Côte D'Ivoire, aussitôt le vieux est décédé, BEDIE et OUATTARA se sont violemment affrontés pour la succession. Pourtant, ils étaient tous du PDCI /RDA. Le premier inventa le concept de l'ivoirité qui sera machiavéliquement utilisé par Laurent K. Bgabo et la suite, nous la connaissons tous. Il y a eu aussi le Togo d'Eden KODJO et la liste est longue.
Récemment, l'illustration vient de Madagascar avec les deux amis qui se sont livrés une farouche bataille pour le poste de Premier ministre qui du reste a échappé au second.
La trahison semble être la règle entre camarades politiques
Mon doute se confirme que vous serez sacrifié de nouveau quand vos amis ROCK et SIMON seront au pouvoir !
Je n'ai jamais vu un état républicain ou d'exception à trois têtes et mon petit sondage peut être fraternel donc manque un peu d'objectivité. Après avoir pris quelques renseignements, je me rends compte que bon nombre des militants de votre nouveau parti se réclament de vous !
Arrivée à la probable présidence, vous serez de trop et gênant, donc sacrifié surtout que votre probable Président est un « enfant gâté », qui ne connait même pas le prix d'une miche de pain, le prix d'un litre d'essence, encore moins comment on se déplace à moto !
La politique néo -libérale que vous dénoncer vigoureusement et avec conviction propre à vous, le probable Président est l'incarnation parfaite d'où une déviation idéologique de fait !
A cela, viendrait s'ajouter la problématique communautaire de la gestion du pouvoir d'état, électif soulevée par le VIEUX Alfred KABORE concernant Zépherin DIABRE que beaucoup ont condamné et qui semble être une réalité !Vivement que le BURKINA quitte dans cette vision doublement dangereuse !
Je suis en droit de m'inquiéter de votre sort. Au-delà de la famille, vous êtes une référence en matière de travail, de générosité ...
Aussi, si j'ai le pressentiment que du mauvais va vous arriver. Je crie publiquement fort pour dissuader les commanditaires. Vous nous êtes très chers. La preuve, en 2004, nous avons souffert de votre brusque maladie. C'est pourquoi nous avons organisé le 16 septembre 2004 une cérémonie pour saluer votre retour triomphal. Rappelez-vous de ce monde sans distinction !
Il était une foi avec le PRESIDENT BLAISE COMPAORE qui n'a pas abouti. Aujourd'hui, une aventure ambiguë avec le Probable Président Rock Marc Christian Kaboré avec ce que j'ai pu observer de 1991 à nos jours ! Je m'inquiète !
Je m'inquiète et j'écris tout en souhaitant avoir tort et que cette lettre soit la mauvaise conscience pour ceux qui te feront du mal de nouveau. !
Trop c'est trop !
Inquiet, je le suis ! Et je m'excuse de la forme et du fond de ma lettre.
Chez nous, un petit Frère n'a jamais raison. Je donnerais volontiers mon dos, ma joue pour une éventuelle Correction fraternelle venant de mon grand frère !
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Tasséré SAVADOGO ANCIEN CONSEILLER AU C E S
Chevalier de l'ordre du Mérite Burkinabè

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