C’est pourquoi, après l’Insurrection populaire des 30 et 31 octobre, malgré votre très grande proximité avec Blaise Compaoré avec qui vous avez cheminé pendant plus de 30 ans et comptable à bien des égards pour ses errements et turpitudes policières et militaires, vous avez été toléré, laissé libre dans vos mouvements. Ce choix que certains pourraient qualifier de naïf, n’est rien d’autre qu’une foi de base, que notre Peuple - le Président Michel Kafando en tête -, a préféré vous accorder, dans le respect d’un certain nombre de droits fondamentaux que la loi et la justice vous garantissent, en dehors de toute condamnation judiciaire prononcée contre vous éventuellement dans certains dossiers en instance.
Qui sait ? Un accord politique venant de la magnanimité du Peuple burkinabè souverain, habituellement tolérant à l’excès, au nom de la réconciliation nationale et de la sérénité de la jeune génération de l’après 1987, aurait pu vous rassurer avant cet acte grave et ignoble qui vient de se produire ! Aujourd’hui, de façon flagrante, arguments à l’appui, vous détruisez tout ! Vous révoltez tout le Peuple burkinabè, touché dans sa dignité et son honneur, qui n’a plus d’autres choix que de se battre !
Aujourd’hui, par vos choix personnels, vous avez pris l’option de soumettre notre Patrie à la pire des humiliations de ces trois dernières décennies.
Le Président du Faso, incarnant la plus haute institution de la République qui soit, a été pris en otage dans un acte digne de terroriste, lors du Conseil des Ministres, plus haute instance de prise de décision des membres du Gouvernement.
Le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, votre compagnon d’arme, devenu au cours des récents mois, votre adversaire, a subi le même sort, tout comme les Ministres Augustin Loada, Réné Bagoro, les accompagnants du Premier Ministre, etc.
Si vous n’avez pas respecté notre Président désigné par consensus, le Gouvernement et les instances respectables de la République, quel respect pensez-vous méritez, vous en revanche, de la part du Peuple ?
De telles scènes montrent que certaines pratiques apprises et devenues dans le passé ante-1987 une habitude, n’ont pu être abandonnées, malgré le grand changement opéré dans le monde et dans les mentalités des citoyens burkinabè au cours des 30 dernières années.
Général Diendéré, qu’est-ce qui vous rassure que les autres éléments du RSP qui vous entourent s’en tiendront strictement là, à cet ordre que vous tenter d’instaurer avec vous à la tête et aux commandes?
Dans cette aventure sans foi ni loi comme règle, si ce n’est la loi de l’arbitraire, rien, absolument rien n’empêche un élément du RSP de s’en prendre violemment à vous, dans les heures qui suivent, demain ou après-demain, ou encore, après après-demain. Wait and see...
Soyez rassuré qu’absolument rien du tout ne vous assure de votre sécurité personnelle dans ce choix, à l’évidence hasardeux ! C’est pourquoi, cet acte que vous posez n’a d’autre qualification qu’une simple aventure sans aucune issue pour vous.
Un capitaine au sein du RSP peut décider de remettre en cause votre autorité au sein de votre organe informel fantoche, qui n’a d’existence que pour vous et vous seuls ! C’est d’ailleurs ce que le Peuple burkinabè souhaite.
C’est pourquoi, nous appelons les autres membres intègres du RSP, à se désolidariser de vous et à vous désobéir, parce que vous avez trahi la nation burkinabè. Cette désobéissance patriotique sera saluée par la nation à sa juste valeur.
En tant que Général d’armée, vous devriez savoir que des concitoyens burkinabè allaient en mourir. Mais visiblement, vous n’en avez cure. Jusqu’où irons-nous avec ce cycle infernal avec vous, depuis 1987? Jusqu’où irons-nous avec cette barbarie, général d’armée ?
Combien de morts faut-il que le Peuple burkinabè souffre encore, parce que vous voulez préserver vos intérêts personnels par la détention du pouvoir ?
Voulez-vous choisir de répondre un jour devant la CPI ? Ce lieu n’a rien d’enviable !
Beaucoup, étant au pouvoir, ont cru être très forts dans leurs pays pour y échapper en s’adonnant à toutes les dérives et atrocités possibles, mais le temps est têtu. L’Histoire les a rattrapés.
Il a fallu juste quelques années pour qu’ils se retrouvent dans les geôles de la CPI. Certains cas concrets de pays voisins, sont assez illustratifs.
Aujourd’hui, le Peuple burkinabè ne vous suit pas dans votre aventure sans issue. Dans le monde, vous battez le record des coups d’Etats tristes de l’Histoire !
Un coup d’Etat sans aucune liesse dans la rue ! C’est du jamais vu dans ce début de siècle ! Même des capitaines prétentieux impopulaires du pouvoir, ont eu droit à mieux que cela ailleurs. Au passage, nous pouvons vous fournir les illustrations suivantes : Dadis Camara en Guinée Conakry et Amadou Haya Sanogo au Mali, ont reçu une salutation éphémère dans la rue. Et vous ?
Les arguments que vous avancez officiellement devant la presse pour justifier votre action, ne sont pas la préoccupation du Peuple burkinabè dans sa large majorité ! Ils ne sont pas sincères, encore moins solides, puisque vous titubez pour les prononcer...
Aller contre ce principe fondamental de coopérer avec le Peuple en démocratie, aller contre cette réalité essentielle de la démocratie, c’est faire encore moins démocratique que ce que vous tentez de remettre en cause.
Qu’est-ce que vous pouvez proposer de mieux au Peuple Burkinabè, que nous n’avons pas vu au cours des 27 dernières années de règne autocratique géré d’une main de fer et de terreur, sous le couvert de la démocratie électorale.
Quelle démarche inclusive pouvez-vous proposer aux forces vives participant de façon volontaire, qui n’ait déjà été faite sous la Transition ?
Général Diendéré, il est impossible de diriger le Peuple burkinabè contre sa volonté et de surcroît, avec des armes à la tempe ! Cela n’est rien d’autre que le pouvoir autoritaire, autocratique, arbitraire, révolu dans l’ère Facebook du 21ème siècle !
Avant de faire votre coup macabre, vous pouviez douter de sa popularité, de votre popularité. Après l’avoir perpétré, le rejet est clair ! Le Peuple dans sa large majorité, vomit votre action. Vous êtes impopulaire ! Cela ne pouvait être un doute que pour vous ! En d’autres termes, tout le Peuple burkinabè dans ses différentes composantes, enfants, jeunes, adultes et anciens le savaient depuis belle lurette.
Tirez-en toute les conséquences qui s’imposent et mettez-vous à l’écart pour permettre à la Transition de poursuivre son œuvre salutaire dans le respect du calendrier déjà établi, si vous êtes le démocrate qui se préoccupe du Peuple.
La Transition imprimée par la Constitution et la Charte des forces vives de la nation ne peut être remise en cause pour votre intérêt votre passé qui vous rattrape, et il s’agit là d’une clause non négociable !
Le Peuple refuse la dissolution des organes de la Transition.
Le Peuple refuse la démission des autorités de la Transition.
Vos communiqués sont nuls et non avenus pour tous les burkinabè.
Ce n’est pas en pourchassant les jours ouvrables, les citoyens burkinabè comme des lièvres dans les rues de la capitale burkinabè et autres localités et en mettant la presse à plat, à travers des envoyés miliciens, que vous pourrez assurer aux burkinabè, le bonheur et le mieux être inclusif, inhérent à la démocratie.
La meilleure solution et issue logique qui reste pour vous après cet échec flagrant, c’est de prendre la fuite tout de suite, parce que vous serez cerné par les forces combatives du Peuple déterminé et endurant ! Vous serez cerné à coup sûr ! La fuite n’est certes pas honorable ! Mais Général, vous avez déjà perdu votre honneur dans l’Histoire à jamais, à cause de la crainte pour votre petite vie, tout en compromettant celles chères, des innocents, des enfants de la République. Vos heures et jours de règnes, - règne s’il en est -, sont comptés. Le temps confirmera ces affirmations.
Mouvement de la Génération Consciente du Faso (MGC/ Faso)
La Coordination nationale
Burkina Faso, le 18 septembre 2015.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !