Pour les jeunes que nous sommes et qui avons vécu ces réalités de très loin parce que n'en étant pas contemporain, la culture et l'école nous ont ouvert l'intelligence, nous permettant ainsi de faire les commentaires suivants : Dès notre accession à la souveraineté nationale et internationale, le cinq août 1960 et l'adoption de notre constitution, le six novembre 1960 par referendum, comme se veulent, les constitutions élaborées par les procédés démocratiques, notre cher pays n'a fait que connaitre des régimes d'exception par suite des coups d'Etats militaires avec le renversement de son premier président le cinq janvier 1966.
Depuis lors, l'instabilité est devenu l'apanage de notre système politique avec les changements constants de régime (présidentiel, parlementaire, mixte) et ce, jusqu'en 1970. Cela ne durera que 4 ans, après l'avènement de la deuxième République. En 1977, la vie institutionnelle et politique sera à nouveau interrompue avec la naissance de la troisième République consacrée par l'adoption de la constitution du vingt-sept novembre 1977.
Trois ans après le 25 novembre 1980, les militaires feront encore irruption sur la scène politique. Ce sera l'avènement de la quatrième République. Les choses n'en resteront pas là. En 1983, la révolution sankariste perpètre un coup d'Etat militaire qui durera jusqu'en 1987. Il est important de noter qu'entre la troisième et la quatrième République, le Burkina Faso a connu quatre régimes d'exception, issu de coups d'Etat militaires. Après ces régimes d'exception, la constitution a été promulguée le onze juin 1991.
Il était important pour nous de faire cette chronologie attestant de l'instabilité que notre vie institutionnelle et politique a connu.
Pour nous, la stabilité qu'elle qu'en soit le prix, est nécessaire pour notre pays et pour le peuple tout entier. C'est pourquoi, nous interpellons nos frères jeunes, à sortir des passions et à se retirer de l'antre des manipulateurs pour ne regarder qu'à l'intérêt supérieur de notre cher pays.
La stabilité dans notre pays, quoi qu'étant en voie de développement, lui a donné un visage reluisant sous l'impulsion du Président Blaise Compaoré. Sortons du personnalisme et regardons à notre Faso. L'exemple de notre pays frère, la Côte d'Ivoire est patent. Dès 1990, des leaders politiques, ont souhaité le changement, en emmenant la jeunesse à se braquer contre le président Houphouët Boigny à travers des slogans tels que « Houphouët Voleur ! ». L'un de ces opposants, en l'occurrence Laurent Gbagbo, une fois au pouvoir a fait basculer en arrière ce beau pays dans une crise politique et institutionnelle chronique. Les ivoiriens, nos frères dans leur grande majorité, réclament Houphouët Boigny aujourd'hui.
Le débat qui est mené actuellement, à notre sens est de mauvais aloi et seuls les esprits en proie aux conflits s'y livrent avec fruit. Les jeunes que nous sommes, soucieux de notre avenir devons en sortir pour affubler notre pays de toute crise.
A ceux qui estiment que le Président Blaise Compaoré est forclos pour la présidentielle à venir, en s'appuyant sur l'article 37 de notre loi fondamentale, portant sur le mandat du Président de la République, nous leur disons que seul le peuple décidera. Nous estimons que pour la stabilité du Burkina Faso, le Président Blaise Compaoré doit être reconduit. Nous craignons, le retour au cycle infernal des coups d'Etat militaires. L'exemple de l'Egypte est encore frais dans nos esprits avec le retour des militaires au pouvoir après la révolution.
C'est pourquoi, nous insistons sur la nécessité du référendum prévu par la constitution en son article 164 pour clore le débat sur la limitation des mandats. Ceux qui s'y opposeront, nous feront comprendre qu'ils sont les fauteurs de troubles parce que n'ayant aucune légitimité et surtout sans arguments. Nous préférons, un président qui a une durabilité au pouvoir, à des personnes qui viendront pour plonger notre cher pays dans une hécatombe politique et institutionnelle.
Vive le Burkina Faso !
Vive la jeunesse !
Terra Rachid, étudiant à l'UCAO du Burkina Faso