Le « Général » Zida a récupéré ses armes

| 11.10.2015
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Le Premier ministre, Yacouba Issac Zida, a, au nom du président du Faso, présidé la cérémonie marquant la fin du désarmement de l’ex RSP. A l’occasion, il a souligné que « depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle » et que « le coup d’Etat du 17 septembre n’était que le couronnement d’un plan savamment préparé par le Gal Diendéré Gilbert et dont l’objectif était de mettre fin à la Transition et d’installer un régime de terreur ». Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Primature
Le Premier ministre, Yacouba Issac Zida, a, au nom du président du Faso, présidé la cérémonie marquant la fin du désarmement de l’ex RSP. A l’occasion, il a souligné que « depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle » et que « le coup d’Etat du 17 septembre n’était que le couronnement d’un plan savamment préparé par le Gal Diendéré Gilbert et dont l’objectif était de mettre fin à la Transition et d’installer un régime de terreur ». Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
S’il y a quelqu’un qui doit boire, sans trop se faire des soucis, du petit lait en ce moment, c’est bien le Premier ministre Isaac Zida qu’on a accusé entre temps, à tort ou à raison, d’avoir fait voter le statut général des forces armées nationales afin de se faire propulser général. Ce mardi 6 octobre 2015, il a personnellement présidé la cérémonie de fin de démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et présenté une partie des armements récupérés aux chefs d’Etats-majors généraux des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, Isaac Zida a eu ce qu’il voulait sans le dire ouvertement, plus qu’il ne pouvait : le démantèlement du RSP. En vérité, c’était sa vision. Mais face à la situation, il a dû tergiverser. Dieu faisant bien les choses, le RSP s’est livré et l’occasion a été très belle pour s’en séparer.


En présidant la cérémonie de fin de démantèlement de ce régiment et en présentant à ses invités des armes qu’il connaît bien, le « Général » Isaac Zida a récupéré ses armes. Pendant ce temps, ses ex-frères d’armes qui s’étaient opposés à lui, au point d’en vouloir à sa vie (si l’on en croit le complot qui avait été ourdi pour attaquer son avion à son retour de Chine) se retrouvent pour les uns entre les mains de la gendarmerie et les autres à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Les plus chanceux ont tout simplement été affectés dans d’autres unités pendant que les « peureux » ont pris le large pour où l’on ne sait. Pour un croyant comme lui, c’est la main du Seigneur qui s’est posé sur lui, mais surtout sur le Burkina.

Seulement, Zida ne doit pas trop s’en féliciter. Avant tout, ce sont ses frères d’armes ; ce sont ses frères Burkinabè. Pour ce faire, en bon croyant une fois de plus, il doit savoir pardonner comme Dieu lui-même le recommande. Il a déjà fait son œuvre. Il ne revient pas aux hommes sur terre de l’accomplir. Aussi, contrairement à certains qui enfoncent le clou de la division pour quelles raisons on ne sait, alors qu’ils sont chargés de réconcilier les Burkinabè, Isaac Zida doit travailler à faire en sorte qu’après lui, le Burkina Faso soit encore plus solide, plus uni et plus fraternel. A travers ses institutions républicaines, mais surtout, à travers les hommes qui les incarneront car tout le monde aura été unanime à dire que la liberté existe au Burkina, que la tolérance est une réalité, que la haine n’habite plus certains de nos frères et sœurs, que la vie en communauté a été retrouvée et s’exprime à travers la concorde et le dialogue permanents.

Parce que, en vérité, le plus important n’est pas la victoire d’aujourd’hui. Mais la victoire de demain. Les résultats auxquels nous sommes parvenus doivent permettre d’atteindre des résultats plus performants. Les prochaines élections doivent être un moment de retrouvailles pour un peuple qui se choisit des dirigeants. L’après-élections doit être une période de cohésion sociale forte, autour des personnes qui auront la charge de conduire les destinées du pays. Ce n’est pas impossible à réussir. Il suffit de commencer dès maintenant.

Dabaoué Audrianne KANI

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