La Transition, otage des OSC!

| 07.07.2015
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La Transition, otage des OSC!
© DR / Autre Presse
La Transition, otage des OSC!
Le 30 octobre 2014, lorsque le Président Compaoré quittait le pouvoir et le pays, beaucoup comme étaient sous le poids du soulagement. Il y a eu le même soulagement quand Thomas Sankara a pris le pouvoir en 1983. A la différence de la prise du pouvoir de Sankara, le départ de Blaise était marqué par une ferveur nationale et populaire. C'était pour beaucoup une renaissance. Inutile ici pour nous de rappeler les circonstances qui ont précipité la chute de Compaoré.

Aucune organisation ne peut se vanter d'avoir la paternité de cette victoire populaire. Les masses populaires qui étaient spontanément sorties dans les rues au risque de leur vie, l'ont fait par instinct de libération et d'auto-détermination. C'était la deuxième insurrection populaire que connaissait notre pays. La première s'était déroulée le 03 janvier 1966. Mais à cette époque, c'étaient les masses populaires organisées dans les centrales syndicales qui ont fait tomber le régime impopulaire et démesuré de Maurice Yaméogo. Il faut le rappeler, le 30 octobre 2014 n'avait pas commencé le 29 0ctobre 2014 comme le pensent certaines personnes qui se sont laissées emporter par le bruit des assiettes et des spatules que les femmes ont entonné à partir de la maison du peuple. Le 30 octobre 2014 est l'aboutissement d'un long combat qui a commencé depuis le soir du 15 octobre 1987.

A cette époque, le monde entier dans l'inexplicable situation tragique qu'a connu le père de la révolution burkinabé et africaine Thomas Sankara, ont décidé d'entrer en rébellion sous toutes les formes contre les coupables indexés de ce crapuleux assassinat. Dans l'immense tristesse, des burkinabé et des africains, ont juré de faire payer tous ceux qui ont organisé et exécuté l'assassinat du digne fils de l'Afrique. Dieu seul sait combien de personnes ont périe dans cette lutte contre le régime qui a succédé au pouvoir révolutionnaire. Compaoré a été accusé de tous les maux. Certes, mais Compaoré avait sa façon de maintenir l'ordre et la stabilité. On ne peut pas nier cela. Après le 30 octobre 2014, le Burkina est entré dans une gouvernance de turbulence après la chute de celui qui incarnait la stabilité malgré tout. Militaire d'origine, il avait opté pour l'art militaire comme stratégie de gouvernance. D'ailleurs, la stratégie est d'origine militaire. Au moment de la cacophonie générale et pendant que les politiques étaient incapables de prendre leur responsabilité, l'armée restée orpheline s'activa pour s'introduire au sommet de l'État resté vacant. L'aile militaire la plus équipée et la mieux formée sous la direction de Compaoré parvient à balayer toutes les manifestations d'intentions pour occuper le fauteuil vacant. Le fauteuil présidentiel n'est pas un banc disait Laurent Gbagbo. Il faut vite nettoyer et s'installer confortablement. Dans le tohu-bohu qui s'installa, des individus ont réussi à tromper la vigilance du peuple et des politiques pour s'introduire au milieu des militaires et proclamé leur candidat apte à diriger le pays. Sur quelle base et au nom de quel peuple, ces fraudeurs et usurpateurs avaient choisi et décider que Zida devait prendre ses responsabilités?

D'ailleurs, le premier message à la nation du Lieutenant-Colonel Zida soulignait bien cette assistance active en ces termes :...l'armée nationale, à la demande pressante des forces vives de la nation, a pris ses responsabilités et décidé d'amorcer un processus de transition démocratique... Voilà qui est clair. De toutes les associations connues, il n'y avait que le balai citoyen qui se trouvait au milieu des militaires et qui avait demandé à l'aile de Zida de prendre ses responsabilités. Ainsi donc, le balai pensait avoir joué un rôle citoyen en manœuvrant activement pour la continuité du pouvoir militaire par les militaires d'élites qui ont garantie les 27 ans de pouvoir de Compaoré. Dès lors, sommes-nous en droit de penser et a juste titre qu'il y a eu deal entre ce balai citoyen et les militaires de Compaoré. La suite, c'est connue. Les dividendes ont payés chers. Poste ministériel, présidence de sous-commissions, pour le moins ce qui est visible par tous. Pour la mémoire de ceux tombés au front depuis le début de cette lutte, il y a lieu de situer les responsabilités des acteurs. Entre celui qui a poursuivi le lièvre jusqu'à son épuisement et celui qui a contribué à son abattage, qui est le vrai tombeur du lièvre? Zida qui a été éduqué par Compaoré sait bien qu'il faut faire diversion en multipliant les acteurs pour brouiller la direction de son tir. Ainsi donc, c'est l'avènement des OSC qui ont subitement poussé comme des champions. Ceux qui n'étaient rien, sont aujourd'hui par la force de la compromission et la corruption, les grands mogos puissants du pays. Vive la transition sous Zida, c'est leur refrain.

En 9 mois de transition, il y aujourd'hui presqu'autant d'OSC que de partis politiques. Plus de 90% de ces OSC sont des inconditionnels de Zida. Ces 90% sont celles qui ont des représentants au CNT, au gouvernement et au niveau de certaines institutions de la transition. Il est inutile de rappeler ici quelle a été la gymnastique humiliante que se sont livrées ces OSC pour parvenir à se glisser frauduleusement au niveau des institutions. Les nombreuses plaintes déposées au niveau du conseil constitutionnel certains responsables pour signifier les manœuvres frauduleuses de certains de leurs responsables, en témoignent largement sur l'état de pourriture de ces milieux. Les plus malines des OSC ont cru bon de crier haut qu'elles ne veulent pas de postes politiques. Le Balai citoyen en est une. Pourtant, le Balai citoyen a des membres au niveau des institutions de la transition. Ont-ils fait concours pour y être? Hervé Kam a été le candidat imposé par Zida à la présidence de la sous-commission réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles à la commission nationale de réconciliation. René Bagoro aujourd'hui Ministre dans le gouvernement de Zida, est pourtant membre du balai citoyen. Dans quelques jours, nous apporterons les preuves par 4 que le Ministre Bagoro est bel et bien membre du balai citoyen. Les OSC sont chèrement entretenues par l'aile militaire du gouvernement. Dans tout ça, que devient le Président de la transition Michel Kafando? M'ba Michel comme l'appellent beaucoup de burkinabé, a toujours été un faire-valoir pour Zida et sa compagnie. D'ailleurs il était leur candidat à la présidence de la transition. Pourtant, le retraité Kafando a un atout. Il est diplomate a la retraite et n'a jamais rêvé qu'à la fin de sa carrière, on viendrait le soulever dans son verger pour le placer a Kosyam. Donc à vue d'œil, il est un candidat qui pourrait ne pas avoir d'autres ambitions de bien accomplir sa mission et espérer avoir des funérailles nationales un sombre jour. Il a payé trop cher pour ça. Zida est plus que le seul maitre du gouvernement. En 9 mois de primature, il a battu le record de voyage luxueusement payés par l'État. Savez-vous combien coute un voyage en avion présidentiel ou en jet privé? Il semble, selon les trésoriers de l'État que c'est aux bas mots 100 millions et dépendant des distances et des destinations. Bref, il faut retenir ici que Zida a le gout du luxe et du gaspillage dans un pays qui peine à offrir un bon repas par jour à sa population. Que sont devenues ses déclarations populistes à la place de la révolution? Le pire de cette transition c'est le comportement des OSC. Veulent-elles remplacer les partis politiques ou sont-elles simplement des milices? Au regard de leurs comportements, il est très simple d'en déduire que beaucoup de ces OSC sont en réalités des marchands, des vandales et des escrocs. Ceux pourquoi, ceux pour quoi elles justifient officiellement leur création les importent peu.

Ce qui est primordial, c'est leur ventre, les 4x4 et assurer la délinquance financière dans les maquis, bars et boites de nuit. La Coordination des OSC avec toujours Hervé Kam à affirmer qu'il n'y aura pas de dissolution du gouvernement. Ce sont des déclarations défiantes et attentatoires aux prérogatives du Président de la transition. Sur quoi cette coordination se base pour faire de telles affirmations? Il est probable que ces responsables d'OSC pourraient même s'en prendre à la vie du Président de la transition si celui-ci venait à prendre une décision contraire. C'est très logiquement en droite ligne avec ce que Zida a dit : Je suis sur place. Michel Kafando aurait-il le droit de jouir ses prérogatives que lui accorde la république pour nommer et limoger qui il veut à la Primature? Certains ignorants ont même évoqué l'impossibilité de Michel Kafando, Président de la transition de limoger le PM Zida sans requérir l'accord unanime des signataires de la charte. Pourtant la charte de la transition est très claire. Les pouvoirs et prérogatives du Président de la transition sont ceux définis par la présente Charte et au Titre III de la Constitution du 2 juin 1991. Mais que dit le titre III de la constitution du 2 juin 1991? L'article 46 du titre III de la constitution du 2 juin 1991 dit ceci : Le Président du Faso nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions, soit sur la présentation par celui-ci de sa démission, soit de son propre chef dans l'intérêt supérieur de la Nation. Aujourd'hui, la nation est à la croisée des chemins. L'intérêt supérieur de cette nation est en danger. Le Président de la transition Michel Kafando peut bien et doit même limoger Zida et nommer qui il veut conformément à l'article 46 de notre constitution.

Le PM Zida a trop bâillonné le Président Kafando. Selon un journaliste bien introduit, Kafando a eu très chaud au téléphone avec Zida la semaine passée. De tous ces faits et comportements de bandits, on peut alors conclure que ces OSC milices et tubes digestifs ont pris en otage la république. Ces OSC toutes basées à Ouagadougou, sont-elles plus représentatives que celles de Bobo ou des autres villes? Dès lors, il faut appeler a la responsabilité du Président de la transition a qui la constitution a donné le droit et l'autorité de balayer celui et ceux qui menacent l'intérêt supérieur de la nation. Zida est en ce moment celui par qui nous vivons cette situation dangereuse pour la cohésion sociale et le respect de la transition. Le prétexte de 3 mois de transition restants est fallacieux pour laisser passer cette grossièreté qui pourrait avoir des conséquences plus que la mise à l'écart quelques individus. A notre avis, il faut que Michel Kafando s'assume en tant que seul Chef de l'État et au nom de cet intérêt supérieur de la nation en balayant ces obstacles au bon déroulement de la transition et au respect des échéances. Tout obstacle doit être balayé même à la veille du 11 octobre prochain. Enfin, il faut absolument et au plus vite qu'on statut sur le rôle et les limites des OSC dans la gouvernance politique du pays. Nous avons tous souhaité avoir un régime civil. L'armée nationale nous en donne l'occasion en demandant le rappel de tous les militaires du gouvernement. Que voulez-vous de plus? Nous devons soutenir l'armée à rentrer définitivement dans les casernes. C'est une question d'intérêt national et de bon sens.

Dieu bénisse le Burkina Faso!

Harouna Dabré (Lengha Fils)

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