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Il faut sauver la filière coton

| 24.12.2014
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Il faut sauver la filière coton
© © Photo : DR
Il faut sauver la filière coton
Monsieur Wanlé Gérard Coulibaly, dans un article paru le 18 décembre dernier sur le site bayiri.com intitulé « l'or blanc » une richesse à préserver, nous interpellait sur la nécessité de sauvegarder un patrimoine et un savoir-faire burkinabè à travers une brillante analyse.

Lire aussi : « L'or blanc », une richesse à préserver

Cette analyse appelle de notre part les commentaires suivants :

- L'actuelle crise au sein de l'UNPCB, même si elle peut avoir des fondements justes ne doit pas nous faire oublier que Monsieur François TRAORE a été décagnoté de la tête de cette structure en 2010 suite à ses velléités de modifications des textes et règlements de l'organisation afin de pouvoir se maintenir à la tête comme Président de l'UNPCB alors qu'il était en fin de mandat après une quinzaine d'années.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont les mêmes intentions et le même aveuglement qui auront valu au Président Blaise Compaoré sa déroute de fin octobre dernier avec l'insurrection populaire qui l'a chassé du pouvoir.

Ce sont des faits d'histoire qu'il ne faut pas occulter et donner un blanc-seing à toutes les allégations qui sont faites ces derniers temps. Monsieur François TRAORE est très mal placé pour donner des leçons à l'équipe actuelle de l'UNPCB car il a montré qu'il n'est pas du tout un démocrate et sa tentative actuelle relève de sa soif de pouvoir et de la revanche.

Pour ceux qui ne le croiraient pas, Interroger les vrais cotonculteurs et les acteurs de certaines organisations paysannes (CPF par exemple) et vous serez édifiez sur l'homme François, sur sa gestion de la chose publique et ses pratiques de direction de l'UNPCB.

S'il a des choses à reprocher à l'équipe dirigeante actuelle (et je sais qu'il peut bien y avoir des choses pas claires qui se soient passées) qu'il saisisse les structures de contrôles de l'institution ou qu'il se réfère aux autorités compétentes au lieu d'user de mensonges, de calomnies et subterfuges pour tenter de revenir à la tête d'une organisation qu'il a dirigée pendant 15 ans

- Pour en revenir à la filière coton dans son ensemble, un travail énorme de nettoyage doit être entrepris par les autorités de la transition à la SOFITEX. Cette société croule sous des dettes faramineuses tandis que certains de ses hauts cadres vivent dans l'opulence et même l'arrogance. C'est par dizaine que se comptent les biens immobiliers de certains cadres, leurs véhicules...

Il n'y a pas un seul cadre à la SOFITEX, sauf en dehors du DG, qui a plus de deux millions de FCFA /mois comme salaire. Alors comment font-ils pour amasser tous ces biens ?

Comment comprendre que des cadres de cette entreprise soient en même temps gérant ou propriétaire de société de transport et que ce soit leurs camions qui ramassent le coton. Ils deviennent les premiers concurrents des pauvres transporteurs privés dont c'est véritablement et seulement l'activité. Comment peut-on être juge et arbitre à la fois. Le Directeur Général et le Secrétaire Général le savent très bien, mais pourquoi ne font-ils rien ? Certainement parce qu'ils ont des choses à gagner dedans.

Des directeurs et des chefs de service de cette société sont des tenanciers de maquis et de bars dans la ville de Bobo-Dioulasso et ailleurs. Pourquoi des mesures internes ne sont-elles pas prises ? Quelle éducation donnent-ils aux jeunes de ce pays ? Et les gens qui n'avaient que ça comme activités et qui faisaient des prestations à la SOFITEX que deviennent-ils ? On sait très bien à qui reviennent depuis quelque temps les pauses cafés et autres prestations.

Je reconnais que des gens ont développé des compétences dans certains domaines et s'ils veulent se lancer dedans, c'est leur droit le plus absolu, seulement ils doivent quitter l'entreprise (démissionner) pour aller poursuivre leurs activités et contribuer comme il se doit aux recettes fiscales de notre Etat.

- La question de la gestion de la SOFITEX se pose avec acuité et il nécessaire de mettre en place les outils de gestion moderne afin que l'on retrouve l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Tous ces chefs de services avec le BAC ce n'est pas normal quand on sait le nombre de docteurs, d'ingénieurs, de maîtrisards... dont cette maison regorge. Les histoires de BAC +2 dans les instituts supérieurs bizarres doivent être scrutées à la loupe. Un plan de carrière juste, équitable et équilibré doit être élaboré et mis en place en particulier pour les agents de terrain qui triment à longueur de journée pour accompagner les producteurs à cultiver l'or blanc sans lequel SOFITEX n'est rien.

- Le problème des intrants doit faire l'objet d'un examen minutieux. Comment peut-on commander de l'engrais avec une société malienne quand on sait que la plus part des importations maliennes transitent par le port de Lomé et traversent de ce fait le Burkina-Faso. Economiquement parlant l'engrais vendu au Mali ne peut être concurrent à celui vendu au Burkina-Faso.

Il faut un nettoyage de fond pour permettre à la SOFITEX de tenir la place qui lui revient dans l'économie du pays. L'entreprise dispose de compétences, à l'interne, honnêtes, travailleurs et dynamiques et soucieux de l'intérêt général de la SOFITEX et qui sont capables de permettre à la société de rebondir. Il est impératif que les autorités de la transition se penchent sérieusement sur le cas de la SOFITEX afin de ne pas laisser ce fleuron de notre industrie mourir lentement.

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