Â
Nous nous efforçons de nous donner les moyens d'apprécier la bonne foi des démissionnaires et leur MPP. Jusque-là, nous constatons l'effusion du CDP vers le MPP.
Nous avons dès le début de cet éboulement du CDP, posez une condition pour apprécier la bonne foi des démissionnaires. Cette condition était que les démissionnaires du CDP doivent appuyer l'opposition à prendre le pouvoir en 2015. Cette condition tient sa légitimité des vœux populaires d'une alternance démocratique au Burkina Faso en 2015. Il se trouve que ces démissionnaires du CDP ont gouverné ce pays avec Blaise Compaoré durant ces 27 ans de règne. Qu'est-ce qu'ils peuvent encore apporter de nouveau si non que de favoriser la montée d'une autre génération, d'une autre espèce de burkinabé capables. Si jamais les démissionnaires du MPP prennent le pouvoir en 2015, ils s'en iront pour au moins 10 ans. In fine, les mêmes auraient donc passés 28 +10 = 38 ans de règne. Sont-ils les seuls burkinabè capables de diriger ce pays?
Pour ce faire, nous appelons à une profonde réflexion critique des burkinabé. Chacun de nous peut bien diriger ce pays. Nous sommes plus de 16 millions de burkinabé et tous présidentiables. Nous ne devons pas abandonner nos devenirs aux mêmes personnes durant plus de 30 ans.
Je répète et je persiste en disant que ce MPP ne m'inspire pas confiance. L'histoire des longs règnes a démontré que le peuple fini par exiger un procès populaire de ceux qui ont bafoué et dilapidé son patrimoine. Les exemples de l'Égypte, de la Libye, de la Tunisie, du Zaïre, de la Guinée, même de la Cote d'ivoire inspirent très bien ces démissionnaires du MPP. Le seul pays proche du Burkina qui a eu un long règne sans procès populaire, c'est bien le Togo. Mais vous savez très bien pourquoi. A la mort du Président Eyadema, les dignitaires de l'armée sentant venir cette menace ont vite fait d'imposer le fils pour préserver les intérêts et la dignité de la bande.
Au Burkina Faso, qu'on le veuille ou pas, il aura un procès de ce long règne de Blaise Compaoré et compagnie. Les crimes économiques et de sang ne seront pas pardonnés s'il n y a pas de procès digne de ce nom. En Afrique du Sud, avant de pardonner, il a fallu juger d'abord.
Notre lutte sera vaine et sans résultat si une autre génération de burkinabé de prend pas le pouvoir en 2015. Il ne faut pas confondre CHANGEMENT et ALTERNANCE. Les burkinabés ont besoin d'alternance et non de surplace.
A toutes les personnes qui nous appellent à accepter le MPP, nous leur disons que nous faisons notre de la théorie qui dit que seule la conviction détermine la position politique. Le MPP vous a convaincu mais nous, il devra encore nous convaincre bien plus que par ces méthodes populistes. Nous sommes profondément déterminés à ne nous laisser guider que par notre propre conviction.
Notre conviction actuelle est que le MPP doit absolument être derrière l'opposition dans toutes les batailles; pas au même niveau ni devant. Beaucoup d'entre nous sont nés trouvés soit un Rock, un Simon ou un Salif aux affaires à côté de Blaise Compaoré. Ils ont fait leur époque, ils ont tout prouvé et maintenant ils doivent rester derrière pour éclairer. On a parlé d'une patrimonialisation du pouvoir par un individu. Ce qui est vrai. Il faut aussi parler de la monopolisation du système par un groupe. Et ce groupe-là, il faut compter les membres fondateurs du MPP.
Mais il y a aussi un fait que les élections reprises en février 2014 a démontré. Nous avions fait une analyse qui a démontré que le CDP a régressé de 11,59% sur l'ensemble des territoires électoraux. En même temps, l'opposition dans sa globalité a performé de 7,73%. Mais au fonds de cette analyse, on peut apercevoir une faille dans l'opposition. Notre analyse a montré que l'Opposition doit revoir sa stratégie d'attaque en groupe. En effet, ces élections reprises ressemblaient à la bataille de Kirina comme le disait l'Évènement entre le CDP et le MPP. Mais en même temps, c'était aussi une épreuve pour tester la cohésion de l'Opposition. En effet, les perspectives de cette élection lui étaient très favorables. Mais au fonds, nous n'avons eu les effets attendus. Les partis d'opposition sont restés fidèles à leur division. Chacun voulait réaliser sa propre victoire. Pourtant c'était si simple d'appliquer ce qui a fait les victoires des récentes marches populaires. L'union fait la force et cela a été démontré depuis le début de ces marches de protestation à travers tout le pays. Il aurait fallu simplement tester les candidatures communes pour apprécier la perspective d'une candidature unique ou tout simplement pour mesurer jusqu'où leur cohésion pouvait les amener. Mais dommage. Résultat, des partis d'opposition qui avaient des conseillers au départ, se sont vu rayer de certaines communes à l'arrivée. Il s'agit de l'UPC à l'arrondissement 4, de l'UNIR / PS à Bagré pour ne citer que ces partis.
Il est donc impératif pour les partis d'opposition de se ressaisir avant 2015 car l'entêtement de chaque parti à réaliser son propre score va concourir à la perte de tous. Notez-le bien, les partis de l'opposition actuelle, pris individuellement auront des difficultés à s'affirmer très fort dans une présidentielle.
Il faut se dire la vérité cruellement. Aucun parti pris individuellement pour le moment ne fera le poids devant le TGV qui est le MPP. Nous ne parlons plus du CDP qui est devenu une allumette mouillée. Il faut une union sacrée des partis de l'opposition pour vaincre. Nous appelons donc les partis d'opposition à une stratégie de complémentarité pour mieux préparer 2015.
J'appelle de toutes mes prières, le peuple à la VIGILANCE!
Lengha Fils
Pour répondre à l'auteur, suivre ce lien Cliquer ICI
-----------------------------------------
NB : Bâyiri.com n'est pas responsable des points de vue des auteurs externes