N'est-ce pas qu'il a fallu le dénouement de la crise burkinabè, pour que certains comprennent que le symbole de la fierté est tout autre que la seule beauté ou la richesse d'un pays ?
Comme au temps de Thomas SANKARA, se réclamer aujourd'hui « Burkinabè » tend à devenir une interpellation au respect de sa personne... voire, « qu'en cas d'abus sur sa personne », il ne se laissera guère faire au point de perdre sa vie. Comme le dit la fin de l'hymne nationale, « La patrie ou la mort, nous vaincrons ».
Ici au Ghana, depuis la victoire du peuple burkinabè, il n'est pas rare de voir des Burkinabè arborer les t-shirts des Etalons dans les écoles et autres lieux de travail, comme si le Burkina Faso avait remporté une coupe du monde de football. Un sentiment de fierté retrouvé, dont la plupart des Burkinabè perdent les mots pour l'exprimer.
Selon certains Africains épris de liberté et de démocratie, être Burkinabé de nos jours est plus qu'une nationalité, d'autant plus que cela symbolise le refus de l'injustice, de la dictature et du non-respect de la constitution.
La face cachée de la CEDEAO dévoilée !
En empêchant les représentants de la CEDEAO de protéger les acteurs du coup d'Etat, les Burkinabè ont permis aux Africains de découvrir l'autre visage de ceux qui croient être à la hauteur des problèmes de nos Etats. Une lutte ferme, qui a obligé des présidents à sortir la tête basse au dénouement de la crise.
Si résoudre une crise signifie « Protéger le plus fort de peur qu'il n'abuse de sa force », le comportement de la CEDEAO laisse croire que toute force allant dans le sens de piétiner les plus faibles bénéficiera de leur caution.
Avec de pareils exemples, comment peut-on être étonné de constater l'incapacité de la CEDEAO, à résoudre certains problèmes qui ne souffrent que de manque de décisions ?
En prenant comme exemple la libre circulation des Hommes et des marchandises tant prônée par nos dirigeants, il suffit de voyager pour se rendre compte des tristes réalités que vivent les Africains au niveau de certaines frontières. Que dirons-nous de l'annulation des « insensées » cartes d'identité pour étrangers renouvelable chaque année, des visas et autres permis de résidence imposés aux enfants africains, sur qui ces mêmes dirigeants comptent pour unir l'Afrique? Comment peut-on s'attendre à ce que ces enfants se disent fiers d'être Africain, alors qu'ils ne peuvent même pas poser l'acte le plus simple, qui est de circuler ou de dormir tranquillement dans leur propre continent sans être dérangé ?
En tout cas, si le comportement des Burkinabè ne sert pas d'exemple à tous les Africains, jamais l'Afrique ne s'en sortira de ses misères. Croire en nos institutions est une chose... Mais croire à la capacité des dirigeants de nos institutions à résoudre nos problèmes en est une autre.
La liberté comme l'ont prouvé les Burkinabè, ne se demande pas. Elle se mérite aux coûts de sacrifices.
En se levant comme un seul Homme pour dire « ASSEZ », il n'y a pas de raison que l'on n'ait pas à nos côtés, des présidents comme Mahamadou Issoufou du Niger et Idriss Déby Itno du Tchad, pour nous soutenir, comme ils ont su briller de leur présence dans le dénouement de la crise burkinabé.
En attendant, “ L'esclave, qui n'est pas capable d'assumer sa révolte, ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur, s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître, qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère”. Dixit Thomas SANKARA.
Que Dieu bénisse l'Afrique.
Etalon / Accra