Dissolution du RSP : la métamorphose ou la versatilité du Premier ministre Zida ?

| 08.10.2015
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Le Premier ministre, Yacouba Issac Zida, a, au nom du président du Faso, présidé la cérémonie marquant la fin du désarmement de l’ex RSP. A l’occasion, il a souligné que « depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle » et que « le coup d’Etat du 17 septembre n’était que le couronnement d’un plan savamment préparé par le Gal Diendéré Gilbert et dont l’objectif était de mettre fin à la Transition et d’installer un régime de terreur ». Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Primature
Le Premier ministre, Yacouba Issac Zida, a, au nom du président du Faso, présidé la cérémonie marquant la fin du désarmement de l’ex RSP. A l’occasion, il a souligné que « depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle » et que « le coup d’Etat du 17 septembre n’était que le couronnement d’un plan savamment préparé par le Gal Diendéré Gilbert et dont l’objectif était de mettre fin à la Transition et d’installer un régime de terreur ». Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les Burkinabè ont vu à l’œuvre le Premier ministre Yacouba Isaac Zida le 06 octobre 2015 au cours de la cérémonie symbolique de désarmement de l’ex régiment de sécurité présidentielle (RSP). Comme au début de la transition, le chef du gouvernement est revenu au devant de la scène avec des déclarations fracassantes quitte à ce qu’il se contredise.


« Depuis sa création, le Régiment de Sécurité Présidentielle a été utilisé par le régime du président Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabé à une vie démocratique réelle. Au lieu de contribuer à la protection des populations, ce corps était devenu une menace permanente contre la marche radieuse du peuple burkinabè et un instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule qui, incapable d’apprendre les leçons de l’histoire de notre peuple, se condamne ainsi à répéter les erreurs d’un passé à jamais révolu dans la conscience collective des Burkinabè. Cette opposition aux aspirations du peuple burkinabè s’est poursuivie après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, avec l’intrusion à plusieurs reprises des militaires de l’ex RSP dans la vie politique du Burkina, contribuant ainsi à ébranler les fondements de la Transition ». Ainsi a parlé le Premier ministre Yacouba Isaac Zida ce 06 octobre 2015 à la place de la Nation au cours de la cérémonie symbolique de désarmement de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le discours du 12 juin devant le CNT

Depuis le retour à la transition avec le putsch manqué du 17 septembre, l’ancien N°02 de l’ex Régiment de sécurité présidentielle est en verve et tire à boulets rouges sur son corps d’origine. Des sorties qui sont en déphasage avec ce qu’il déclarait jusque là. Le 12 juin 2015 devant le Conseil national de transition, le chef du gouvernement au cours de son discours sur l’état de la nation affichait son refus de voir l’ex RSP dissous, « l’armée a besoin du RSP, le pays a besoin du RSP. Nous sommes entrain de travailler à lui donner une bonne place au sein de la nation. Mais dissoudre un régiment de cette façon comme le disait quelqu’un, si vous tuez votre chien parce qu’il n’aboie pas, c’est la chèvre du voisin qui va vous mordre. (...) Il y a 20 ans que je suis au RSP, je connais les capacités de ce régiment, je confirme que nous en avons besoin ».

Un autre discours le 13 décembre 2014

Autre son de cloche du lieutenant colonel Zida en décembre 2014. A la place de la nation le jour de la commémoration du 16è anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le Premier ministre qui était l’invité surprise du meeting du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politique avait déclaré sous les cris des manifestants « pour ce qui est du RSP j’ai déjà donné ma position. Vous voulez que je répète encore ? Le Régiment de sécurité présidentielle ne va plus assurer la sécurité du Président du Faso. Ses éléments vont être redéployés à d’autres missions telles que la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme ». Le Burkina attend toujours la justice pour les crimes de sang. La sortie médiatique du Premier ministre le 06 octobre est le nième discours. Il est temps de passer aux actes dans cette quête de justice.

Henry BOLI

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