De la mémoire des martyrs et des 625 blessés de la révolution du 30-31 et 2 novembre

| 11.05.2015
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1er Novembre 2014 - Manifestation des partis de l'opposition contre la prise de pouvoir par l'armée suite à la chute du régime de Blaise Compaoré. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © Photo : Sophie Garcia / AFP
1er Novembre 2014 - Manifestation des partis de l'opposition contre la prise de pouvoir par l'armée suite à la chute du régime de Blaise Compaoré. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Il faut avant de lire ces propositions, observer une minute de silence à la mémoire de ces illustres disparus. Quant aux blessés nous leur souhaitons un prompt rétablissement, et leur assurons de notre accompagnement pour que justice soit faite et un accompagnement à vie pour les ayants droits.

J'avais proposé depuis décembre 2014 qu'une prise en charge soit inscrite dans le budget de l'État chaque année, et ce pour au moins 50 ans pour ces illustres burkinabés rentrés dans l'histoire par la grande porte. Sur ce; calcul à l'appui j'ai proposé qu'une somme de 100 à 150 millions soit inscrite sur une ligne budgétaire et que soit versée chaque mois la modique somme de 200.000fcfa par martyr soit multiplié par 33 X12 cela donne 79.200.000fcfa et le reliquat soit 100-79.2 ou 150-79.2 restant seront alloué aussi aux blessés selon la gravité des blessures (handicap physique ou mental à vie). Bref ce ne sont que des propositions qui peuvent être revues à la hausse ou à la baisse, mais somme toutes, je pense raisonnable, cohérent et soutenable les sommes modiques proposées. C'est une exigence et un devoir de soutien de l'État envers ces illustres personnes. Je trouve ridicule et indécent qu'on fasse des journées de solidarités pour mendier l'argent des citoyens pour aider les ayants droits de ces Burkinabès exceptionnels qui ont payé de leur vie pour redorer le blason burkinabè. C'est tout comme si l'État est incapable de s'assumer et de reconnaitre le prix payé par ces martyrs. Donc il faut une reconnaissance instituée et pérenne pour supporter les familles directement éplorées et toute la nation indirectement éplorée. Nous devrions éviter les actions d'éclat, en envoyant parfois le ministre de la solidarité saluer les familles et leur donner des enveloppes de 200.000fcfa, je trouve déplorable cette façon de faire. Des gens sont morts en libérant un peuple tout entier et l'État est incapable de prendre en charge les ayants droits!!!!

Aux familles éplorées, nous leur prions d'accepter cette contribution, ce soutien de l'État qui est juste pour les épauler à gérer le quotidien (se nourrir, payer la scolarité des enfants devenus orphelins, ou apporter un peu de contribution aux familles dont les enfants apportaient....). Très loin de ce que chaque martyr pouvait avoir par mois, cette somme doit être vue comme un devoir de mémoire et d'accompagnement de la nation toute entière (parce que les recettes qui contribuent à ce devoir du peuple est issu des impôts payés par tout le monde). Que leurs âmes se reposent en paix et que le paradis soit leur demeure.

De la vision à avoir de la Communauté internationale

Pour aborder ce sujet, on est obligé d'être plus large que le cadre stricto-sensu du Burkina. Sékou Touré disait que : je préfère la pauvreté dans la dignité, que l'opulence dans l'esclavage. De même, Thomas Sankara, Frantz Fanon, Amilcar Cabral, les Kwame Krumah, Mohammad kaddafi, les Patrice lumumba....ont travaillé à conscientiser l'Afrique en démontrant la force qu'elle avait à s'unir et à être soucieux du devenir des populations, de la masse.... Mais à côté il y a eu des valets locaux comme Senghor, Houphouët.... qui ont permis le tentacule colonial de se perpétuer et d'empêcher l'Afrique de s'assumer.

Mais au-delà de ce triste constat, il faut voir aussi la réalité en face et savoir que 90% de notre retard de développement nous est imputable, arrêtons de trop accuser le colon. Quelques exemples foisonnent, ce n'est pas le colon qui a dit de prendre l'argent du PDDEB et de construire des écoles qui vont s'effondrer 1an après, de construire des routes qui vont s'effondrer 1 année après. Pour preuve les infrastructures construites par les colons ont fait plus de 50 ans, dans certaines localités du Burkina, on trouve des écoles construites en 1950-1960 et qui tiennent toujours debout. Nen parlons des routes et des ponts comme le pont Faidherbe à Dakar ou celui reliant les deux rives du fleuve de Saint-Louis toujours au Sénégal; sans parler des bâtiments coloniaux comme les buildings lamizana chez nous; le premier ministère.... Au Gabon aucun investissement majeur n'a été fait depuis les indépendances au point qu'il n y a pas de routes pour joindre les villes moyennes..... La corruption, l'enrichissement illicite, les détournements.... qui sont faits au détriment du cout réel des investissements, portant ainsi un coup à leur qualité ne relèvent pas de l'occident. Les occidents n'ont rien à voir quand un fonctionnaire africain issu d'une famille pauvre, qui 5ans après son entrée dans la fonction publique a construit une ou 2 villas, circulent avec beaucoup de voitures...et que dire encore? Les africains doivent accepter de s'assumer et de cesser d'accuser les autres. Même si nous partons très loin dans le caractère traitre des africains, c'est aussi déplorable, un vietnamien ne fait pas du mal à un autre vietnamien pour le bénéfice d'un américain ou d'un français. Un français ne fera pas du mal à un autre français pour le compte d'un burkinabè ou d'un africain (on a vu comme les médecins français ont été libérés manu militari dans l'affaire de l'arche de zoé....).

Air Afrique a été terrassé par les africains. A Abidjan tous ceux qui travaillaient au siège se permettaient de faire voyager toute leur famille gratuitement, parfois même leur maitresse! Quelle pagaille!!! S'il arrivait que l'enfant de Harper, d'Obama ou Hollande doit prendre un avion, il devra payer comme monsieur tout le monde.

Ceci m'emmène à penser que si depuis les indépendances; nous en AOF (Afrique occidentale française) nous avons toujours le CFA comme monnaie et que toute la gestion de notre politique monétaire est faite à Paris, cela a une raison forte. La monnaie est l'âme de l'économie, si sa gestion tombe dans la main des rentiers ( corrompus) tapis dans nos institutions monétaires, nous attraperons nos têtes pour pleurer, car ils risquent d'imprimer les billets pour envoyer leurs enfants en vacance partout dans le monde et au finish on aura des papiers de cahiers que de la monnaie, et on ne pourra rien importer tellement notre monnaie est sans valeur. Voilà ce que je pense être l'une des motivations à ce que notre compte d'opération soit géré toujours par la France. Certes la France gagne naturellement dans ce lien ombilical, mais tout est de notre faute. On pourrait même remercier la France de toujours sauvegarder cette valeur de notre monnaie. Et de plus si la France dit tenez votre monnaie, faites en ce que vous voulez, j'ai bien peur que des mésententes ne naissent et que chaque Etat veuille créer sa propre monnaie, tellement nous sommes mesquins et égoïstes entre nous africains et parfois nous ne pouvons même pas mettre de côté les petites querelles et avoir de grandes visions.

Pour terminer je lance un appel à la nouvelle génération africaine, composée d'Africains conscients, honnêtes.... ayant des idées unionistes, et résolument intègres à se lever pour faire changer les comportements et à tous les niveaux. Les parents doivent bien éduquer les enfants; et comment bien éduquer les enfants? Leur donner une éducation de fierté c'est à dire avoir tout dignement par la force du travail honnête, leur inculquer la combativité, la hargne, l'honnêteté, la simplicité et l'humilité. Il vaut mieux avoir un enfant bien éduqué que de construire chaque villa au nom de chaque enfant avec des comptes bancaires fournis parfois d'argent volé; l'argent de la honte. Certes l'idéal serait de construire cela dignement et aussi avoir des enfants fiers et travailleurs. Le travail d'éducation basique est sine qua non pour ce changement de mentalité et de comportement que nous voulons une réalité dans les prochaines années. Et c'est en ça la jeunesse Burkinabé extenso le peuple burkinabè est regardé comme une référence pour cette nouvelle marche qui s'impose a l'Afrique si elle veut se développer. Pour davantage de prise de consciences je vous invite à suivre certains débats sur Afrique media, Africable, Africa 24....

Abdoulaye Derra
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