Appel à mettre fin à l’impunité et Justice pour tous/tes nos Martyr/es

| 04.11.2014
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Appel à mettre fin à l’impunité et Justice pour tous/tes nos Martyr/es
© DR / Autre Presse
Appel à mettre fin à l’impunité et Justice pour tous/tes nos Martyr/es
Après 27 ans de pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré, marqués par les assassinats, les crimes économiques, la corruption, la délation, la dégradation des mœurs, le vaillant peuple du Burkina Faso s'est mis debout le 30 octobre pour dire non et a chassé le dictateur qui se disait homme fort. Je salue la jeunesse courageuse et le peuple qui ce jour 30 octobre 2014 ont écrit de manière indélébile une page glorieuse de notre histoire. Ceci nous rappelle que seul le peuple est fort. Le peuple s'est mis debout, Blaise Compaoré a tremblé et est tombé.


Le 31 octobre, jour de la démission du dictateur et sanguinaire Blaise Compaoré, est un jour de grande joie pour toutes les personnes endeuillées qui ont souffert du joug de Compaoré pendant ces 27 ans. Je rends hommage à celles et ceux qui sont tombé/es sur le champ d'honneur.

Les militaires qui ont collaboré avec Blaise Compaoré et l'ont laissé quitté le pays tranquillement sans être inquiété doivent répondre de leur acte. Le peuple allait leur être reconnaissant s'ils l'avaient arrêté et remis au peuple afin qu'il réponde de ses actes. Leur comportement a fait qu'ils ne méritent plus la confiance de notre peuple.

Je souhaite une transition civile et que toute personne ayant collaboré avec Blaise Compaoré jusqu'au 30 octobre 2014, jour du soulèvement populaire de notre peuple, soit exclue du gouvernement de la transition.

La jeunesse qui a été laissée pour compte par le régime Compaoré, c'est-à-dire cette jeunesse combattante et progressiste qui nous a libérés doit être la priorité de tout gouvernement futur. L'investissement dans les écoles, lycées, collèges et universités doit être la priorité. Les bourses d'étude ne doivent plus être le privilège des enfants des nantis. Elles doivent être attribuées sur la base du mérite. En outre, le gouvernement de transition et les futurs gouvernements qui suivront doivent nécessairement résoudre le sérieux problème du chômage des jeunes. Cela ne peut se faire que grâce à une politique volontariste d'investissement dans l'éducation, la recherche, la santé, le social, la création d'emplois, la promotion des PME locales, la protection de l'industrie nationale et la défense du marché national. Ça signifie que le gouvernement de transition et ceux qui suivront doivent refuser le diktat du FMI et de la Banque Mondiale et rejeter radicalement les politiques néo-libérales que nous imposent ces institutions et les pays occidentaux.

J'exige la vérité et la justice sur tous les crimes de sang perpétrés par le régime Compaoré et ses acolytes! Dans ce sens, tous les dossiers pendants à la justice doivent être rouverts. Je pense notamment aux assassinats de Thomas Sankara et compagnons, Norbert Zongo et compagnons, Dabo Boukari, Oumarou Clément Ouédraogo, Salif Nébié et bien d'autres.

Toutes les familles des martyr/es assassinés par Compaoré et ses complices doivent s'unir et former un Collectif d'avocates et d'avocats qui doivent immédiatement engager des procédures judiciaires pénales et civiles contre ces criminels et les traquer partout où ils seront.

Dans ce sens, j'exige et j'en appelle aux familles endeuillées d'exiger du futur gouvernement de transition la mise sur pied d'une Commission d'Enquête Indépendante et Souveraine sur ces Crimes et dont les travaux ne devront pas être limités dans le temps. En outre, aucune loi d'immunité ou d'amnistie ne pourront enfreindre la compétence de cette commission d'enquête, et ses conclusions devront être entièrement accessibles aux familles endeuillées et auront valeur de pièces à conviction pouvant être utilisées devant les tribunaux et autres juridictions compétentes auxquelles celles-ci pourraient s'adresser pour obtenir justice et réparations pour les crimes commis contre les leurs.

J'exige la vérité et la justice sur tous les crimes économiques dont Compaoré et son entourage se sont rendus coupables aux dépens du peuple Burkinabé. Dans ce sens, tous les biens mal acquis par la corruption, la fraude, l'impunité et les détournements de fonds doivent être restitués au peuple. Ainsi par exemple, la clinique Suka, qui jadis appartenait à l'État et sur laquelle Chantal Compaoré a fait main-basse, doit revenir à l'État; il en est de même pour l'hôpital Blaise Compaoré qui doit être débaptisé. De la même manière, la société AZIMMO et toutes les entreprises appartenant à Alizèta Gando, à Blaise Compaoré, à François Compaoré et à tous les collaborateurs des Compaoré doivent revenir à l'État burkinabé.

Un audit doit être fait dans tous les ministères, les sociétés d'état, les mairies. Les multiples dossiers de corruption, de trafic d'influence et de détournement de fonds qui dormaient dans les tiroirs de l'inspection d'état et de la cour des comptes doivent être ressortis afin qu'on mette fin pour toujours à l'impunité.

A l'étranger, j'appelle nos compatriotes de la diaspora, en Afrique, en Europe, au Canada et aux États-Unis à commencer à recenser les maisons, entreprises et autres biens appartenant aux dignitaires du régime Compaoré afin qu'une demande officielle de restitution soit déposée auprès de chaque pays. Dans ce sens, je demande la collaboration de ces pays afin que tous les biens mal acquis et placés à l'extérieur soient restitués au peuple Burkinabé.

Enfin, selon les nouvelles, Blaise Compaoré et son frère, François Compaoré se sont refugiés respectivement en Côte d'Ivoire et au Benin. Nous demandons à nos sœurs et frères combattants de la liberté et de la démocratie de ces pays, d'exiger le départ de ces criminels de leur territoire.

Toutes et tous uni/es pour la victoire finale et la fin de l'impunité dans notre cher pays, le Burkina Faso.

La lutte continue. Quoi qu'il advienne, Nous vaincrons!


Christine Paré
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4 novembre 2014.

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