Mais l'appareil mathématique abstrait qui a été conçu ne permet pas de saisir des réalités beaucoup trop complexes pour être mises en équations.
De nombreux "prix Nobel d'économie" devenus très influents, ont produit des théories prenant pour axiome la rationalité d'un "homo economicus" virtuel, rationnel et impersonnel, d'un marché censé censés s'autoréguler automatiquement, sans besoin du moindre contrôle externe, d'un spéculateur financier qui ne ferait que corriger les imperfections du marché et qui "serait donc particulièrement utile au bon fonctionnement des marchés".
Or, le marché et les marchés sont des lieux des passions, des émotions, des luttes pour l'appropriation des richesses, et donc de l'imprévu et de l'imprévisible. Ils ne peuvent donc se mettre en modèle mathématique, sous peine d'arriver aux aberrations dont la plus éclatante est la soumission de notre monde à l'ordre marchant.
Les mathématiques sont bien utile à l'économie mais la domination de l'abstraction mathématique a légitimé l'approche néolibérale et vidé de son riche contenu l'enseignement de l'économie politique depuis une vingtaine d'année.
Dans le même temps la multiplication des diplômes de « gestion des affaires » par des écoles spécialisées (genre HEC) et à travers le MBA d'origine anglo-saxonne (Master Business Administration) a donné naissance à cette armée de "cadres" à qui on a fait croire que le seul critère du succès professionnel qui vaille, c'est de générer des profits à tout prix.
Dans le même temps, toujours, le nombre d'étudiants en sciences humaines est réduit drastiquement et les diplômés dans ces disciplines ont de plus en plus plus de mal à trouver un emploi. Lorsqu'ils en trouvent, il est peu rémunérateur.
La financiarisation de l'économie, est devenu ainsi, LE STADE SUPRÊME d'un système économique capitaliste sénile !
Dr. CHERIF SALIF SY
Economiste, Chercheur
Ancien Conseiller Technique du PR du Sénégal
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