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Accusation du Gouvernement de la Transition : A quoi jouent Diendéré et Djibrill ?

| 29.09.2015
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Accusation du Gouvernement de la Transition : A quoi jouent Diendéré et Djibrill ?
© DR / Autre Presse
Accusation du Gouvernement de la Transition : A quoi jouent Diendéré et Djibrill ?
L’accusation du gouvernement de la transition du Burkina envers les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé est très grave : clairement, ils sont indexés d’intelligence avec l’ennemi extérieur pour déstabiliser le pays.


Tout est parti du blocage du désarmement des éléments du RSP, intervenu le dimanche 27 septembre dernier. En effet, après le coup d’Etat manqué du général Gilbert Diendéré perpétré le 17 septembre, un accord à l’arraché avait été obtenu, dans la nuit du 22 au 23 septembre au palais du Mogho Naaba, chef des Mossi, et personnalité morale de référence. Par ce modus vivendi paraphé devant cette autorité coutumière, le RSP et l’armée loyaliste s’engageaient au confinement du RSP au camp Naaba Koom, au désarmement et à l’inventaire des armes et au retrait de l’armée loyaliste à 50 km de Ouagadougou. Le désarmement a bien débuté le 26 septembre, pour faire finalement long feu, puisque le lendemain, il était en panne, car le «personnel des forces armées nationales chargé de l’enlèvement des armes» a été pris en otage par des éléments du RSP et les armes bloquées.

Du côté du RSP, les raisons de ce blocage sont simples :

  • il n’y a pas d’assurance sécuritaire, concernant ses membres et leurs familles ;
  • le pouvoir de la transition n’a pas compétence à dissoudre le RSP.

Officieusement, on ajoute que certaines armes n’appartiendraient pas au Burkina Faso, mais plutôt au RSP.

D’emblée, ce retournement de camouflage du RSP est incompréhensible, puisque le chef des putschistes, patron de ce corps d’élite, après son putsch raté, a battu sa coulpe en mondovision, et l’on s’attendait à ce que le processus d’un retour à la paix se déroule normalement.

Mais voilà qu’avec cet arrêt du transfert des armes, c’est quasiment un retour à la case départ, puisqu’il intervient au lendemain de la dissolution de ce corps par le conseil des ministres.

On aurait mis tous ces incidents de parcours sur le compte d’un régiment, qui négocie pied à pied son avenir, voire sa survie, mais lorsqu’on apprend des autorités que le chef du putsch, le général Diendéré serait de mèche avec un autre général de gendarmerie, lui là, Djibrill Bassolé (hors du Burkina) pour recruter «des forces étrangères et des groupes djihadistes» pour des desseins funestes, autrement dit, pour conquérir le pouvoir, au prix d’une éventuelle guerre, on reste éboubé et circonspect. C’est vrai qu’un gouvernement boit à bonne source, à ses RG, ses barbouzes, et possède souvent des infos de niveau A. Mais, cette accusation en l’endroit de ces 2 généraux nommés par l’ex-président Blaise Compaoré, est trop sensible, car sans en apporter la preuve, le gouvernement jette ses deux officiers supérieurs en pâture, quand bien même Diendéré, en commettent le putsch, avait quasiment les Burkinabè sur le dos.

Accoler une telle accusation à Diendéré et Djibrill, c’est les accabler de l’infamante sceau d’apatridie.

En attendant que le gouvernement apporte les preuves de ce qu’il avance, si d’aventure, c’était vrai, on se demande alors à quoi jouent ces deux généraux ? Pour le pouvoir ? Pour se venger d’avoir échoué au coup d’Etat, l’autre d’avoir été écarté par le Conseil constitutionnel dans sa course à la présidentielle ?

Quoiqu’il en soit, lorsqu’un pays glisse dans cette situation où l’info côtoie l’intox, lorsqu’un pays a mal à sa transition, et qu’on conjecture sur son avenir à court et moyen terme, pour tout dire, lorsque la communication étatique est parasitée par une Tour de Babel, et que les tracts, confrères putatifs prennent le pas sur les médias ordinaires, c’est que l’heure est grave, et que le pays glisse vers un ravin.

Le Burkina Faso est, de nos jours, à la croisée des chemins avec, d’un côté des putschistes (ou ce qui en reste, puisque certains du RSP ont pu quitter le camp Naaba Koom) de l’autre l’armée régulière et la majorité des Burkinabè, et au milieu, le pouvoir suprême, car c’est de cela qu’il s’agit.

Qui pour bénéficier de cette dévolution du pouvoir ? Qui pour succéder à Blaise ? Les calculs machiavéliques foisonnent et même dans ce Burkina de savane, beaucoup essayent d’avancer masqués, pour le malheur de tout le pays. A commencer par la psychose qui était à couper au couteau hier à Ouaga .

La Rédaction

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