Selon la liste publiée samedi, les 8 candidatures invalidées sont : Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana, Didier Ratsiraka, RAFALIMANANA Ny Rado, KOLO Christophe Rolland Roger, JULES ETIENNE Rolland, RASOLOVOAHANGY Roseline Emma et RAKOTOMALALA Marcel Fleury. Un des candidats a retiré sa candidature (Dolin Rakotoarisoa).
Concernant l'invalidation de la candidature du président de la transition, Andry Rajoelina , la CES a pris en compte la requête de certains candidats qui estimaient que « le dépôt de la candidature de sieur RAJOELINA Andry Nirina le 03 mai 2013 est entré en violation de l'article 6 du décret n°2013-154 du 12 mars 2013 fixant la clôture du dépôt de candidature le 28 avril 2013 à 17 heures ».
Pour sa défense, Andry Rajoelina a expliqué que « le retard constaté a été dû à un cas de force majeure résultant de l'impossibilité de déposer en personne certaines pièces du dossier, lui-même ayant été en mission officielle à l'extérieur du territoire national » - il était en déplacement à Dar-es-Salam pour y rencontrer Jakaya Kikwete, Président en exercice de la Troïka de la Sadc.
Mais visiblement, la CES n'a pas accepté l'explication en invalidant la candidature du numéro un de la transition.
Concernant la candidature de Lalao Ravalomanana, la CES a pris en considération la requête selon laquelle elle ne remplit pas la condition légalement prescrite relative à l'obligation de résider physiquement sur le territoire national depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt de candidature.
L'ancienne Première Dame, dans ses mémoires de défense, a répliqué « en premier lieu, la nécessité de respecter l'autorité de la chose jugée de la décision n°01-CES/D du 03 mai 2013 et, en deuxième lieu, que son absence du territoire national est due à des obstacles de droit et de fait constituant un cas de force majeure ».
Mais sur ce cas aussi, la CES a rejeté la candidature de l'épouse de l'ancien Chef d'Etat Marc Ravalomanana.
Dans son mémoire en défense, le candidat Didier Ratsiraka a également expliqué que la requête selon laquelle il n'est pas présent physiquement à Madagascar six mois avant l'élection n'a pas sa raison d'être.
Selon lui, il « a été empêché de rentrer au pays par une décision arbitraire de l'Administration constituant un cas de force majeure et qu'il a toujours résidé à Madagascar ».
Mais dans ce cas aussi, le CES a estimé que l'ancien Chef d'Etat n'a pas respecté les dispositions du Code Electoral et a décidé de rejeter sa candidature.
Enfin concernant le cas des candidats RAFALIMANANA Ny Rado, KOLO Christophe Rolland Roger, JULES ETIENNE Rolland, RAKOTOMALALA Marcel Fleury et de dame RASOLOVOAHANGY Roseline Emma, la CES a également décidé de rejeter leur candidature « pour anomalie de la décision dans l'application de la loi et pour fausse information résultant des pièces du dossier ».
Par contre la Cour a maintenu la candidature de l'ancien Premier ministre Camille Vital.
Pour Julien Razafimanazato, dont la candidature a été également validée par la CES, cette décision est porteuse d'espoir en ce temps où « le peuple malgache aspire plus que jamais à la tenue des élections censées sortir le pays de la crise ». Néanmoins, il a exprimé son inquiétude en redoutant des manœuvres qui pourraient encore prolonger la période transitoire notamment de la part des personnalités dont la candidature a été rejetée.
« Quoi qu'il en soit, la CES a pris une décision importante qui devra mener le pays vers le retour à l'ordre constitutionnel » a-t-il soutenu.
Du côté des mouvances Rajoelina et Ravalomanana dont les candidats n'ont pas été autorisés à participer à la course à la magistrature suprême, on dénonce les pressions internationales et notamment l'ingérence de la communauté internationale dans une affaire purement interne.
Des sources auprès de ces camps politiques annoncent déjà que ceux-ci prendront des mesures pour défendre la légitimité de leur candidat de se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.
En ce qui concerne le calendrier électoral, elle reste suspendue à la Commission Electorale de la Transition qui doit normalement rendra sa décision après le 20 août prochain.