"Les travaux pour la construction d'une barrière a commencé il y a une vingtaine de jours", a déclaré à l'AFP le président de l'Association Rif des droits de l'homme (ARDH), Chakib Khyari, confirmant une information de presse.
"Selon les éléments que notre association a pu recueillir, ces barrières seront hautes de cinq mètres (...) et seront surmontées de lames", a avancé ce responsable associatif, basé à Nador, près de Melilla. Contactées par l'AFP, les autorités marocaines n'ont pas voulu commenter.
Un responsable local de l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendant), Adil Akid, a pour sa part confirmé "la construction de tranchées" côté marocain. "Nous avons reçu des informations selon lesquelles des barrières équipées de lames y seront érigées mais nous ne pouvons confirmer pour l'instant", a-t-il ajouté.
Melilla et l'autre enclave espagnole de Ceuta, sur la côte nord du Maroc, constituent les seules frontières terrestres entre le continent africain et l'Europe.
La pression migratoire y a redoublé depuis le début de l'année, notamment à Melilla, qui compte déjà un triple grillage haut de sept mètres. Cette barrière a récemment été rehaussée, démarche dénoncée par des ONG, des migrants subissant parfois de profondes blessures en tentant de l'escalader.
D'après des chiffres officiels espagnols, le nombre d'immigrés clandestins parvenus à entrer dans les deux enclaves a augmenté de près de 50% en 2013.
Le mois dernier, le centre d'accueil gouvernemental de Melilla hébergeait ainsi quelque 1.800 personnes, pour seulement 480 places. L'Espagne, tout comme les autorités des deux enclaves, ont lancé de récents appels à l'Union européenne pour obtenir une aide renforcée dans sa lutte contre l'immigration clandestine.