Libye: le retour des vieux démons

| 16.04.2014
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Libye: le retour des vieux démons
© DR / Autre Presse
Libye: le retour des vieux démons
Décidemment la Libye de l'après-Kadhafi n'est pas prête de sortir de la profonde crise dans laquelle elle est plongée depuis la disparition du guide de la grande Jamahiriya. Après la démission de son Premier ministre, voilà que le centre de Tripoli a été transformé en un véritable "far west" avec l'enlèvement de l'ambassadeur de Jordanie ce mardi 15 avril. Une scène que l'on attribue aux djihadistes libyens dont certains membres croupissent dans les prisons jordaniennes depuis plusieurs années.

Il s'agirait d'un règlement de compte et d'un chantage qui s'embarrassent très peu des règles élémentaires de la diplomatie. Normal, dans un Etat qui a perdu la tête, chacun en fait à sa tête. Le plus dur, c'est lorsque ces groupes armés sans foi ni loi peuvent tout se permettre en toute impunité. Aujourd'hui, c'est l'ambassadeur jordanien qui est victime de la vacuité de l'autorité et de la sécurité. Mais demain, ça peut être le tour d'un autre diplomate. Et pourquoi pas d'honnêtes citoyens d'un pays considéré comme ayant des comptes à rendre aux djihadistes.

La situation est donc suffisamment préoccupante pour laisser l'opinion publique internationale indifférente. Il faut aider la Libye à retrouver sa place et à s'enraciner dans le concert des nations modernes, respectueuses des droits de l'homme et soucieuses d'un règlement non-violent des conflits entre les différents groupes et couches qui la composent. Car le retour des vieux démons auquel on assiste en ce moment ne profite à personne en fin de compte.

par Bark Biiga

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