Le chef des musulmans du Nigeria organise dimanche une journée de prières contre Boko Haram

| 23.05.2014
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Le chef des musulmans du Nigeria organise dimanche une journée de prières contre Boko Haram
© DR / Autre Presse
Le chef des musulmans du Nigeria organise dimanche une journée de prières contre Boko Haram
Le sultan de Sokoto, chef des musulmans du Nigeria a annoncé vendredi l'organisation d'une journée nationale de prières dimanche dans la capitale fédérale Abuja pour lutter contre l'insurrection armée du groupe Boko Haram.

Muhammad Sa'ad Abubakar III, a invité les principaux chefs musulmans à venir prier dans la mosquée d'Abuja.

Il a aussi appelé tous les gouverneurs musulmans du Nigeria, le vice-président Namadi Sambo et les chefs traditionnels à participer aux prières.

Ces prières musulmanes nationales pour la paix et la sécurité au Nigeria ont pour objectif d'aider le pays à vaincre les questions de sécurité auxquelles il est confronté, selon un texte publié dans plusieurs journaux nationaux.

Cet appel suit une lettre ouverte adressée au sultan de Sokoto par Shehu Sani,éminent défenseur des droits de l'Homme dans le Nord et un écrivain qui a déjà participé à plusieurs efforts pour mettre fin à cinq ans d'insurrection de Boko Haram, notamment à travers le dialogue.

M. Sani écrivait que les religieux devaient faire davantage pour aider au sauvetage des plus de 200 écolières prises en otage pas Boko Haram, dont l'enlèvement le 14 juillet de leur école de Chibok , dans le nord-est, avait soulevé la condamnation internationale.

Les religieux musulmans, surtout ceux du Nord, devraient faire plus que des prières et devraient aller plus loin pour contacter les insurgés afin de récupérer à l'amiable ces jeunes filles par des moyens qui garantissent leur sauvegarde, a écrit M. Sani cette semaine.

Les filles de Chibok ont des fusils braqués sur leurs têtes et les mains enchaînées, et nous avons une épée suspendue au-dessus de nos têtes face à la postérité, ajoutait-il.

Dans une interview à l'AFP vendredi à Maiduguri, la place-forte historique de Boko Haram, une source haut placée au sein de la sécurité a déclaré que le silence des principaux responsables musulmans, tel que le sultan Muhammad, avait freiné l'effort de lutte contre l'insurrection.

Un facteur qui a gêné la défaite de Boko Haram est que l'élite musulmane, notamment les religieux et chefs traditionnels, n'ont pas fait front commun pour lutter contre les insurgés, a-t-il affirmé.

Ils n'ont pas parlé assez fort contre Boko Haram, a ajouté la source, qui a souhaité l'anonymat.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a placé jeudi le groupe islamiste armé Boko Haram sur la liste noire des organisations terroristes soumises à des sanctions en raison de leurs liens avec Al-Qaïda, suivant des sanctions similaires du Nigeria, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.

Boko Haram a plusieurs fois menacé les anciens royaumes musulmans du nord, dont le sultan de Sokoto, l'émir de Kano et le cheik de l'Etat de Borno, forteresse des insurgés.

Des personnes de l'entourage des religieux de Kano et de Borno ont été frappés par des attaques meurtrières du groupe armé.

Boko Haram accuse ces chefs de trahir l'islam en faisant allégeance au gouvernement civil du Nigeria.

Des analystes émettent des doutes sur la capacité des religieux à mettre fin à la violence du groupe islamiste qui a fait déjà plus de 2.000 morts depuis le début de l'année.

La source de sécurité interrogée a estimé que le sultan et ses alliés auraient dû lancer un message clair contre les membres de Boko Haram, disant qu'ils ne représentaient pas les intérêts des musulmans.

Si les religieux musulmans du Nord avaient été mobilisés par le sultan pour lutter intellectuellement contre Boko Haram, ils auraient pu mettre en évidence le vide et la folie de l'idéologie des insurgés, a-t-il ajouté.

Boko Haram dit combattre pour imposer un Etat islamique dans le nord du Nigeria.

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