Niger: la résidence du président du Parlement, alors absent, visée par des tirs

| 17.02.2014
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Le président de l'Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou
© DR / Autre Presse
Le président de l'Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou
NIAMEY - La résidence à Niamey du président du Parlement nigérien Hama Amadou (opposition) a été visée dans la nuit de dimanche à lundi par des tirs d'armes à feu, qui n'ont pas fait de victimes, a annoncé son parti.

Un des tirs a été fait avec une précision inquiétante: la balle a atterri à moins de deux mètres du lit de (sa) chambre à coucher, a raconté Soumana Sanda, un des responsables du Mouvement démocratique nigérien (Moden), que dirige Hama Amadou.

Hama Amadou n'était pas à son domicile. Il avait quitté Niamey samedi pour participer à une réunion de parlementaires en Iran, ce qu'avait annoncé la télévision publique.

Une balle a perforé le toit de la résidence, alors qu'un autre projectile a troué le plafond de la chambre d'une domestique, a fait savoir la direction générale de la police, ajoutant qu'une balle de calibre 7/65 avait été retrouvée sur les lieux.

Des images diffusées lundi soir par plusieurs télévisions locales montrent distinctement ces deux impacts.

Une enquête, ouverte au parquet de Niamey, suit son cours, poursuit la police dans un communiqué lu lundi soir la télévision publique.

Les tirs ont été entendus à sa résidence autour de minuit (23H00 GMT), a indiqué Soumana Sanda, entouré de plusieurs responsables du Moden et qui s'exprimait lundi matin devant la résidence de M. Amadou à Yantala, un quartier populaire de Niamey.

Hama Amadou avait fait cas samedi lors d'un meeting dans la périphérie de Niamey, d'un projet d'attentat à sa vie, sans préciser les noms des potentiels commanditaires, a constaté l'AFP.

Le climat politique est très tendu au Niger depuis août 2013 et le départ de la coalition présidentielle d'Hama Amadou, actuel président du Parlement, qui était alors le principal allié du chef de l'Etat, avant de rejoindre l'opposition.

Agé de 64 ans, cet ancien Premier ministre (1999-2007) de l'ex-président Mamadou Tandja, renversé en 2010 par l'armée, a connu la disgrâce en 2008, quand il a été incarcéré pour détournement présumé de fonds. Il a bénéficié de la liberté provisoire en 2009, puis d'une ordonnance de non-lieu en 2012.

Selon ses partisans, M. Amadou, qui devrait perdre son poste de président de l'assemblée lors de la prochaine session parlementaire, en mars, sera l'un de ses principaux concurrents de l'actuel président Mahamadou Issoufou à l'élection de 2016.

Il ne mérite plus d'être président à l'Assemblée. (...) Les députés prendront leurs responsabilités le moment venu, avait estimé début février le ministre de l'Intérieur, Hassoumi Massoudou.

Dans la même interview, ce proche du président Issoufou avait accusé Hama Hamadou et Seïni Oumarou, le chef de file de l'opposition, d'incitation à la haine ethnique.

Les deux principaux partis d'opposition, que dirigent MM. Hamadou et Oumarou, ont annoncé vouloir porter plainte contre le ministre.

Neuf journalistes, un opposant reconnu au pouvoir en place et un membre d'une ONG de défense des droits de l'Homme, ont par ailleurs été arrêtés puis libérés ces dernières semaines à Niamey.

Un dirigeant de syndicat d'enseignants, Ismaël Salifou, accusé de propagande ethno-régionaliste dans un entretien accordé en janvier sur une radio privée a été incarcéré vendredi dernier à la prison de Niamey, selon son syndicat.

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