Ce lundi 5 février, il est 11 h lorsque le véhicule du Président Compaoré s'immobilise sur le perron de la salle de conférence de l'Hôtel Libya dans le chic quartier de Ouaga 2000.
Poignée de main à Djibril Bassolé, alors ministre de la Sécurité, Youssouf Ouédraogo, patron de la diplomatie burkinabè, et aux protagonistes ivoiriens de la crise, en l'occurrence Dakoury Tabley, Sidiki Konaté, Désiré Tagro etc.
Et contrairement aux négociations antérieures à Pretoria et Marcoussis, le président du Faso auditionnera séparément les deux délégations venues de la Côte d'Ivoire.
Très vite, il imprime sa méthode en engageant la responsabilité des acteurs. « Vous n'avez pas droit à l'échec. Chacun de vous devrait être mu par l'intérêt général et le fait que votre pays a longtemps souffert. De Ouagadougou, vous devriez offrir à vos concitoyens la paix », a conseillé M. Compaoré.
Un mois plus tard, c'est-à-dire le dimanche 4 mars 2007, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, l'un à la suite de l'autre rallieront la capitale burkinabè pour parapher ledit accord. Dans l'optique de cet accord, le poste de Premier ministre revient au leader des Forces nouvelles, Guillaume Soro, qui devra veiller à l'exécution des différents points de l'APO conduisant par la suite à des élections présidentielles de sortie de crise, en passant par l'identification des populations et le désarmement des combattants.
Prévu pour tenir dans un intervalle de 7 mois, l'APO durera au final 3 ans. Mais le Président Compaoré ne perdra pas patience puisque lorsque l'avion du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, fut attaqué le 29 juin à Bouaké, le locataire du Palais de Kosyam usera de tact et de pugnacité pour convaincre Soro de ne pas lâcher prise.
L'APO pose les jalons de la démocratie ivoirienne. Et l'un des points essentiels de cet accord est qu'il aura permis à la Côte d'Ivoire de se reconnecter à la démocratie par la participation à des élections sans exclusive de tous les Ivoiriens. Treize candidats au total seront enregistrés au cours du premier tour de la présidentielle qui verra la victoire d'Alassane Ouattara contre son challenger Laurent Gbagbo au second tour.
Certes l'APO a pu connaître des soubresauts et autres valses de tourments, cependant il a été l'accord gagnant, la boussole qui a permis au train ivoire de se remettre sur les rails de la démocratie et d'amorcer un élan nouveau.
BAMBA Soualo