"Cette Cour agit sur demande des gouvernements européens et américain, contre la souveraineté des Etats et peuples africains (...) des gens ont qualifié cette situation de +chasse raciale+, j'ai de grandes difficultés à être en désaccord", a-t-il ajouté, selon le texte officiel de son discours, sa plus violente attaque contre la CPI depuis son inculpation.
Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto, élus sur un ticket commun en mars dernier, sont inculpés depuis 2011 par la CPI pour leurs rôles présumés dans les terribles violences politico-ethniques sur lesquelles avaient débouché les résultats contestés de la précédente présidentielle, fin 2007.
M. Kenyatta, dont le procès doit s'ouvrir le 12 novembre, a dénoncé "les humiliations et marques d'infamie calculées (...) infligées par l'accusation". Celui de M. Ruto et de son co-accusé, l'animateur radio Joshua arap Sang, a commencé le 10 septembre à La Haye.
"Américains et Britanniques n'ont pas à s'inquiéter d'être tenus responsables de crimes internationaux. Bien que certaines normes de droit international semblent absolues, cela ne s'applique qu'aux Etats non occidentaux", a poursuivi M. Kenyatta.
"Nous voulons voir la CPI équitable et impartiale à travers le monde, mais que pouvons-nous faire quand tout le monde sauf l'Afrique semble exempt de rendre des comptes", a-t-il ajouté, en référence au fait que la Cour n'a inculpé ou jugé que des Africains depuis sa mise en place en 2002.
"Nous ne récoltons que des préjugés et une chasse raciale à la CPI? ", a-t-il affirmé.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, réunis samedi pour examiner les liens entre l'UA et la CPI, ont décidé de demander un ajournement des poursuites contre MM. Kenyatta et Ruto, avant l'ouverture du procès du premier.