«L'onde de choc provoquée par l'insurrection populaire les 30 et 31 octobre derniers, a touché la communauté burkinabè résidant en Ethiopie», a affirmé l'ambassadeur du Burkina en Ethiopie, Amidou Touré. Et donc, pour avoir l'information juste sur la situation politique, socioéconomique de leur pays d'origine et prendre connaissance des perspectives, les Burkinabè d'Ethiopie ont rencontré le président de la transition burkinabè. Ces échanges ont eu lieu le jeudi 29 janvier 2015, dans la salle de conférence de la nouvelle ambassade, située à Addis Abeba. A en croire le doyen de la communauté, Paulin Somda, la communauté burkinabè en Ethiopie est composée d'une centaine de personnes, regroupées en une quarantaine de familles. «Elle a souhaité s'imprégner de la situation qui prévaut au pays, car c'est ensemble que nous pourrions construire la nation burkinabè», a-t-il avisé. Le président du Faso, pour sa part, a apprécié positivement, la rencontre qui a permis de faire un briefing de ces derniers mois, qui ont conduit à l'instauration d'un gouvernement de la transition. «Ce qui s'est passé est un message d'un peuple pour demander le changement et non un coup d'Etat», a expliqué Michel Kafando. Selon lui, cette insurrection est un exemple qui peut dissuader tous les hommes politiques qui veulent recourir au tripatouillage de leur constitution. Il a souligné que le gouvernement de la transition a été instauré pour éviter que le pays ne tombe dans la dérive et a trois missions essentielles :
établir une égalité et une justice sociales au Burkina. C'est pour cela que tout va lentement, pour ne pas emprunter des chemins tortueux et laisser certaines personnes, foi du président du Faso. «Les Etats généraux de la justice sont en cours et d'ici à 2 mois, des poursuites seront lancées contre les personnes dont la malversation aura été prouvée», a-t-il averti ;l'organisation des élections. A ce niveau, Michel Kafando a fait appel à la compréhension de la communauté vivant en Ethiopie «Ce n'est pas la peine de le faire, si nous risquons de ne pas avoir un scrutin transparent», a-t-il dit à ses compatriotes ;la réconciliation nationale qui va permettre de parvenir à la construction d'un Burkina nouveau.
Les Burkinabè d'Ethiopie, à travers leurs questions, ont traduit une inquiétude quant à la tenue effective des élections, cette année. Pour lever ce doute, le président de la transition a assuré que son gouvernement a le contrôle de la situation et que même l'armée sait aujourd'hui, qu'aucun coup d'Etat n'est possible. Il en veut pour preuve les préparatifs de plusieurs partis politiques pour la campagne électorale. La question des émoluments du Conseil national de la transition, la déclaration des biens des membres du gouvernement, la réduction du train de vie de l'Etat, la contribution des Burkinabè de l'extérieur au développement de leur pays d'origine, sont des sujets qui se sont invités aux échanges. Pour manifester leur patriotisme, cette communauté vivant au pays de l'empereur Sélassié a remis la somme de 1 100 000, en guise de contribution au mois de la solidarité. Cet entretien avait été précédé de l'inauguration de la nouvelle ambassade du Burkina en Ethiopie. Elle est composée d'un bâtiment à 3 niveaux, destiné à la chancellerie et d'un autre à 1 niveau qui va servir de résidence et le tout, sur une superficie de 3 588 mètres carrés.
Aline Ariane BAMOUNI,
depuis Addis Abeba