Même si cette élection sonne pour Chérif comme une reconnaissance d'un combat de longues dates, il n'en demeure pas moins que la tâche qui l'attend est ardue. Lui même l'avait déjà dit dans une interview accordée à notre confrère L'Observateur Paalga : «la transition doit commencer par démanteler le régime Compaoré». Et la certitude est qu'un pouvoir vieux de plus d'un quart de siècle ne se déracine pas en un clin d'œil, et pour cause. Pour y parvenir, pour un Burkina plus démocratique et entièrement tourné vers de meilleures conditions de vie des hommes intègres, il faut que chacun, à son niveau que ce soit, y mette du sien. L'union fait la force, dit-on. Il faut que les membres du Conseil national de la transition ainsi que du nouveau gouvernement se donnent la main pour réussir le pari, car le Burkina Faso est en passe de réussir ce que nombre de nations n'ont pu réaliser en pareille situation.
Occuper de hautes fonctions de l'Etat donne droit à certains privilèges, on veut bien ; mais rappelons-nous ce qui a fini par sortir le peuple de cet engoncement, de sa torpeur : c'est la boulimie du pouvoir et tous ses corollaires. Si les acteurs de la transition gardent en vue que c'est le peuple qui s'est révolté pour qu'on en soit là, elles ne seront jamais victimes à leur tour d'une fatwa populaire. A bon entendeur, salut !
M.A.O. pour Bayiri.com