Le régime de retraite est un mécanisme qui vise à assurer aux bénéficiaires un revenu de remplacement pendant la période post professionnelle afin de réduire l’impact négatif des chocs liés à l’absence de salaires sur les personnes âgées et en empêchant de tomber dans la pauvreté.
Cependant, des dysfonctionnements ont été constatés au sein des organismes de sécurité sociale notamment une rupture de l’équilibre entre les actifs et les retraités, un taux de redistribution souvent assez bas, de nombreux problèmes de gestion, etc.
Au Burkina Faso, les institutions de sécurité sociale que sont la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pour les travailleurs salariés et assimilés et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), pour les personnels de l’Etat, n’échappent pas à ces réalités dont les conséquences se font de plus en plus menaçantes pour la viabilité et la pérennité des régimes.
C’est pour remédier à ces dysfonctionnements que le Gouvernement organise le Forum national sur la retraite qui se tient du 12 au 14 janvier 2017 en vue d’engager une réflexion sur l’avenir de nos systèmes de retraite gérés par la CNSS et la CARFO.
L’objectif général de ce forum placé sur le thème : « Repenser le système de retraite pour des prestations de qualité durables aux citoyens » est d’approfondir l’analyse des facteurs et des contraintes qui menacent la viabilité financière à terme et la pérennité des systèmes de retraite au Burkina Faso en vue de proposer des approches et des stratégies pertinentes de réforme des retraites.
Selon le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, le passage de la vie professionnelle à la retraite est toujours empreint de précarité malgré toutes les précautions prises par les autorités nationales et les Organismes de prévoyance sociale.
Bien que le Gouvernement ait mis en place en 2006 l’assurance volontaire à travers la loi portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés, le Chef du Gouvernement, a trouvé que cette assurance volontaire ne connait pas l’engouement qu’elle devrait susciter.
Par ailleurs, il a soutenu que le Burkina Faso a fait de l’amélioration des conditions de vie des retraités son cheval de bataille, en témoignent les différents textes pris pour l’amélioration des prestations de retraite et la réflexion menée pour la mise en place d’une assurance retraite complémentaire.
M. THIEBA a, en outre, souligné que notre régime de retraite est fondé sur le système de la répartition c’est-à-dire la solidarité intergénérationnelle où les actifs d’aujourd’hui cotisent pour le paiement des pensions aux retraités.
« L’institution du système de la répartition a pour principal avantage de garantir le pouvoir d’achat des pensions, ce que ne permet pas le système par capitalisation. En effet, avec un système par capitalisation, il est difficile, voire impossible de garantir le pouvoir d’achat des pensions, ce qui expose les retraités à la paupérisation. Toutefois, la préservation de notre système par répartition suppose que les conditions d’équilibre soient respectées notamment le nombre de salariés par retraités », a-t-il expliqué.
Néanmoins, le Premier ministre s’est dit convaincu que les échanges du Forum national sur la retraite vont aboutir à des propositions de solutions pertinentes à même d’assurer non seulement la pérennité du système, mais également la création des meilleures conditions pour une amélioration des prestations de base existantes, tout en prenant en compte la majorité des citoyens burkinabè jusque-là non couverts.
L’organisation du Forum national sur la retraite fait suite à celui international, tenu du 27 au 29 juillet 2016, à Yaoundé, en république du Cameroun où avait été recommandé l’organisation de foras nationaux sur la retraite.
DCI/PM