Suspension de la grève générale : Une reprise timide à Bobo-Dioulasso

| 30.09.2015
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Photo d'archives, utilisé à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
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Après le mot d’ordre de suspension de la grève générale par l’Unité d’action syndicale, consécutive au coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), les activités commerciales et dans les administrations reprennent à Bobo-Dioulasso. C’est le constat fait par une équipe des éditions Sidwaya le lundi 28 septembre 2015.


Les commerces et les différents services de l’administration ont repris leurs activités. C’est le constat fait ce lundi 28 septembre 2015 dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso. Après un détour dans plusieurs services étatiques et centres commerciaux, les personnes rencontrées par notre équipe évoquent une reprise timide des activités, due à plus d’une semaine de léthargie totale. A l’Hôtel administratif, on constate dans les différentes directions régionales, une reprise normale des activités. Pour le directeur régional de la promotion de la femme et du genre, Emmanuel Ouédraogo, le service public est bien fonctionnel. « Tout le monde a repris après les événements de la semaine passée. Tout était paralysé et aucun service ne fonctionnait. Pour ainsi dire, le service était inexistant », a-t-il souligné. Du côté du grand marché de Bobo-Dioulasso, les boutiques sont aussi ouvertes et les commerçants mènent leurs activités. Après quelques jours de ralentissement, la reprise est morose, aux dires de certains employés de commerce.

« Nous ouvrons après une semaine sans vendre. Ce coup d’Etat nous a causé beaucoup de torts et les pertes sont énormes », se plaint de son côté Boukary Sana, vendeur d’articles électroménagers. Même son de cloche au palais de justice, à entendre le procureur général près la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso, Maurice Nikièma. Selon lui, les services fonctionnent, en attendant la rentrée judiciaire qui devrait intervenir le jeudi 1er octobre 2015. Au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou, la reprise est également effective dans les différents services.

Des pertes en vies humaines enregistrées

Au service des urgences, la reprise se fait au pas de caméléon, déclare le Dr Roland Somé. Pour lui, il faut établir des programmes pour les interventions concernant les patients qui avaient déjà eu des entretiens avec des chirurgiens. Il ajoute cependant que ce service sensible de l’hôpital a fonctionné uniquement en mode « service d’urgence » pendant la durée de la crise. « Pendant cette période, nous avons assuré des interventions pour des cas vitaux au cas par cas... pour pouvoir sauver des vies », a-t-il ajouté. Albertine Yaméogo, venue pour la consultation de son enfant, a laissé entendre que ce retour à la normale vient soulager plusieurs patients en attente de pouvoir bénéficier des services de santé. « J’ai été à plusieurs reprises au CSPS de mon quartier, mais tout était fermé. Pourtant mon enfant était soufrant», a-t-elle ajouté. Le service pédiatrique a été le plus sollicité et le service d’urgence n’a pas été de tout repos. « Nous avons eu très chaud. Nous avons dû mettre le carburant à 2000 F CFA et travailler de 8h à 18h sans répit, pour sauver des vies », a confié le responsable adjoint des urgences pédiatriques, le Dr Pascal Sanou. Des décès par défaut de prise en charge, a-t-il dit, ont bel et bien été enregistrés. « On a eu plusieurs décès liés au manque de personnel pour la prise en charge, par manque de sang et par manque de produits. Sans doute il y en a eu bien d’autres hors de l’hôpital avec les désertions constatées. Je n’ose pas imaginer le nombre de personnes qui ont pu décéder à cause de la crise», a déploré le Dr Sanou. Du côté du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), les responsables affirment que les services ont bien repris et que les agents sont à leurs postes. « Nous avons obéi au mot d’ordre du niveau national. Les deux premiers jours, nous avons tout fermé avant que l’Unité d’action syndicale ne nous demande d’assurer le service d’urgence pour le bloc opératoire de la maternité, les urgences pédiatriques, la néo-pédiatrique et le bloc opératoire central », a ajouté le responsable à la formation syndicale, Gustave Somda.

Moussa CONGO
Mamadou Fabé Ouattara
(Stagiaire)

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