Les Comités nationaux de coordination/Comités nationaux de politique économique (CNC/CNPE) vont, cinq jours durant, évaluer les rapports de performances des Etats membres au cours de l’année 2015.
Pour le commissaire chargé des politiques macroéconomiques et de la recherche économique de la Commission de la CEDEAO, Mamadou Traoré, l’intérêt d’un tel mécanisme réside dans le fait qu’il contribue à l’amélioration et au remplacement du dispositif institutionnel de suivi et d’évaluation des engagements pris par les Etats. Et ce en vu de parvenir à l’horizon 2020 à la convergence et à la stabilité macro-économique au regard de la feuille de route de la monnaie unique.
La réunion des CNC- CNPE s’inscrit, a-t-il indiqué, dans ce cadre et vise à faire le point de l’évolution de la situation économique et financière dans les Etats membres de la CEDEAO. Elle va offrir également l’occasion de mesurer les progrès réalisés dans la mise à jour de la base des données.
A ce sujet, Mamadou Traoré a noté avec satisfaction que malgré un environnement économique mondial peu favorable en 2015 marqué par la chute des prix des matières et aussi l’insécurité dans la sous-région, les Etats ont poursuivi leurs efforts pour le renforcement du cadre macro-économique. Il a aussi relevé que l’analyse des rapports sur la situation économique et financière montre que les Etats ont enregistré des évolutions contrastées de leur situation économique et financière. «Ce constat apparait lorsque nous nous intéressons à la performance des Etats, relativement au critère du déficit budgétaire», a-t-il souligné.
Pour le directeur de contrôle multilatéral, Lassané Kaboré, le déficit budgétaire est important parce que c’est lui qui joue sur l’inflation. «Plus l’inflation est élevée, plus vous avez des difficultés pour financer l’économie. Quand nous prenons l’année 2015, nous avons six Etats contre 7 Etats en 2014, qui ont respecté le critère de déficit qui doit être inférieur ou égal à 3% par rapport au PIB», a-t-il dévoilé. A ce sujet, il a précisé que le Burkina ne respecte pas le ratio de la masse salariale qui est autour de 35. «Le Burkina se trouve à peu près en 2015 autour de 50, ce qui est inquiétant. Quand vous avez des recettes où la masse salariale représente 50%, si vous enlevez cela plus les charges de fonctionnement, il ne vous reste rien pour investir», a-t-il dit. De ce fait, M. Kaboré pense qu’au cours de cette réunion, ils doivent inviter le Burkina à faire des efforts pour maîtriser mais aussi accroître les recettes.
Et pour accroître les recettes, Lassané Kaboré pense qu’il suffit de travailler afin que la cohésion sociale soit au rendez-vous, parce que tant qu’il n’y aura pas de cohésion sociale, «on ne peut pas convaincre les partenaires de venir investir».
La ministre déléguée chargée du Budget, Edith Clémence Yaka, a, pour sa part, invité les participants à œuvrer de sorte que notre surveillance multilatérale soit véritablement une surveillance des uns sur les autres et sur la communauté, qu’elle puise permettre de réaliser la stabilité macroéconomique favorable à la croissance économique de l’ensemble mais aussi de trouver des solutions aux problèmes pressants de nos populations.
Madina Belemviré