La contrebande d'engins à 2 roues fait perdre des milliards de FCFA à l'Etat burkinabè et aux concessionnaires. Une des réalités que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a apprise lors de sa visite lundi en fin de soirée à l'usine de montage de motocyclettes de la société Watam Kaizer sise au quartier Kossodo de Ouagadougou. Saluant le déplacement du chef du gouvernement, le directeur général de Watam Kaizer, Omar Ouédraogo, a saisi l'occasion pour exposer au premier responsable du gouvernement burkinabè les mauvaises pratiques (fraude, contrefaçon, etc.) qui plombent les industries du secteur des deux roues. Au nombre de ces pratiques, il a entre autres, cité l'existence de circuits parallèles de distribution de faux certificats de mise en consommation et de fausses cartes grises dont les activités causent du tort aux industries telle que Watam Kaizer. Par ailleurs , M. Ouédraogo a regretté le fait que sa structure depuis 2010, n'a jamais fait partie des candidats lors des lancements des appels d'offre restreint pour l'acquisition de motocyclettes au profit des services publics de l'Etat. Pour permettre aux entreprises locales de soumissionner à un tel marché qui s'élève à la somme quatre milliards de FCFA, peut constituer une forme d'encouragement du gouvernement dans leurs efforts d'industrialisation du Burkina Faso. Par conséquent, le Directeur général a souhaité que le gouvernement burkinabè soutienne davantage les industries locales afin que leurs productions soient effectivement consommées par les Burkinabè. Un message bien entendu par le Premier ministre qui a pris l'engagement d'œuvrer avec les autres membres du gouvernement à lutter contre la contrebande, la fraude afin que le secteur des roues puisse davantage se développer. Pour Luc Adolphe Tiao, cette visite constitue un premier pas dans les actions que va entreprendre son gouvernement pour appuyer le "secteur des 2 roues". En ce sens qu'il a permis de toucher du doigt les réalités que vit l'usine. A ses dires, l'exemple de la société Watam Kaizer mérite d'être salué et suivi par d'autres sociétés burkinabè. « Je rends hommage au Président-directeur général de Watam Kaizer, Patounezambo Ouédraogo vivant en République de Côte d'Ivoire, qui a décidé de rentrer au pays pour participer à la construction du Burkina Faso en créant cette usine. Ce que nous souhaitons, c'est que les Burkinabè là où ils sont, pensent à leur pays », a-t-il dit. Et d'ajouter : « C'est un investissement immense que le gouvernement burkinabè salue ». En effet la société Watam Kaizer a un capital de 300 millions de FCFA et emploie environ 700 agents composés de journaliers et de permanents, travaillant dans l'usine de montage et dans ses différentes représentations. Le plus petit employé au sein de l'usine de montage sise au quartier Kossodo de Ouagadougou, touche environ 65 000 FCFA et les cadres ont un salaire qui tourne autour de 700 000 FCFA. C'est une usine qui est composée de plusieurs ateliers dont la peinture, la soudure, le montage, le laboratoire et qui produit en moyenne une moto toutes les 7 minutes. Une unité industrielle qui a émerveillé le chef du gouvernement burkinabè, qui s'est rendu compte que le domaine "des 2 roues" peut être un secteur porteur au « pays des hommes intègres » si le gouvernement s'y implique davantage.
Somborigna Djélika DRABO
Rodrigue KABARI
(Stagiaire)