5 ans après le lancement de l'opération de relogement qui a débuté par la mise en place des comités de réinstallation, les populations affectées par le projet de construction de l'aéroport de Donsin voient le bout du tunnel. En effet, le jeudi 18 juillet 2015, Bouli, quartier du village de Taonsgho (commune de Ziniaré) a été le théâtre de la cérémonie officielle de remise des clefs aux personnes affectées par le projet de construction de l'aéroport de Donsin. Cette opération qui est pratiquement à son terme aura coûté la bagatelle de 11 milliards de F CFA au budget de l'Etat.
Mais avant cette ultime étape, la Maitrise d'ouvrage de l'aéroport de Donsin (MOAD) avait élaboré un plan d'actions de réinsertion des populations affectée par la construction dudit aéroport et de ses voies d'accès. Après plusieurs mois durant lesquelles il a été, tour à tour, procédé au recensement des 5 760 personnes, représentant 962 ménages, à l'inventaire des biens culturels, le choix et l'aménagement de 9 sites d'accueil, l'attribution de parcelles en tenant compte du voisinage de départ et le suivi des travaux sur le terrain.
A l'heure de la remise des clefs, le représentant des bénéficiaires, le Tengsoba de Bouli, a montré la gratitude ses populations à l'endroit du gouvernement burkinabè. Il a également rassuré de ce que les populations s'engageaient à entretenir les bâtiments. Quant au ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Daouda Traoré, représentant le Premier ministre, il a rappelé que ce sont au total 2 622 logements qui ont été construits sur les 9 sites d'accueil. « Dans la perspective de l'amélioration de l'habitat, il a été entrepris à la demande des populations bénéficiaires, toujours sur le budget de l'Etat, la réalisation de travaux supplémentaires, à savoir l'enduit sur les logements et la construction de murs de clôture », a-t-il confié. Toujours selon Daouda Traoré, les enduits des logements de 7 sites d'accueil sur 9 sont achevés. Pour ce qui concerne les murs de clôture, seuls les logements de 3 sites sont achevés et les 6 autres en cours de finition. Une aide financière a également été apportée aux bénéficiaires pour la réalisation de latrines familiales, à raison de 150 000 F CFA par latrine.
4 sites entièrement occupés
La MOAD a également procédé à l'éclairage des logements à l'aide de plaques solaires, à travers un financement de la Banque mondiale à hauteur de 500 millions de F CFA. En outre, chaque ménage a été doté d'un pousse-pousse pour le transport de l'eau et l'appui à l'obtention d'un titre foncier pour la parcelle d'habitation, sur le budget de l'Etat.
A en croire le ministre Daouda Traoré, 4 des 9 sites sont entièrement occupés par les populations bénéficiaires, 3 connaissent un début d'occupations tandis que les 2 derniers le seront « incessamment ». En plus des logements, plusieurs infrastructures sociocommunautaires, à savoir la construction de 3 écoles à Tabtenga et à Rogomnogo, la réfection d'une école et la construction de 2 logements d'infirmiers à Kourityaoghin, la construction de 2 centres d'alphabétisation à Nongstenga et à Tabtenga, 1 collège d'enseignement à Silmiougou, 1 centre de santé à Tabtenga, 1 banque de céréales à Rogomnogo, 23 forages positifs contre 16 forages impactés. En sus, la MOAD a réhabilité et construit 42 km de route en terre.
En ce qui concerne les terres, le directeur général de la MOAD, Edouard Bouda, a indiqué que tous les propriétaires terriens ainsi que ceux qui sont en locations de terres ont été identifiés. Aussi, des terrains ont été attribués à ces derniers pour la poursuite des activités d'agriculture. Un partenariat a même été signé avec l'INERA pour l'octroi de semences améliorées et l'utilisation de celles-ci, en vue d'accroître le rendement. « Concernant ceux qui ont été totalement expropriés, il a été convenu d'un barème de compensation. Nous avons, à ce jour, payé les compensations de 3 villages sur les 9. Les 6 autres le seront après l'occupation des sites », a clarifié Edouard Bouda.
Pour rappel, à l'issue de la cérémonie, des arbres ont été mis en terre pour restaurer le couvert végétal. Les populations ont également été invitées à suivre l'exemple.
Par Philippe Bouélé BATIONO
