Colombe Airline, une compagnie privée burkinabé de transport aérien a rallié pour la première fois Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, le 5 octobre 2013. Cinq mois après, l'aventure se poursuit bien que mal, à en croire son président directeur-général (PDG), Pascal Tigahiré. Selon un premier bilan présenté au gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan, Colombe Airlines fait chaque jour, la ligne Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, longue de 365 kilomètres, en 55 minutes à bord de l'ATR, ce qui est déjà une prouesse. En effet, selon le PDG, « beaucoup d'observateurs ne lui prédisaient pas une espérance de vie de plus de 3 semaines ». Mieux, dans les prochains jours, un deuxième avion, un MD de 150 places, est attendu, ce qui va permettre d'ouvrir d'autres lignes vers d'autres horizons comme Niamey au Niger, Bamako au Mali, Accra au Ghana et Abidjan en Côte d'Ivoire, avec pour épicentre Bobo-Dioulasso. Si le vent semble favorable à Colombe Airlines, des trous d'air existent néanmoins entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Pour l'instant, le taux de remplissage moyen varie entre 60 et 75%. « Même si tous les vols sont pleins, les tarifs appliqués ne permettent pas de retrouver cet équilibre qui va permettre à l'entreprise de poursuivre », a affirmé le PDG de Colombe Airline. Aussi, de nombreuses taxes influent négativement sur la marge bénéficiaire de la compagnie alors que selon M. Tigahiré, « les frais de fonctionnement et la nécessité vitale d'un amortissement de l'investissement existent ». Malgré ces difficultés, Pascal Tigahiré reste optimiste. C'est pour cela qu'il préconise un rabattement de taxes, à défaut d'une exonération pure et simple. Cela va permettre de maintenir les prix actuels des tickets car pour lui, il serait peu réaliste de réajuster les prix. En le faisant, c'est trahir selon lui, la ligne directrice da la compagnie qui veut que « l'avion soit au service de tous, pour un développement pour tous ». Pascal Tigahiré a alors sollicité, à travers le gouverneur des Hauts-Bassins, un appui des autorités du pays pour aider Colombe Airline à continuer de prendre les airs. Selon lui, la compagnie n'a pas seulement pour vocation de faire du profit, mais surtout d'accompagner le développement du Burkina Faso. Et cet accompagnement passe nécessairement par la relance de Bobo-Dioulasso, poumon économique du pays. Colombe Airline est donc née, de son avis pour offrir « un moyen de transport rapide, sécurisé et accessible à faible coût » pour décongestionner le poumon économique pour une meilleure respiration de l'économie nationale. Après avoir visité le vol du jour, le gouverneur des Hauts-Bassins a encouragé les responsables de Colombe Airline pour leur initiative. Il les a rassurés du soutien du gouvernement burkinabè, qui foi du gouverneur, mènera des réflexions pour résoudre les difficultés auxquelles la nouvelle société fait face. Le président du Conseil régional des Hauts-Bassins, Alfred Sanou et les autorités communales présentes à la rencontre, ont tous loué les efforts que les responsables de Colombe Airline déploient pour rallier, chaque jour, Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, en 55 minutes.
Adaman DRABO