Par lettre V/L N°2014-2523/PM/CAB du 04/12/2014, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a annoncé au ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, la décision du gouvernement de ne plus privatiser la gestion de l'aéroport international de Ouagadougou. Ce décret, selon les syndicats, est la résultante de la lutte des travailleurs du secteur de l'aviation civile à travers leurs deux organisations syndicales : le Syndicat unique de météorologie et de l'aviation civile (SUMAC) affilié à la Confédération syndicale burkinabè (CSB) et l'Organisation nationale des syndicats libres (ONSL). Afin de traduire cette satisfaction, la CSB et l'ONSL ont rencontré la presse, le 20 janvier 2015, à Ouagadougou. « Nous traduisons notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont soutenus dans notre lutte et prenons l'opinion publique à témoin sur la décision du gouvernement de transition », s'est exprimé le président de mois des centrales syndicales, Paul Kaboré. Cependant, il a dit mettre en garde les futures autorités sur d'éventuelles velléités de remise en cause de ce décret. Pour ce faire, M. Kaboré, a soutenu que le SUMAC/CSB et l'ONSL resteront mobilisés pour la défense du patrimoine national aéronautique et ne reculeront jamais face à de « quelconques intimidations et pratiques mafieuses ». Par ailleurs, Paul Kaboré a précisé que la question de la privatisation de l'aéroport de Ouagadougou remonte à 1997. L'objectif avancé par l'ancien régime était, selon les dires du président de mois des centrales syndicales, de permettre la mise en place d'une société d'économie mixte. « L'aéroport international de Ouagadougou étant le seul présentant un rendement économique qui permettait un soutien à l'ensemble du secteur de l'aviation civile, cette privatisation visait la liquidation pure et simple des entités administratives que sont l'Agence nationale de l'aviation civile (ANAC), la Direction générale de la météorologie (DGM), la Délégation aux activités aéronautiques nationales (DAAN) et la Régie administrative chargée de la gestion de l'assistance en escale (RACGAE), au profit d'intérêts privés inavoués et inavouables », a ajouté Paul Kaboré. Répondant aux préoccupations des journalistes sur les conséquences, si la privation avait lieu, le secrétaire général de la CSB, Guy Olivier Ouédraogo, a fait savoir que cela engendrerait un dysfonctionnement des services, une évasion des recettes et un traitement diversifié entre le personnel.
Gaspard BAYALA
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